NÎMES Une mosquée historique au Mont-Duplan ? Maître Khadija Aoudia veut en savoir plus
Avocate nîmoise, maître Khadija Aoudia a transmis à notre rédaction une lettre ouverte après la transmission par l'un de ses clients d'une information concernant un édifice d'inspiration mauresque qui serait édifié du côté du Mont-Duplan, à Nîmes, et dont des travaux pourraient entraîner la destruction.
"Le vendredi 1er juin 2018, j'étais saisie de faits alarmistes nécessitant des investigations sérieuses et sereines : la clinique du Mont Duplan aurait cédé à un promoteur immobilier, Cogedim, un bien immobilier sur lequel aurait été édifiée une mosquée datant du VIIIe siècle. Cette ancienne mosquée serait menacée de destruction au profit de la construction d'une résidence avec piscine", explique d'emblée l'avocate Nîmoise.
"L'analyse sur photos de l'immeuble menacé permet de constater la présence d'un minaret et de portes de type mauresques sur lesquelles étaient inscrits en Arabe des versets du coran", affirme maître Aoudia. "Ces indices concordants permettent de déduire qu'il s'agirait d'une mosquée. Curieusement, elle n'était pas répertoriée par le Conseil français du culte musulman et n'avait pas été fréquentée par des fidèles qui en ignoraient son existence, alors que le minaret existait dans les archives de 1861."
À défaut de pouvoir étayer par des preuves formelles l'hypothèse qu'elle formule au sujet de ce présumé lieu de culte musulman, des interrogations s'imposent selon l'avocate : "il a toujours été admis par les historiens que la première mosquée de France a été inaugurée le 28 novembre 1905 à l'Île de de la Réunion, soit 21 ans plutôt que la grande mosquée de Paris. Que l'édifice de la mosquée du Mont-Duplan soit antérieur ou postérieur à 1905, nous devrions trouver trace d'autorisation préalable. Tel n'est pas le cas. Dès lors, soit cette procédure préalable a été détruite ou a disparu, soit elle n'a jamais existé en raison d'une construction qui aurait été imposée d'autorité. Or, la seule période de l'histoire où une telle hypothèse serait plausible remonterait à l'invasion arabo-berbère au VIIIe siècle."
Seules des expertises permettraient de dater cet édifice et d'en tirer toutes les conclusions sur son histoire et sa datation : "j'ignore pour quelles raisons cette mosquée est passée sous silence et pourquoi elle n'a pas été expertisée. Et, si ces expertises ont déjà été réalisées, je me demande pourquoi elles n'ont pas été portées à la connaissance des Nîmois. quoi qu'il en soit, je souhaite réaffirmer avec force que s'il s'avérait que cette mosquée date du VIIIe siècle, elle doit être restaurée et préservée dans l'intérêt de notre patrimoine culturel qui appartient à tous les citoyens."
Pour conclure, la juriste Nîmoise tient à rappeller que "la culture est universelle. Elle est le lien qui nous unit et quel que soit le lieu où nous détruisons une partie du patrimoine de l'histoire de l'humanité, nous portons atteinte de façon rédhibitoire à l'humanité. Qu'ils soient églises, synagogues, mosquées ou tout autre édifice, ils doivent être préservés et protégés..."
Abdel SAMARI
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