L'INVITÉ Emmanuel Roux : "Notre université est une richesse pour le Gard"
À quelques semaines de la fin de l'année, ObjectifGard a rencontré le président de l'Université de Nîmes, Emmanuel Roux. L'occasion d'échanger sur son parcours, son travail à la tête de l'établissement gardois et d'évoquer les projets pour son second mandat. Trois rendez-vous sont programmés aujourd'hui avec notre invité : celui de 7 heures suivi de deux autres à 11 et 15 heures.
ObjectifGard : Pouvez-vous vous présenter une nouvelle fois à nos lecteurs ?
Emmanuel Roux : J'ai 43 ans, je suis gardois de naissance, né à Alès. J'ai étudié à Aix-en-Provence jusqu’au doctorat de droit public. J'ai ensuite exercé la fonction de maitre de conférence à La Réunion. Une séquence de ma vie professionnelle assez intéressante mais un défi lourd sur le plan personnel avec des enfants en bas âge. En 2002, le Centre Universitaire de Nîmes a été créé. Les instances cherchaient des enseignants jeunes. J’ai trouvé le moyen inattendu de revenir dans mon département d’origine ... Les choses se sont déroulées de façon assez rapide : le directeur de l'époque du Centre Universitaire m’a proposé de créer le pôle "Droit Économie Gestion". En 2007, l’université de Nîmes a été crée, Jacques Marignan à sa tête m’a demandé d'en devenir le premier vice président. En 2012, je lui ai succédé et, depuis fin 2016, j'ai entamé mon deuxième mandat. Il est important de préciser par ailleurs, que depuis 2014 je suis élu dans une instance nationale, la Conférence des présidents d’université. Je suis à Paris toutes les semaines et je suis force de proposition pour notre territoire du Gard. Et au delà, puisque j'interviens également au sein de la Communauté d’université Languedoc-Roussillon. Un établissement que j'ai créé en 2014 et qui a permis de bien implanter l’université de Nîmes au sein du territoire académique.
Vous êtes issu du monde de la recherche, avez organisé de nombreux colloques et conférences, êtes auteur de nombreuses publications : c’était mieux la vie avant ?
Le fait d’avoir des fonctions d'administrateur n’a rien à voir avec ma formation d'enseignant chercheur. À la fois, personne ne m’a poussé à le faire. Ayant fait de la formation en droit public, mettre en pratique ce que j’avais appris d'un point de vue théorique est très constructif. Cette logique de construction m’anime et a pu dépasser le statut d’enseignant chercheur. Par ailleurs, je continue à publier et également à donner des cours, notamment aux premières années.
Vous êtes à la tête de l’Université de Nîmes depuis plusieurs années maintenant, réélu en fin d’année dernière, quel bilan tirez-vous de votre action ?
Sur le premier mandat, on est parti sur la base d’une université définitive. Il fallait que l’on existe et que l'on puisse construire une identité notamment en matière de recherche. Une université forme et fait de la recherche. C'est son sens. Pour mon premier mandat, mon job était de faire connaitre et reconnaitre cette université sur les plans local, régional, national et international. On a repensé notre offre de formation et mis en place une structure de recherche avec un potentiel et une originalité. En effet, quel est l'intérêt d'aller sur les terres de Montpellier et Aix-Marseille ? On a tout simplement démontré que notre université est une richesse notamment pour le Gard. Si on n'existait pas, beaucoup d'étudiants ne feraient pas d'études supérieures. Je suis fier d'être à la tête d'une université à 100% qui délivre tous les diplômes.
À votre crédit, on peut parler de l’école doctorale, vous pouvez nous dire en quelques mots de quoi il s’agit et pourquoi c’est pertinent pour Nîmes ?
L'école doctorale c’est une école qui forme des doctorants, dernier grade universitaire. Une université de plein exercice doit donc délivrer tous les grades. C'est à présent ce que nous faisons. Difficile de faire venir des collègues chercheurs, si au final nous avons des étudiants qui ne peuvent pas aller au bout de leur formation. Notre objectif est donc d'avoir cette capacité d’exploiter et de développer une force doctorale au sein de l'université. Sans compter que les liens au niveau international se font à partir de là. Et c’est par cette école que l’on devient attractif. Donc j'ai, je crois, prouvé et réussi à convaincre et à démontré au ministère de l'enseignement supérieur, que nous avons la force de frappe scientifique pour la mettre en œuvre.
L’université de Nîmes a beaucoup été sous la coupe de celle de Montpellier. Avec les années, elle a désormais gagné son indépendance. Comment l’expliquez-vous ?
Émanciper l'université de Nîmes, c’est quelque chose qui avait été mis en place avant moi. En soit, ce n’est pas original quand on regarde Avignon, Chambéry, La Rochelle, ce sont des universités qui nous ressemblent. Au départ des antennes ont été crées, elles se sont ensuite développées et ont du s’émanciper et devenir autonomes. On a recruté beaucoup de personnes depuis, la page est tournée. Nous avons nos propres partenariats. Avec Montpellier, il n'existe pas forcément de liens particuliers, sauf dans le cadre de collaborations ponctuelles comme avec d’autres universités.
Retrouvez la suite de notre entrevue à 11H00 puis à 15Hoo.
Propos recueillis par Abdel samari
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