Publié il y a 1 an - Mise à jour le 10.08.2022 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 7590 fois

HOMME DE L’OMBRE Gérardo Marzo, l’homme qui chuchote à l’oreille du maire de Nîmes

S’ils ne sont pas élus, ces hommes et femmes de l’ombre ont une grande influence auprès des décideurs politiques.
Gérardo Marzo avec le maire de Nîmes. En arrière plan, la femme de Jean-Paul Fournier, Liliane (Photo : Ville de Nîmes)

Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier et son conseiller très spécial, Gérardo Marzo (Photo : droits réservés)

En fin de carrière politique, le maire de Nîmes a noué une relation fusionnelle avec son conseiller spécial, Gérardo Marzo. Entre fils et collaborateur, zoom sur une relation politique hors norme.

« C’est simple, quand vous avez quelque chose à demander au maire, passez par Gérardo », lâche un acteur bien connu de la vie nîmoise. Chemise ouverte et chaîne en or, le quinquagénaire d’origine italienne a l'oreille de Jean-Paul Fournier. Mieux, il entretient depuis quelques années une relation quasi-filiale avec Jean-Paul Fournier. « C’est un peu le fils que je n’ai jamais eu », a déjà confié l'intéressé, père de deux filles. Dans l’organigramme du cabinet municipal, Gérardo Marzo est « conseiller spécial ». Mais en réalité, il est bien plus que cela.

Le soir, impossible pour Jean-Paul Fournier de partir sans saluer Gérardo Marzo. Le nez dans ses courriers, le collaborateur prépare les rendez-vous du maire, y participe et même, en organise. Ce fut le cas en janvier : lui et le président de Nîmes métropole, Franck Proust - dont il a été le témoin de mariage - ont fait déjeuner le maire et le patron de la Socri-Reim. Une rencontre à Montpellier, à l’abri des regards indiscrets et surtout de celui du premier adjoint, Julien Plantier, pour que le chef d’entreprise puisse présenter tranquillement son projet de rénovation de la Coupole.

L’ascension de Gérardo Marzo

Le rôle hors norme de Gérardo Marzo a plusieurs origines. Employé de restaurant, le Nîmois originaire de Pissevin entre dans le mundillo politique dans les années 90 par l’intermédiaire du maire UDF, Jean Bousquet. C'est sur ses bons conseils que Gérardo Marzo devient policier municipal. En parallèle, il s’encarte au parti Démocratie Libérale où il rencontre un certain Franck Proust avec qui « une amitié se noue très vite ». Le secret de Gérardo ? « Il est l'homme qui assure les arrières des élus, qui passe derrière en cas d’impair. Il leur est très utile », lâche l’une de nos sources, sans donner plus de détails. 

En 2001, Gérardo Marzo participe à la première campagne municipale du patron du RPR gardois, 56 ans, Jean-Paul Fournier : « Ça a été la rencontre de ma vie ! C’est un homme droit et fidèle. À l’époque, c’était un vrai roc, un visionnaire. » En 2006, le policier municipal intègre la direction de la sécurité et devient directeur adjoint de la prévention : « Je m’occupais de tous les courriers qui concernaient la sécurité, j’allais voir les gens, je créé des liens. J'aime être proche des administrés parce que, malgré mon air bourru, j'ai beaucoup d'empathie. »

Une relation « fusionnelle » avec Jean-Paul Fournier 

En 2017, le directeur de cabinet Jean-Albert Chièze, qui a signé les plus grandes victoires électorales du maire, intègre Gérardo Marzo au cabinet. « Il allait partir et ne voulait pas laisser Jean-Paul seul. D'autant que la directrice adjointe Marie Gervais et son chef de cabinet Nicolas Balmelle étaient également sur le départ. ». Un autre évènement rapproche les deux hommes : l’attaque cardiaque de Jean-Paul Fournier en 2016. « C’est devenu fusionnel… On est très proche, on ne passe pas un week-end sans se voir, surtout le dimanche pour prendre l’apéritif », indique-t-il.

Ce rendez-vous dominical est aussi occasion de prendre du recul sur la vie publique. Aujourd'hui, Gérardo Marzo rassure le maire et anticipe ses besoins. Son rôle va même au-delà de la sphère politique. Au fil des années, le Nîmois a pris une place prépondérante dans la vie de l'édile. Certains se demandent même qui est le vrai directeur de cabinet de Nîmes : « L’actuel directeur, Antoine Roger, est intelligent et cultivé mais il ne sait pas s’imposer. Gérardo Marzo, lui, rassure le maire même s’il serait incapable de lui faire gagner des élections compliquées comme des Municipales ou des Sénatoriales », livre l’une de nos sources.

Jean-Paul Fournier a toutefois remporté les élections de 2020. « C'est moi qui lui ai conseillé de repartir », lâche Gerardo Marzo qui assure conduire avec Jean-Paul Fournier son dernier mandat. Aujourd'hui, l'ambiance à la mairie est parfois pesante, nourrie par les rivalités entre élus qui se rêvent en successeur du premier magistrat. « Il y a des femmes et des hommes de valeur comme Sophie Roulle, Franck Proust ou Julien Plantier. Des personnes peuvent aussi émerger et montrer un réel intérêt pour leur ville comme François Courdil », lance amusé Gérardo Marzo qui ainsi fait comprendre que, pour l'instant, il n'y a qu'un seul patron : Jean-Paul Fournier.  

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

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