Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 28.09.2016 - abdel-samari - 3 min  - vu 669 fois

NÎMES Richard Tibérino : « J’ai joué le rôle de fusible »

Richard Tibérino, adjoint à la sécurité à la ville de Nîmes et secrétaire départemental adjoint Les Républicains. Photo : droits réservés.

Suite à la polémique sur la réintégration d’un agent municipal condamné pour des faits de violences, le président du groupe Les Républicains de la Ville et proche de Jean-Paul Fournier a démissionné. Entretien. 

Objectif Gard : Vous avez remis votre démission, hier soir, lors d’une réunion avec les élus de la Majorité LR. Pour quelles raisons ? 

Richard Tibérino : Cela fait 12 ans que je préside le groupe Les Républicains à la ville de Nîmes. Mon rôle, pendant ces 12 ans, a été de soutenir chaque élu, même quand certains ont connu de graves difficultés… Alors hier, j’ai démissionné parce que l’article de Midi Libre prenait des proportions anormales. Pour protéger le groupe, il fallait mieux que je m’en écarte. Très honnêtement, ce ne sont pas dans ces conditions que j’aurai aimé quitter la présidence…

On vous a demandé de démissionner ou c’est une initiative personnelle ?

Franck Proust me l'a conseillé. La veille, il a vu Jean-Paul Fournier et m’a assuré qu’il cautionnait cette décision.

Concernant cette affaire, vous n’avez pas eu de nouvelles de Jean-Paul Fournier ? 

Si, jeudi dernier. On en a parlé, mais il ne m’a pas dit de démissionner. Par contre, il m’a engueulé. Ce qui prouve qu’il est en forme, donc je suis content ! Vous savez, j’accepte toutes les engueulades de Jean-Paul Fournier, c’est mon patron. Mon seul patron.

Revenons sur l’affaire. Selon nos confrères, vous auriez demandé à Claude de Girardi, membre du conseil de discipline, de voter en faveur de la réintégration de ce fonctionnaire, condamné à deux ans de prison pour des faits de violences… 

Pas du tout. Je ne me suis jamais battu pour défendre cet agent. En juillet, quand les faits se sont produits, c’était la première fois que Claude de Girardi siégeait au conseil de discipline. Elle avait été très « troublée » par la défense du fonctionnaire… C'était le concierge de l’école Henri-Wallon qui avait désarmé le preneur d’otage en 2013. Par texto, elle m'a demandé mon avis. Je lui ai expliqué en quatre lignes ma position qui n’incitait aucunement à voter pour sa réintégration !

Mais qu’avez-vous répondu à Claude de Girardi ?

Cet agent a été condamné à deux ans de prison pour des faits de violences à l’encontre de trois policiers. Ce n’est pas moi, adjoint en charge de la sécurité à la ville de Nîmes qui vais l’excuser… Bien évidemment que je suis pour l'exclusion de cet homme. Seulement, ce qui me choque, c’est que nous avons, depuis des années, en mairie, des gens condamnés pour des faits aussi graves sinon plus graves... Et ils sont toujours là ! D’ailleurs ça vaut aussi pour le Département ou l’Éducation Nationale. Je pense qu’il faut faire le ménage dans la globalité et ne pas exclure qu'une seule personne… Claude de Girardi aurait du suivre l’avis de la mairie, elle le sait. Dans cette histoire, c’est elle la véritable responsable.

Si vous aviez siégé au conseil de discipline, qu’auriez-vous voté ? 

J’aurai voté pour son exclusion, bien sûr ! C’était un ordre de Jean-Paul (Fournier). Je n’ai jamais trahi un ordre de Jean-Paul (Fournier) …

À aucun moment vous n’avez influencé le vote de votre collègue ? 

Non. Là où ça pouvait être ambigu, c’est que j’ai terminé mon message en disant que je la soutiendrai. Mais la soutenir dans le cas ou elle avait décidé de prendre la parole pour exprimer son point de vue. On s’est mal compris… Voilà, peut-être, où est ma connerie.

Apparemment, vous connaissiez l’agent en question… Votre position n’est-elle pas influencée par vos sentiments personnels ?

Non pas du tout. Son geste est indéfendable… Moi je suis très clair, je peux me regarder dans une glace.

Pourquoi est-ce vous qui avait été « sanctionné » et non Claude de Girardi qui a voté pour sa réintégration ?

Comment la sanctionner ? Un retrait de délégation ? Non, c'était hors de question. Cette mesure aurait été disproportionnée par rapport à cette histoire.

Pourquoi cette démission a-t-elle été décidée avec Franck Proust et non avec l'ensemble des élus du groupe Les Républicains ?

Il faut poser la question à ceux qui ont pris la décision...

Abdel Samari

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