Chaque semaine, Objectif Gard se déplace dans une classe gardoise pour écouter les écoliers parler d'actualité. À quelques jours du premier tour des élections présidentielles, les élèves de CM2 de l’école des Prés-Saint-Jean à Alès s’interrogent sur le rôle d’un chef de l’État.

Dans trois semaines, la France aura un nouveau président de la République. Macron, Mélenchon, Le Pen, Hamon, Fillon : immergés quotidiennement dans le bain des médias, les élèves de Vincent Bury sont capables de citer les principaux candidats. Ils savent aussi que le premier tour de l’élection aura lieu dimanche, « mais que c’est seulement le 8 mai qu’il y aura un nouveau président ».

Avant d’entrer dans le vif du sujet, l’enseignant aborde le déroulement du vote : « Comment s’appelle le petit papier que l’on choisit avec le nom du candidat favori ? ». Les écoliers tentent « un ticket de vote » ou une « enveloppe de vote ». À la question « pourquoi s’isole-t-on pour voter ? », une élève répond du tac-au-tac : « Pour pas qu’on nous copie dessus ! ». Une de ses camarades corrige : « Non, c’est pour pas qu’on voit pour qui on vote ».

« Si y’avait pas de président, tout le monde ferait n’importe quoi »

Mais ce qui est intéressant, c’est de comprendre l’utilité de ce vote. De comprendre le rôle que doit tenir un président de la République. « Alors, à quoi ça sert un président ? », questionne le professeur. Les réponses fusent : « À nous protéger », « à représenter la France », « à faire les lois, non à faire respecter la loi », « à diminuer le chômage », « si y’avait pas de président, tout le monde ferait n’importe quoi ». Plus pessimiste, un autre élève murmure que « ça sert à rien ».

Le maître reprend la main : « Par exemple, qu’est-ce qu’un président propose pour l’école ? Qu’est-ce qui a déjà changé pour vous ? ». En chœur, les enfants répliquent : « Le mercredi matin on a école maintenant ! ». Vincent Bury poursuit : « Et qui trouve ça bien de venir à l’école le mercredi matin ? ». Toutes les mains restent baissées. « Si Mélenchon gagne, on aura plus école le mercredi matin ! », espère un garçonnet.

Malgré leur jeune âge, les enfants ont déjà des opinions. Quand le maître demande quelles sont les différences entre les candidats, un élève lance : « Marie Le Pen elle est raciste ! Elle veut que chacun reste dans son pays ». L’enseignant rebondit : « Et pourquoi certains fuient leur pays ? ». Les CM2 connaissent la réponse : « c’est parce qu’il y a la guerre et qu’ils ne veulent pas se faire tuer ». L’immigration, prochain sujet de débat ?