Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 15.10.2021 - corentin-migoule - 4 min  - vu 1925 fois

FAIT DU SOIR Stéphane Duong, nouvel homme fort de la police alésienne

Stéphane Duong au centre de l'attention sur le parvis de l'hôtel de ville lors de la passation de commandement, ce mercredi 13 octobre 2021. (Photo Corentin Migoule)

Âgé de 51 ans, le désormais ex-directeur de la police municipale de Chambéry a endossé des fonctions similaires à Alès depuis le 1er juin dernier. Il succède à Marc Fabre, mis à l'honneur pour l'ensemble de sa carrière à l'occasion d'une cérémonie de passation de commandement chargée d'émotions, ce mercredi, sur la place de l'hôtel de ville.

Il ne franchira jamais la barre du mètre soixante-dix, mais Stéphane Duong est un homme à poigne qui n'en finit pas de faire décoller sa carrière. D’abord agent de la police municipale à Fréjus (Var) de 2005 à 2008, ce diplômé d'une école de notariat parisienne a choisi d'œuvrer au sein des collectivités.

Après l'obtention de plusieurs concours, le quinquagénaire prend ses nouvelles fonctions en 2008 à Saint-Martin-d’Hères (banlieue grenobloise), puis file à Saint-Jean-d'Angély (Charente-Maritime), avant de redescendre dans le sud, à Fos-sur-Mer, en tant que directeur adjoint de la police municipale (PM). Examen de directeur en poche, il prend, en 2018, le commandement de la PM de Chambéry (Savoie), qu'il quitte fin mai 2021 pour, quelques jours plus tard, endosser des fonctions similaires à Alès.

Réussissant avec brio la période de passation de pouvoir, Stéphane Duong succède officiellement à Marc Fabre fin août, à la tête de la police municipale alésienne. Ne revêtant pas de caractère obligatoire, mais hautement symbolique, la cérémonie de transmission de commandement entre les deux hommes a été organisée ce mercredi 13 octobre, en présence des autorités civiles et militaires, réunies sur la place de l'hôtel de ville.

De gauche à droite, Marc Fabre, Bruno Mazuc, conseiller municipal délégué à la Sécurité, et Stéphane Duong. (Photo Corentin Migoule)

Quittant solennellement son poste après 44 ans de police, Marc Fabre a remis le drapeau tricolore de l'unité à son successeur, devant une cinquantaine d'agents alignés en formation, au terme d'un discours empreint d'émotion à l'issue duquel quelques sanglots se laisseront entrevoir. Éprouvant le besoin de dire à ses troupes à quel point il a été "fier de les diriger", le dernier nommé s'est aussi montré élogieux à l'égard d'un homme déjà adoubé par ses pairs.

"Stéphane prend ses marques depuis début juin. Le tuilage a bien fonctionné", promet Marc Fabre, évoquant les qualités de "bon gestionnaire" qui émanent naturellement de son successeur. Et le sexagénaire d'ajouter : "Je pense que les agents de la PM ne verront pas la différence en matière de commandement." D'autant que Stéphane Duong entend s'inscrire dans la continuité et l'a évoqué sans ambages lors du jury d'entretien ayant débouché sur sa nomination. "Il a expliqué qu'il n'était pas un grand partisan de la page blanche et qu'il ne voulait pas tout révolutionner", se remémore Marc Fabre.

"Quand on voit le profil, on se dit que c'est la personne idéale pour succéder à Marc. Il a un beau parcours. Il connaît bien la sécurité publique en collectivité. C'est quelqu'un de très professionnel", constate de son côté Cyril Laurent, chef d'escadron de la gendarmerie nationale et conseiller municipal alésien. Max Roustan, maire d'Alès, voit en lui "un monsieur qui fait bonne impression", "un homme qui a de la compétence grâce à une forte expérience".

"Alès, ce n'est pas Chambéry !"

Taquin, l'indéboulonnable édile alésien prévient : "Après attention ! Il n'est pas Alésien ! Et Alès ce n'est pas Chambéry ! Ce n'est pas une ville quelconque de l'Hexagone (rires)". Pour autant, Max Roustan se veut résolument optimiste : "Je pense qu'il a de grandes capacités qui lui permettront de s'adapter assez rapidement. Il est à l'aise, bien dans sa peau. C'est important dans le contexte actuel."

Accompagné de son épouse, Stéphane Duong a vécu la cérémonie de passation de commandement comme "un moment intense sur le plan émotionnel, assez exceptionnel". S'il concède avoir mis à profit la période de tuilage pour "prendre la mesure des spécificités alésiennes" et "apprendre à connaître les agents qui composent cette police municipale", l'ex-Chambérien ne cachait pas sa satisfaction à l'heure d'évoquer la feuille de route "très claire" qui lui a été transmise par les élus locaux.

"La sécurité territoriale est au cœur de leurs préoccupations. Pour cela, d'importants moyens sont mis à notre disposition avec plus de 50 agents sur le terrain, et l'arrivée récente d'une quatrième moto qui va permettre d'accroître notre réactivité d'intervention", apprécie le nouvel homme fort de la police municipale alésienne. Un arsenal auquel il faut ajouter "un parc de vidéoprotection" de 172 caméras qui permet à la PM de "bien mailler le territoire".

La PM dans ses nouveaux locaux d'ici fin 2022

S'il prévoit de capitaliser sur ce qui a déjà été accompli lors des gouvernances successives, Stéphane Duong se dit aussi "animé d'un souci de modernisation", matérialisé par le futur déploiement de caméras-piétons censées "protéger" les interventions des agents alésiens, quelques mois après que ces derniers ont reçu leur habilitation et leur pistolet automatique de 9 mm, alors qu'ils en étaient dépourvus.

Le nouveau patron de la PM s'était déjà distingué en adoptant une mesure "moderne" lors de son expérience savoyarde. Il s'était notamment trouvé à l'origine d'un projet rendant les véhicules de la police municipale de Chambéry identifiables par les opérateurs de vidéoprotection du centre de supervision urbain, grâce à des numéros floqués sur leurs toits, dans l'optique d’optimiser l’interaction entre le CSU et les forces de l’ordre sur le terrain.

Assurément, alors que le nouvel hôtel de police municipal flambant neuf, situé à deux pas de la mairie, près des locaux de l'ancienne Caisse d’épargne, sera en mesure d'accueillir les premiers agents à la fin de l'année 2022, une nouvelle ère va s'écrire pour la police municipale alésienne qui, si l'on en croit Max Roustan, avec bientôt une soixantaine d'agents sur le terrain contre dix il y a trente ans, est en passe de "dépasser la police d'État".

Corentin Migoule

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