Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.02.2022 - anthony-maurin - 3 min  - vu 600 fois

NÎMES "Dorlotoir" pour abeilles sauvages et multiplication de la biodiversité

Une petite séance d'explications concernant la vie des abeilles (Photo Anthony Maurin).

Manipulation d'un dorlotoir devant les enfants (Photo Anthony Maurin).

Il existe environ 20 000 espèces d’abeilles sauvages dans le monde. Leurs points communs : elles ne vivent pas en colonie, ne produisent pas de miel et ne piquent pas. L'association Côté Jardins Solidaires est Nîmes métropole veulent les aider en leur mettant des dorlotoirs à disposition.

Le mode de vie de ces abeilles est bien éloigné de celui de leur cousine qui nous fournissent le miel que nous connaissons... Certaines d’entre elles construisent leur nid dans la terre, d’autres utilisent du bois mort, des tiges creuses ou des fissures dans les rochers. Chaque abeille solitaire construit son propre nid dans lequel elle pondra des œufs. Il est en revanche courant de trouver de nombreux nids d’abeilles au même endroit. Ces bestioles seraient-elle grégaires ? Oui et c'est pour cela que nous devons nous occuper d'elles !

L'association Côté Jardins Solitaires, à deux pas de la Route d'Arles (Photo Anthony Maurin).

Alors, qu'est-ce qu'un dorlotoir ? Si on connait le verbe dorloter (prendre soin de), un dorlotoir est un nichoir à abeilles sauvages. Il est apprécié des abeilles solitaires qui construisent leur nid dans des tunnels ou des tiges creuses comme le font les des osmies, les abeilles maçonnes. Elles butinent quatre fois plus de fleurs que les abeilles mellifères et n’ont pas de reine, ainsi,  chacune d’elle pond ses propres œufs.

Sur place, certains ne s'en font pas mais ils défendent vaillamment leur territoire et celui du jardin ! (Photo Anthony Maurin).

Sous le toit de cette petite boîte jaune se cachent des galeries faites de tubes transparents ou opaques qui permettent d’observer les évolutions de la vie des abeilles. Ainsi, les possesseurs de dorlotoir pourront voir comme se déroulent la construction du nid, la ponte des œufs, leur transformation en larves puis en cocons... Si vous optez pour cet acquisition, vous serez les témoins privilégiés du cycle de vie des abeilles sauvages ayant élu domicile dans votre dorlotoir !

Percé de 25 trous dans lesquels ont met des tubes pour que les abeilles nichent, ces petits boites sont appréciés par la jeunesse venue écouter les consignes données après quelques renseignements sur la vie des abeilles.

L'abeille choisit un premier tunnel à aménager, elle rapporte du pollen et du nectar jusqu’au dorlotoir, le nid est composé de cellules en enfilade. Elles contiennent du pollen, un oeuf et sont fermées par une paroi de terre, lorsque l'oeuf éclot, la larve se nourrit du pollen et du nectar laissés dans la cellule. Elle se développe et fabrique un cocon, dans lequel elle passera l'hiver. Au chaud dans son cocon, la larve devient abeille. C'est pour cela (et comme elle sortent du nid quand il fait une température de 12°C minimum) qu'il faut refaire les nichoirs d'une année sur l'autre.

Enfants et adultes écoutent (Photo Anthony Maurin).

Eh oui, les abeilles solitaires sont les championnes toutes catégories de la pollinisation. Contrairement aux abeilles à miel, elles n’ont pas besoin de mélanger le pollen avec du nectar pour le transporter. Accroché à leurs poils, le pollen sec s’en détache assez facilement. Seulement 10 % du pollen transporté par l’abeille arrive jusqu’au nid. Les 90% restants tombent du corps de l’abeille lors de son vol et permettent ainsi de polliniser les fleurs qu’elle croise sur son chemin !

Les oeufs d'abeilles sauvages (Photo Anthony Maurin).

Les abeilles sauvages sont tout aussi vulnérables face aux pesticides, à l’urbanisation et aux attaques de parasites. Comme tous les autres pollinisateurs, elle est en danger et en 30 ans, 80 % des populations ont disparu ! Comme elles ne présentent pas d’intérêt économique direct, on parle malheureusement peu du déclin de ces petites butineuses.

Un Dorlotoir (Photo Anthony Maurin).

Les abeilles sauvages sont pourtant moins frileuses et moins fragiles face aux intempéries. Elles sortent entre mars (février chez nous) et octobre et peuvent donc polliniser certaines plantes et arbres fruitiers dont les premières fleurs apparaissent dès la fin de l’hiver.

Association Côté Jardins Solidaires, 2 cours Nemausus 30 000 Nîmes. Tél : 04.66.84.51.99. Mail : jardinsolidaire@club-internet.fr.

(Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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