Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.03.2022 - thierry-allard - 3 min  - vu 768 fois

LAUDUN-L’ARDOISE La CNR reprend les rênes du port, avec des ambitions

Des dirigeants de la CNR, le député Anthony Cellier et le maire de Laudun-l'Ardoise Yves Cazorla se sont rendus hier sur le port de l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La grue du port de l'Ardoise, atout important de l'installation (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La Compagnie nationale du Rhône (CNR), va reprendre les rênes du port de l’Ardoise suite à la prolongation de sa concession sur le fleuve Rhône, et va rénover l’installation pour lui redonner un second souffle. 

Car si le territoire « a la chance de bénéficier d’un port sur le Rhône, le fait est qu’il n’a jamais réellement trouvé de destination économique, qu’il manque d’attractivité », estime le député Anthony Cellier, hier en fin d’après-midi à l’occasion d’une visite du délégué général de la CNR Thomas San-Marco, accompagné de hauts-cadres de la Compagnie sur le port. 

Car jusqu’à présent, le port, porte d’entrée sur la zone industrielle connecté au rail, était dans le domaine de Voies navigables de France, avec une concession de longue date avec la CCI de Nîmes, puis la CCI Gard, concession qui n’a pas été renouvelée. Une réunion s’est tenue hier sur le devenir ce cet équipement tombé largement en désuétude, alors que le Gard rhodanien est le deuxième pôle industriel d’Occitanie. Une réunion où « il a été acté que la CNR va remettre le port en ordre de marche », se félicite le parlementaire. « Je suis très heureux qu’il se passe quelque chose ici, on peut remettre de l’activité si on en a la volonté », souligne le maire et vice-président de l’Agglo Yves Cazorla.

Des dirigeants de la CNR, le député Anthony Cellier et le maire de Laudun-l'Ardoise Yves Cazorla se sont rendus hier sur le port de l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Car la CNR nourrit de grandes ambitions pour le port de l’Ardoise, notamment « au regard des enjeux de changement climatique », note Thomas San-Marco. Pour l’heure, le port de l’Ardoise sert aux activités du cimentier Lafarge, et c’est à peu près tout. « Nous voulons remettre en service cet ouvrage, en trouvant un exploitant, nous avons potentiellement un certain nombre d’industriels intéressés », estime le directeur de la valorisation portuaire de la CNR Pierre Meffre. 

« Ailleurs ça marche »

L’idée est donc de mener d’importants travaux sur site, après avoir mené une batterie d’études et de diagnostics. « Ça va prendre un peu de temps, mais il y a du potentiel : ailleurs ça marche », poursuit-il, avançant que « d’ici deux ou trois ans, on pourrait se retrouver avec un quai neuf. » Le tout dans le cadre des plans synchrones de la CNR, une série de plans d’une durée de cinq ans jusqu’à 2041 dotés de 165 millions d’euros pour des projets énergétiques, la CNR produisant de l’électricité propre avec ses installations sur le Rhône, de projets de navigation, d’environnement, d’agriculture ainsi que des actions complémentaires pour les territoires. 

Du reste, la CNR pourrait aussi dans le cadre de ces plans co-financer un projet sur le port de plaisance voisin, avec les collectivités, Agglo et mairie de Laudun-l’Ardoise. Elle pourrait aussi co-financer des projets liés à l’irrigation, autre enjeu important du territoire pour les agriculteurs. D’ailleurs, une réunion à la Chambre d’agriculture s’est également tenue hier à ce propos. Seuls les réseaux existants seraient concernés sur le plan agricole, car « la ressource en eau n’est pas inépuisable, les glaciers du Rhône fondent de plus en plus et nous allons avoir des périodes de plus en plus tendues en ressource en eau », note Thomas San-Marco. 

Reste que la CNR, qui gère le fleuve via « un modèle redistributif », selon les mots de son délégué général, ce qui en fait le seul fleuve géré de la sorte, va mettre les moyens sur le port. S’il est encore bien trop tôt pour avoir un chiffrage exact, « ce sera certainement plusieurs millions d’euros », note Pierre Meffre. De quoi sortir pas mal de camions de la route et relancer le fluvial sur le secteur du Gard rhodanien, où on a longtemps eu l’impression que le Rhône ne coulait pas vraiment. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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