Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 01.05.2022 - tony-duret - 4 min  - vu 741 fois

GARD Un 1er mai ensoleillé, mais clairsemé...

Juste avant le départ de la manifestation nîmoise (Photo Anthony Maurin).

Une semaine après le second tour de l'élection présidentielle, les manifestants, syndicats et quelques hommes politiques ont défilé aux quatre coins du département en cette journée internationale des travailleurs. 

10h25 à Nîmes. Très peu de monde, trop peu de monde. Pourtant, tout le monde est bien là ! La CGT, FO, SNSE FSU, UNSA, CNT, LO, mais aussi les partis traditionnels comme le PCF, PS, LFI, EELV. "C'est un peu tôt pour un 1er mai... Et puis, comme vous le savez, toute la Gauche est un peu fragmentée... Je ne sais même pas si nous allons nous parler."

"Il y a peu de monde mais ça arrive chaque minute un peu plus. Il fait beau, il y a le semi-marathon, la Cochonnaille et la Primafresca en centre-ville sans oublier Camerone à la Légion. Les gens ont peut-être un peu perdu l'habitude de manifester le 1er mai, mais cette année, entre la Présidentielle et les Législatives, c'est le moment ou jamais ! En tout cas nous allons faire entendre nos voix et montrer que nous ne lâcherons rien de nos revendications", explique Jeanine.

(Photo Anthony Maurin).

À Alès, environ 400 personnes se sont retrouvées sur le parvis de l'hôtel de ville à 10h30. Dans la foule, quelques hommes politiques comme Patrick Malavieille, maire de La Grand'Combe, Sylvain André, maire de Cendras, Arnaud Bord, premier fédéral du Parti socialiste et élu d'opposition à la ville d'Alès, Paul Planque, élu d'opposition à Alès, ou le conseiller régional Jean-Luc Gibelin. Après quelques poignées de main cordiales et les plaisanteries de Patrick Malavieille qui songe à se présenter aux Législatives "sur la 7e circonscription du Gard", qu'il imagine dans le secteur de La Grand'Combe, les représentants de FO, FSU et de la CGT ont pris la parole. C'était beaucoup moins drôle.

Le parvis de l'hôtel de ville d'Alès ce dimanche 1er mai 2022. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Le syndicat FSU a insisté sur le "droit à vivre dignement et de ne pas perdre sa vie à la gagner" en prononçant un non ferme à la réforme des retraites. Même combat pour Force Ouvrière qui exige le "rétablissement de toutes les libertés individuelles et collectives", ainsi que "l'augmentation des retraites et des pensions et non l'âge du départ à la retraite". Pour la CGT, Martine Sagit a clôturé les discours en pointant la responsabilité d'Emmanuel Macron dans le climat social actuel. Un "collabo" a alors résonné dans la foule, certainement suite à la position de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, de ne pas donner une seule voix à Marine Le Pen, autrement dit un appel à voter Macron contre lequel le syndicat défile aujourd'hui... Comme tous les 1er mai depuis quelques années, Martine Sagit demande à en finir avec les "injustices sociales" et conclut : "Vous vous dites, c'est toujours les mêmes discours, mais nous vivons toujours les mêmes mauvais coups".

À Bagnols-sur-Cèze, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant La Poste pour le 1er mai. Au-delà des revendications, les discours des représentants syndicaux s’inscrivaient dans un soutien général à l’Ukraine et dans un contexte politique, une semaine après la réélection d’Emmanuel Macron et en vue des législatives. « Sarkozy, Hollande et Macron sont responsables de la montée de l’extrême-droite dans ce pays. Leur politique libérale, favorisant les plus riches, se fait au détriment des salariés, des retraités, des privés d’emploi et des jeunes », introduit Patrick Lescure, secrétaire général de l’union locale de la CGT du Gard rhodanien. Pour lui, « le seul barrage utile et durable, c’est un changement de cap drastique. Ce n’est pas un problème de pognon mais de répartition des richesses. »

Les syndicats CGT, FO, Sud et Solidaires étaient représentés au rassemblement du 1er mai de Bagnols-sur-Cèze. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Le secrétaire général de l’union locale CGT du Gard rhodanien a listé également plusieurs désidératas comme « des salaires à la hauteur des qualifications reconnues avec une augmentation de 300-400 € pour tout le monde », « l’arrêt de la casse de l’emploi », « la limitation du recours aux contrats précaires »… À ce sujet, il a cité l'exemple local de Gifi à Laudun-l’Ardoise : « J’aurais préféré que les élus locaux se réjouissent de l’installation d’une entreprise qui fabrique plutôt que d’une base logistique qui va polluer notre département. »

La mesure d’Emmanuel Macron de repousser la retraite à 65 ans a aussi été vivement critiquée. Marta Nicolas, secrétaire de l’union locale Solidaires, clame : « Même si le président a la légalité des urnes, il n’a aucune légitimité populaire pour appliquer ses réformes anti-sociales. Nous ne le laisserons pas détruire nos retraites et l’ensemble de nos acquis sociaux. » Et David Crunelle, militant FSU, de rebondir : « L’allocation de retraite n’est pas une allocation concédée à des personnes devenues inaptes au travail. C’est un droit à vivre dignement.»

La manifestation du 1er mai à Beaucaire. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

À Beaucaire, une vingtaine de personnes a répondu à l'appel des unions locales de la CGT de Beaucaire et de Tarascon, ce dimanche matin. Malgré la faible mobilisation, "ce rassemblement est d'autant plus important qu'il intervient après un élection présidentielle qui a démontré la grande méfiance des citoyens envers un président réélu qui doit comprendre que ce vote n'est pas un vote d'adhésion à ses projets néfastes envers le monde du travail et les conquêtes sociales", a clamé Chantal Milesi, de la CGT de Beaucaire. Quittant le quai du Général-de-Gaulle, les manifestants ont franchi le pont pour rejoindre la mairie de Tarascon. "Les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique doivent être au coeur des débats et amener des réponses concrètes, a poursuivi Alexandra Niola, secrétaire générale de l'union locale tarasconnaise.  Enfin, l'exigence de la paix est aussi une revendication syndicale dans le contexte terrible des guerres notamment en Ukraine."

Marie Meunier (à Bagnols-sur-Cèze), Anthony Maurin (à Nîmes), Tony Duret (à Alès) et Stéphanie Marin (à Beaucaire)

Tony Duret

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