Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.06.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1165 fois

NÎMES MÉTROPOLE Conseil communautaire sur fond d’élections municipales

À 15 jours du second tour des élections municipales, un conseil communautaire était organisé à Nîmes Métropole (Photo : Coralie Mollaret)

Crise sanitaire, comptes administratifs, prime pour les agents… À deux semaines du second tour des municipales, les passes d'armes n’ont pas manqué entre élus et candidats aux élections. 

Conseil communautaire inédit, ce lundi soir. L'hémicycle parsemé pour le respect des mesures barrières se composait de nouveaux maires, d'anciens élus ou de candidats en lice pour le second tour du 28 juin. C'est ainsi que le maire de Caissargues a fait son entrée au Colisée quand l'ex-maire de Rodilhan, encore membre du conseil communautaire, a fait ses adieux en rapportant ses dernières délibérations sur le sport.

Débat autour de la gestion de crise

Ce paysage politique découle de l’épidémie de covid-19 qui a chamboulé la vie publique, sans pour autant gommer les rivalités entre les élus ou candidats. Ce soir, le président centriste de Nîmes Métropole, Yvan Lachaud - et candidat aux municipales nîmoises - a présenté son rapport sur la gestion de la crise sanitaire. Plan de continuité pour les transports, le ramassage des déchets ou l'achat de 270 000 masques... « Nous avons financé les masques avec une partie de l'argent du budget communication », indique l'exécutif à son opposante communiste, Sylvette Fayet, dubitative sur ce sujet.

Les élus d'opposition n'ont pas lâché l'exécutif. D'où les trois heures de séance publique... Le président du groupe Rassemblement national - aussi candidat aux municipales - Yoann Gillet, est critique : « Vous avez fait des acomptes de 30% aux entreprises mais vous auriez pu aller jusqu’à 60% ! » Sur la question des 50 000€ de chèques cadeaux Fédébon valables dans les commerces du centre ville, le RN cogne : « Vous n’avez pas le droit de lancer ce type d’action, en pleine période électorale ! » L'opposant nîmois, Franck Proust, n'est pas en reste. Candidat à la présidence de Nîmes métropole, le "républicain" propose « une réduction de la CFE (Cotisation foncière des entreprises) pour aider les TPE et PME du secteur touristique et de la restauration. » Une idée qu'écarte Yvan Lachaud, relevant par contre que les acomptes ont coûté 18 M€ à la collectivité.

Les JMS en centre-ville ? 

Franck Proust en a encore sous la pédale. L'élu dit « regretter » le retrait de l'ordre du jour de « la garantie d’emprunt pour les projets Magna Porta et Marché Gare. Un dernier dossier qui fait consensus, facteur de développement pour l’ouest nîmois. » Calme, voire impassible, Yvan Lachaud explique que « ces décisions politiques seront prises lors de la prochaine assemblée communautaire », soit après le second tour des Municipales. Reste à savoir quel président les présentera... 

L’organisation des JMS (Journées méditerranéennes des saveurs), reportées les 12 et 13 septembre au Mas des agriculteurs, a épicé les échanges. « Nos commerçants ont trop souffert de l’annulation Evènements. Or, cette manifestation permet depuis 22 ans de faire venir les gens en centre-ville. » Yvan Lachaud sort sa banderille, rappelant que « c’est le maire de Nîmes qui a dit à la Chambre de l'agriculture, à l'origine de cette manifestation, qu'il était trop compliqué de les installer en centre-ville à cause de la préparation de la feria. » Franck Proust tente de rebondir : « Le coup de fil a été passé en pleine crise sanitaire. Aujourd'hui, on pourrait trouver une solution, comme les Jardins de la fontaine.»

Haro sur les résultats 2019 

Autre dossier à agiter le Colisée : le compte administratif. Un compte qui retrace les dépenses et recettes réelles pour l’année 2019. Présenté par le vice-président aux finances, Maurice Gaillard, l'exercice présente une section de fonctionnement de 184 M€ et 135 M€ en investissement. La dette s’établit, elle, à 373 M€ avec une capacité de remboursement de 9,2 années. « Quand on ajoute tous les budgets annexes, la dette s’établit à 497 M€ ! Les chiffres sont tronqués », balance l’"insoumis", François Séguy.  

Le "républicain" nîmois, Pascal Gourdel, peste également : « Sur le budget principal, il n’y a que 312 000€ d'épargne nette. Donc pour financer les investissements, il faut emprunter ! Sans parler des 9 M€ que l'Agglo doit reverser à la ville de Nîmes, au titre du transfert de la compétence GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). » Des attaques qui agacent Maurice Gaillard : « Vous assénez des vérités qui n’en sont pas ! Vous embrouillez tout le monde ! Vous êtes populiste ! »

Le retour de l'Agence

de développement économique

La prime de 1 000€, octroyée à 90 agents de Nîmes métropole ayant travaillé pendant la crise sanitaire, a permis au nîmois, Julien Plantier (Les Républicains), d'assurer le service après-vente de sa commune : « La Ville a constaté que la prime de l’Agglo était moins favorable que la sienne. Du coup, nous allons compenser la différence pour les agents mutualisés entre Nîmes et l’Agglo. » Vous la sentez, cette campagne électorale ?

La séance se termine avec l'examen de la subvention pour l’Agence de développement économique. Retoquée il y a quelques mois, ladite somme a été divisée par deux. « En cette période de crise, cet argent servant aussi à soutenir les actions de l'agence, dont les résultats sont en deçà des attentes espérées, nous votons pour », pointe Julien Plantier. Ce n'est pas le cas de la communiste Sylvette Fayet, qui a demandé à plusieurs reprises le nombre de salariés employés par l'Agence : « Puisque c'est comme ça, je vote contre ! » Et bonne campagne électorale...

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

 

Coralie Mollaret

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