Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.04.2021 - stephanie-marin - 2 min  - vu 944 fois

NÎMES Les acteurs de la culture, tout de noir vêtus, dans la rue

Le cortège funèbre a quitté le parvis de la Maison Carrée un peu après 11 heures ce samedi. (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard) - Romain CURA

Intermittents et salariés du secteur culturel, étudiants mais aussi artistes de cirque ont déambulé dans les rues de Nîmes ce samedi pour faire entendre leurs revendications, plus d'un an après les premières mesures de fermeture des lieux culturels. 

"Ceci n'est pas un enterrement de la culture, mais une marche funèbre, témoigne un artiste et technicien nîmois âgé de 57 ans. Voyez notre tristesse. Nous n'avons plus de travail, nous avons perdu nos outils de travail." L'homme vit chaque période de fermeture des lieux culturels comme une véritable menace, lui qui touche 497,01€ par mois. Alors cet intermittent n'a pas hésité à rejoindre ceux qui occupent la Smac Paloma à Nîmes depuis le 13 mars dernier. Depuis cinq semaines, ils réclament l'abrogation de la réforme de l'assurance chômage et la continuité de l'année blanche entre autres revendications. "Nous luttons contre la précarité qui nous tombe sur la gueule. Nous voulons nous faire entendre", résume le quinquagénaire.

Les acteurs de la Culture ont déambulé dans les rues de Nîmes en chantant toujours ce même refrain : "Nous ne sommes pas des moutons". (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard) • Romain CURA

C'est en musique et dans la bonne humeur malgré le contexte morose, que les manifestants ont voulu se faire entendre dans les rues de Nîmes ce samedi. Les passants ont ainsi pu découvrir la jolie voix de Lilia du trio féminin Ooojala qu'elle forme avec Siam et Irène. "Nous avons 19 ans, nous sommes étudiantes à Montpellier et nous avons créé notre groupe de musique. Si nous sommes là aujourd'hui, c'est pour défendre notre futur métier, pour lutter contre la précarité qui ne cesse de s'accroître. Cette année, seuls 5% des intermittents auront un salaire correct. On détruit la culture peu à peu", a lâché Lilia.

Lilia, Siam et Irène, 19 ans chacune, ont rejoint les rangs des occupants de Paloma il y a cinq semaines. (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard) • Romain CURA

Les artistes de cirque étaient également présents ce samedi dans les rues de Nîmes. "Nous n'avons pas exercé notre métier depuis un an. Nous sommes désespérés et nous sentons délaissés. Nous sommes capables de mettre en place un protocole sanitaire pour permettre la réouverture des cirques mais on ne veut pas nous écouter et on nous oblige à rester fermés", s'agace Franck Muller, directeur du cirque éponyme, président du syndicat Cid'Europe et membre de la commission interministérielle des cirques et des forains. Et ce dernier de poursuivre : "300 cirques sont à l'arrêt. Nous bénéficions d'une petite aide de 2€ par jour et par animal. Heureusement, nous pouvons compter sur la solidarité de nombreux particuliers".

Les cirques n'ont pas rouvert depuis plusieurs mois. Les artistes ont exprimé leur ras-le-bol ce samedi à Nîmes. (Photo : Stéphanie Marin/ObjectifGard) • Romain CURA

Stéphanie Marin

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