Sans doute boostée par la candidature de Fabien Roussel dans une cité au passé et au présent communiste, la gauche dépasse les 65% des voix à La Grand-Combe. Marine Le Pen perd 9 points en cinq ans, que ne rattrapent pas les voix portées sur Éric Zemmour.  

Pour les élus et amis communistes qui se sont retrouvés après le scrutin dans la mairie de La Grand'Combe, le bilan était mitigé. "On saura le résultat à la télé avant de le savoir ici", lance en blaguant le maire, Patrick Malavieille, à la maigre assemblée (six personnes) qui assiste au dépouillement à l'hôtel de ville. "Je n'ai jamais vu ça", concède-t-il les sourcils levés, même si les élections locales amènent traditionnellement plus de monde en mairie.

Les scores cumulés de Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon dépassent les 50%

Ce n'est qu'après 21h que tombent finalement la totalité des bureaux de vote de La Grand'Combe. De 76,32% en 2012, la participation était descendue à 68,53% en 2017. Elle tombe à 64,38% pour cette élection. La Grand'Combe place finalement Fabien Roussel en tête avec 27,18% des suffrages exprimés. Alors qu'aucun candidat communiste n'avait pris part aux deux derniers scrutins, ce score montre l'importance que garde le PC dans la cité. Avec le score de Jean-Luc Mélenchon (22,8%), la gauche obtient déjà la majorité absolue. Si on ajoute les votes des autres candidats, elle culmine à 65,75%, loin devant le score cumulé de 2012 (57,86%) et surtout celui de 2017 (47,54%), certains électeurs de gauche ayant sans doute été séduit par le discours du candidat Macron quand Hamon obtenait 8,55% des voix en 2017 (avec le soutien des écologistes), Anne Hidalgo monte à 14,1%, pourcentage auquel on peut ajouter les 0,7% de Yannick Jadot.

Atypique jusqu'au bout, La Grand'Combe fait aussi fortement reculer l'extrême droite. Forte de 21,48% des voix en 2012 (avec Nicolas Dupont-Aignan), montant à 29,19% en 2017, en ajoutant aux scores de Marine Le Pen ceux de François Asselineau et Nicolas Dupont-Aignan, elle réunit cette fois-ci 22,4% des suffrages. Marine Le Pen, surtout, perd plus de neuf points, même si elle arrive en tête sur le bureau de vote de Champclauson.

Enfin, cette fois-ci comme au niveau national, la droite classique ne cesse de perdre du terrain : à 15,39% en 2012 avec Nicolas Sarkozy candidat, elle était arrivée à obtenir 9,05% avec François Fillon, malgré ses casseroles judiciaires. Valérie Pécresse atteint péniblement 1,38% cette fois-ci (27 voix sur 1 950 suffrages exprimés). Un véritable marasme.

François Desmeures

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