Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.03.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 1181 fois

NÎMES Accueil de réfugiés ukrainiens : Paloma, scène d'une solidarité générale

Des enfants ukrainiens jouant au ballon dans la cour de Paloma (Photo Corentin Corger)

La grande salle s'est transformée en un dortoir géant (Photo Corentin Corger)

Ce jeudi, 177 réfugiés ukrainiens qui transitaient vers l'Espagne ont été accueillis dans la salle nîmoise de Paloma pour faire une pause dans leur périple. Grâce à la solidarité des acteurs locaux, ils ont pu se reposer, se laver, manger et les enfants ont même pu jouer. Retour sur cette journée particulière.  

Il y a ce que l'on voit au journal télévisé et la réalité qui nous frappe en plein visage. Hier soir, personne n'imaginait passer une journée aussi animée. Les premiers coups de fil ont débuté ce mercredi vers 17h. Dans un grand élan de solidarité, des citoyens espagnols sont partis avec quatre bus pour ramener chez eux des réfugiés ukrainiens récupérés à la frontière polonaise. Alors qu'ils se trouvaient à la frontière avec l'Allemagne, l'une des organisatrices a sollicité des Gardois pour pouvoir faire une halte avant d'attaquer la dernière ligne droite de leur périple. Les chauffeurs ainsi que les passagers avaient besoin de se reposer.

Rapidement, la chaîne de solidarité s'est mise en route avec d'abord les services de l'État et Nîmes métropole. Les artistes présents à Paloma ont quitté les lieux transformés en quelques heures en un vaste centre d'accueil. Dans la grande salle, 180 lits pliables sont déployés, des couvertures sont apportées. Les agents de la Croix-Rouge viennent apporter leur soutien, ils procèderont notamment à une trentaine de consultations médicales. À 6h30, les 177 réfugiés arrivent. Parmi eux, la moitié sont des enfants dont un nouveau né âgé d'à peine quelques jours. Une personne en fauteuil roulant fait aussi partie des passagers. À Paloma, ils trouvent de quoi dormir.

Mais aussi à manger, grâce à l'association Humanîmes qui offre les petits-déjeuners, et de se laver avec la société Océan qui met à disposition ses douches et prête des serviettes. Des jouets sont même apportés pour occuper les enfants. L'entrée de la salle de spectacle devient une aire de jeu et un stade de foot. "Là, on touche vraiment du doigt la guerre", commente Olivier Fabregoul, vice-président de Nîmes métropole. Et sur les visages des enfants, on voit surtout des sourires. De ce jeune garçon jouant au ballon avec l'élue de la Ville et maman, Tiphaine Leblond, à ces trois adolescentes âgées de 17 ans maîtrisant parfaitement l'anglais.

Tatiana, Kira et Maria sont parties en Espagne sans leurs parents (Photo Corentin Corger)

"À chaque fois dès que l'on change d’endroit, on demande à pouvoir se mettre en wifi pour rester en contact avec nos parents et leur dire que tout va bien, racontent ces trois jeunes filles âgées de 17 ans pleine de vie. C’est important de leur dire qu’on est en sécurité car ils n’ont pas pu venir avec nous. On est seulement nous trois parce que l’on est cousines. Ils sont restés en Ukraine car ils sont militaires. Les hommes doivent rester au pays pour se battre et nous sommes venus ici pour être en sécurité." Un récit qui émeut forcément quand ces adolescentes expliquent que leur ville, Kharkiv, était sous les bombes.

"Quand j’y étais, tous les jours j’entendais les bruits des attaques. Je me rappelle que ma mère m’a réveillée à 5 heures du matin et qu’elle m’a dit : "Réveille-toi, la guerre a commencé". C’était vraiment le matin le plus effrayant que j’ai vécu dans ma vie", raconte Tatiana. Avec ses cousines, elles espèrent pouvoir continuer leurs études en Espagne. Repartie de Nîmes vers 17h, une partie des ces réfugiés s'arrêtera à Barcelone, le reste ira jusqu'à Madrid.

Environ un tiers va rejoindre de la famille, d'autres seront hébergées. La guerre en Ukraine a déjà entraîné la fuite de plus de 3 millions de personnes. Avec cette première expérience temporaire, les acteurs gardois se sont préparés à accueillir bientôt d'autres convois de ce type. L'occasion à nouveau de montrer une solidarité à tout épreuve.

Corentin Corger

Corentin Corger

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