Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.09.2022 - francois-desmeures - 4 min  - vu 684 fois

FAIT DU SOIR Une journée de mobilisation du milieu hospitalier, à l'appel de la CGT

greve et manifestation au CHU de Nimes - Yannick Pons

Avant une mobilisation plus générale le 29 septembre, la CGT appelait le secteur santé à des débrayages ce jeudi 22 septembre. Des piquets de grève et prises de paroles ont eu lieu devant les unités hospitalières de Nîmes, Alès et Uzès. Manque de personnels et dégradation du système de santé figuraient au menu des discours.

À Alès, environ 150 personnes devant l'entrée du Chac

Le centre hospitalier d'Alès ne perd pas que des soignants. En quelques mois, son directeur-adjoint et son directeur des ressources humaines sont allés voir si l'herbe était plus verte ailleurs et n'ont toujours pas été remplacés. Et ce, alors que les élections professionnelles, traditionnellement organisées par les ressources humaines, auront lieu le 8 décembre. Infirmiers, aides-soignants et quelques médecins sont sortis se joindre aux dizaines de personnes venues manifester leur soutien face à "une crise sans précédent du système de santé", assène Romain Sabran, de la CGT hospitaliers.

"Ce ne sont pas les patients ni les salariés les responsables de la situation de crise que traverse l'ensemble de notre système de soins et d'action sociale, mais bien la politique d'austérité du Gouvernement", souligne Romain Sabran. Parmi les propositions émises, la CGT évoque la suppression de "la taxe sur les salaires de la fonction publique qui permettrait, par exemple, l'embauche de 150 agents rien que dans notre hôpital d'Alès".

Romain Sabran a expliqué les raisons de la mobilisation devant, notamment, Irène Lebeau, suppléante du député Nupes de la 5e circonscription, Michel Sala (photo François Desmeures / Objectif Gard)

La question des salaires, du report de l’âge de départ à la retraite, du manque de personnel et des conditions de travail ont fait chuter la qualité des soins ces dernières années, selon les militants syndicalistes CGT qui manifestaient devant l’entrée du CHU de Nîmes. Aujourd’hui, devant l’entrée de Carémeau, qui compte 6 700 employés, ils ont demandé avec force tracts, des meilleures conditions de travail. Cela passe par une meilleure structure, plus de personnel, la retraite à taux plein à 60 ans et une augmentation des salaires.

Plein le CHU !

« D'après les chiffres de l'année dernière, si on transpose les heures supplémentaires travaillées en équivalent temps plein (ETP), ça fait 300 personnes qui auraient dû être employées. De plus, cette année, les climatisations n’ont pas arrêté de tomber en panne », assène Maria Do Fundo, aide-soignante et trésorière de la CGT du CHU de Nîmes. La dégradation des conditions de travail place les soignants en position de souffrance. « On a tous une expérience de l’hôpital avec un personnel bien formé et humain, et cela n’a pas de prix. Il est important de se mobiliser afin de préserver cet hôpital public. On ne se rend pas compte de la chance que l’on a de l’avoir », lance Vincent Bouget, élu communiste nîmois, présent ce matin.

Grève et manifestation au CHU de Nîmes. Angélique Clément, infirmière de l'hôpital du Grau-du-Roi (Yannick Pons) • Yannick Pons

Les syndicats CGT de Nîmes sont également porte-parole des hôpitaux de Serre Cavalier et du Grau-du-Roi, où les revendications sont identiques. « On nous pousse vers la privatisation », lance Angélique Clément, infirmière à l’hôpital du Grau-du-Roi et représentante syndicale CGT. « Nous avons obtenu une augmentation de 3,5% avec le dégel du point d’indice, mais je ne sais même pas si ça fait 40€ en plus sur ma fiche de paye. Cet été on a été obligés de fermer 10 lits (sur 54, NDLR) en rééducation neurologique par manque d’effectif. »

« Il y a beaucoup trop de revendications »

À Uzès, l’hôpital local et le centre hospitalier du Mas Careiron ont manifesté ensemble à la mi-journée. Il faut dire qu’entre l’hôpital local et l’hôpital psychiatrique, les problématiques se recoupent. « Il y a beaucoup trop de revendications », entament Lionel Petit et Nassera Yakoubi, secrétaires de la CGT pour le CH d’Uzès. Dans la liste : « Beaucoup trop d’emplois précaires, des CDD trop longs, une surcharge de travail, beaucoup trop d’arrêts maladie dus aux conditions de travail et énormément de départs », énumèrent-ils. 

L’été a été difficile à l’hôpital et dans la dizaine d’Ehpads qui en dépendent. « Cet été, nos congés ont été inférieurs à 15 jours », soupirent les syndicalistes, à cause du manque de personnel. « Il y a un burn out général », résument les co-secrétaires de la CGT de l’hôpital d’Uzès. Et le Ségur de la santé a donné un résultat « insuffisant », jugent-ils. Entre l’hôpital et ses Ehpads, « il manque vingt postes d’aides-soignantes et 10 d’infirmières diplômées d’État, donc nous avons des agents des services hospitaliers faisant fonction, qui n’ont ni le diplôme, ni le salaire », dénoncent les deux secrétaires CGT.

Ce midi, devant les grilles du CH du Mas Careiron à Uzès (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Au Mas Careiron, le discours est similaire, avec des effectifs devant « de plus en plus faire des tâches administratives qui nous éloignent de notre mission de soignant, souligne le secrétaire CGT de l’établissement Philippe Alby. Nous aimons toujours notre métier mais nous ne nous reconnaissons plus dans nos conditions de travail. » En résulte « un malaise et une perte de sens », alarme-t-il. 

La question des moyens est là aussi présente. « Nous réclamons des vrais moyens humains et financiers, l’écoute des patients et des professionnels, la fin du pouvoir des directeurs comptables et du management autoritaire », poursuit Philippe Alby. La CGT revendique également la fin de la taxe sur les salaires pour l’hôpital et la mise en place de la semaine des 32 heures, « qui renforcerait l’attractivité et la productivité du travail », affirme-t-il. 

François Desmeures (à Alès), Yannick Pons (à Nîmes) et Thierry Allard (à Uzès)

François Desmeures

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