Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 11.07.2016 - coralie-mollaret - 5 min  - vu 443 fois

INTERVIEW Jean-Paul Fournier (LR) : « Je fais du tourisme une priorité »

Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier. Photo : Eloïse Levesque.

La ministre de la Culture Audrey Azoulay et Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, suite à une rencontre pour la candidature de Nîmes au patrimoine mondial de l'UNESCO. DR

L’édile bataille pour l’inscription de Nîmes au patrimoine mondial de l’UNESCO. Où en est la candidature ? Quelles infrastructures sont prévues pour accueillir les nouveaux touristes ? Et surtout, quel avenir pour la compétence « tourisme » qui doit entrer dans le giron de Nîmes Métropole en 2017 ? Entretien.

Objectifgard : Vous avez récemment rencontré la ministre de la Culture. Quel était le but de cette visite ?

Jean-Paul Fournier : Il y a quelque temps, j’ai rencontré Madame Azoulay au Sénat, à l’occasion des questions au gouvernement. On avait convenu de se rencontrer au ministère, pour une présentation de la candidature de Nîmes au patrimoine mondial de l’UNESCO au titre de « l’Antiquité au présent ». J’ai demandé à la députée (PS) Françoise Dumas de m’y accompagner. Ça s’est bien passé. La ministre, ouverte et sympathique, connaissait bien le dossier.

Vous faites un peu de lobbying…

C’est ce qu’il faut faire ! C’est l’État qui choisit les dossiers à présenter à l’UNESCO. Nous aimerions être présentés en 2018, cela coïnciderait avec l’ouverture du Musée de la romanité. Mais, nous sommes en compétition avec un autre dossier, important pour l'État : les monuments funéraires de la guerre 14-18. 

Concrètement, où en est la candidature de Nîmes ?

Nous faisons signer un maximum de Nîmoises et de Nîmois ainsi que des personnalités (Thierry Marx ou les acteurs Patrick Timsit et Carole Bouquet…) pour notre candidature. Le 18 août, nous recevrons le nouvel ambassadeur de France à l’UNESCO. Puis, en octobre, nous organiserons une grande soirée au théâtre de Nîmes, en présence de plusieurs personnalités du monde du patrimoine. Enfin, début 2017, les experts de l’ICOMOS (Conseil International des Monuments et des Sites) viendront à Nîmes.

Musée de la Romanité, palais des congrès et hôtels étoilés… 

Le label UNESCO devrait rapporter à Nîmes 40 % de touristes supplémentaires. Quelles nouvelles infrastructures prévoyez-vous de mettre en place ?

En hôtellerie, Nîmes est un peu faible sur le cinq étoiles... Il y a un projet d’hôtel quatre étoiles à la place du crédit agricole, en face des arènes. Il y a toujours cette interrogation sur l’Impérator : son propriétaire cherche un repreneur qui puisse le rénover, y installer une piscine et une table étoilée… Nous lui avons donné quelques contacts. Et puis, j’aimerai bien que la CCI* déménage à l’EERIE pour faire de leur siège un grand hôtel, mitoyen au musée de la romanité et au futur palais des congrès.

C’est la proposition de M. Cabanat, candidat à la présidence de la CCI Gard…

(Il sourit). M. Douais (candidat et ex-adjoint de JP. Fournier) y réfléchit aussi… Aujourd’hui, force est de reconnaître que le siège de la CCI Nîmes est disproportionné par rapport à leur activité. Les CCI n’ont plus les mêmes compétences qu’il y a 20 ans. Selon moi, une Chambre de commerce a davantage sa place au cœur de l’entreprise.

Le Département devrait vous attribuer une enveloppe de 8 M pour le musée de la Romanité (6 M), l’éclairage des Jardins de la Fontaine et la rénovation des Arènes… Vous êtes satisfait ?

8 M, c’est déjà pas mal ! Denis Bouad est une personne avec qui on peut discuter. S’il avait mis un peu plus, cela n’aurait été que mieux. (Il sourit) Mais bon, je vais encore le solliciter pour la patinoire ou la Maison des associations...

Finalement, la hausse d’impôts au Département sert bien Nîmes... 

Ne tombez pas dans la polémique.

Quand on a fait campagne aux Départementales pour la non-augmentation des impôts et le recentrage des compétences… Il y a quand même un différence, aujourd’hui ?

Elle est très faible, cette différence.

Tourisme : Nîmes souhaite « garder » la compétence en 2017 

Nîmes Métropole doit reprendre la compétence tourisme en janvier 2017. Quel doit être, selon vous, le rôle de l’EPCI en la matière ?

Je souhaite que l’Agglo entre dans la SPL Agate (Société Publique Locale). Selon moi, c'est la SPL qui devrait gérer le tourisme. Regardez, nous lui avons transféré l’office du tourisme de Nîmes. Aujourd’hui sur les 27 communes de Nîmes Métropole, Saint-Gilles et Nîmes sont les deux points forts du secteur. Après, que l'EPCI gère d’autres communes ou l’espace de la future gare TGV, pourquoi pas…

NÎMES Yvan Lachaud et Jean-Paul Fournier entrent à la SPL Agate

Pourquoi souhaitez-vous absolument que ce soit la SPL Agate ?

J’estime qu’Agate et les élus de son conseil d’administration ont plus de compétences pour le gérer. Nous souhaitons garder le tourisme à Nîmes. C’est 70% de la ville et, avec l’UNESCO qui va arriver j’espère, je ne souhaite pas le dilapider aux quatre coins de l’Agglo. D’ailleurs, je fais de ce dossier une priorité.

Le président UDI de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud, n’est pas fermé à cette idée. Quelle pourrait être la teneur de votre accord ?

Si l'on s’oriente vers cela, on fera le maximum pour qu’il y ait un partage de responsabilités. Moi, je ne veux pas tout gouverner. Mais il faut un peu presser les choses, il y a du personnel qui est en attente sur Saint-Gilles…

Gare de Manduel et aéroport de Garons

Quel regard portez-vous sur l’avancée du dossier de la gare TGV ?

On annonce une ouverture pour 2019 au lieu de 2020, tant mieux. Mais cette gare ne sera positive que s’il y a une troisième voie (quai reliant par navette Nîmes à Manduel). Autrement cette gare servira en 2025 ou 2030, quand il y aura une liaison avec l’international. (…) M.Lachaud est sur la même ligne que la mienne. Vous savez nous sommes en phase sur beaucoup de choses… Quand je ne suis pas d’accord, je le dis en toute objectivité.

La future gare ne sera qu’à 6 km de l’aéroport. Vous êtes président du Syndicat mixte. Comment voyez-vous l’avenir de cette infrastructure qui connaît quelques difficultés…

Moi, je crois en cet aéroport. Il est bien situé et possède une piste de 2,4 km qui peut accueillir des gros-porteurs. Si demain nous sommes labellisés UNESCO, il concourra à accueillir plus de touristes. Alors il a un coût c’est vrai (2,1 M d’€), mais il faut tenir bon.

En 7 ans le nombre de passagers a diminué (225 701 en 2007 à 205 000 en 2014). Finalement, avec l’arrivée de la BASC en 2017, ne vaudrait-il pas mieux spécialiser l’aéroport de Nîmes dans l’aéroportuaire et abandonner les passagers ?

Pas du tout ! Il est pas question qu’on laisse partir nos vols sur Montpellier… Cela a été la même chose pour le Centre Hospitalier Universitaire de Nîmes ou l’Institut de cancérologie. On s’est battu pour notre territoire et on continuera à le faire. Concernant les passagers, il nous faut de nouvelles lignes pour stimuler la demande. Nous avons une DSP avec la société SNC-Lavalin qui, peut-être, n'est pas assez dynamique… Actuellement, nous travaillons sur une possibilité de vols sur l’Allemagne et d’autres pays européens. En 2017, nous accueillerons l'Aerial Firefighting sur le site de l’aéroport. Cela participera au développement de notre image à l’international.

En 2017, vous devez quitter la présidence du syndicat mixte de l’aéroport. Tel est l’accord que vous avez scellé avec M. Lachaud avant les Municipales. Est-ce toujours d’actualité ?

Pour l’instant, non, ce n’est pas d’actualité. Qu’il respecte déjà ses accords et on verra après pour les miens.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret

*Chambre de commerce et d'industrie.

Coralie Mollaret

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