Cette femme aux valeurs ancrées à gauche a été adjointe au sein de la majorité spiripontaine au côté de Roger Castillon dès 2014 puis de Claire Lapeyronie. Catherine Chantry avait ensuite pris un chemin politique différent et s'était présentée en tête de liste UCS aux dernières élections municipales. Elle était depuis 2020 conseillère municipale d'opposition et conseillère communautaire au sein de l'Agglomération du Gard rhodanien. Déterminée et convaincue, elle contribuait grandement aux débats des séances, laissant entrevoir son caractère et son énergie. La maire de Pont-Saint-Esprit, Claire Lapeyronie, a adressé ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches. "J'ai beaucoup apprécié de travailler avec Cathy Chantry de 2014 à 2020. (...) Je retiendrai sa grande pugnacité et son dynamisme. Elle laissera un grand vide au sein du conseil municipal."

En 2021, Catherine Chantry s'était rapprochée du PRG (Parti radical de gauche) après s'être présentée aux élections départementales au côté de Fred Mahler, le maire de Goudargues. Ce dernier a appris avec beaucoup d'émotion le décès de son ancienne colistière : "En 2021 nous avions mené une campagne départementale ensemble. Une campagne de rencontre, très humaine. La maladie l’a emportée. Elle restera une belle personne à mes yeux." 

Lors de cette dernière campagne, elle se présentait comme quelqu'un issu d'un "milieu modeste". Fille de parents ouvriers de Montélimar, Catherine Chantry a été élevée dans le souvenir d'un "grand-père engagé dans la résistance et fusillé en 1944 à Bourg Saint-Andéol. Nous sommes de la famille de Pierre Semard, qui avec d’autres dirigeants de la CGT et du PC, avait été exécuté en 1942 par les nazis", affirmait-elle.

Après une maîtrise de droit, elle s'était installée à Pont-Saint-Esprit où elle a fondé une agence immobilière : "C’est une profession passionnante qui nécessite d’avoir le goût du contact humain et la connaissance du tissu social et économique", témoignait-t-elle. Constatant "la dégradation de (s)a ville d’adoption", elle avait décidé de s’engager dans les associations professionnelles puis comme élue municipale en 2014. En 2021, alors candidate aux élections départementales, elle revendiquait : "Je veux être à l’écoute de tous pour prendre à bras le corps les difficultés sociales ou de logement et défendre les dossiers au service de tous."

Bien d'autres personnes ont rendu hommage à Catherine Chantry ce dimanche, notamment Philippe Pecout, conseiller municipal à Laudun-l'Ardoise : "au-delà de nos divergences politiques au sein de l’assemblée communautaire, c’est son attachement à sa ville ainsi que son engagement public que je souhaitais retenir ce soir", a-t-il déclaré sur Facebook. Quant à Emmanuel Chansou, secrétaire fédéral du PRG30, il se rappellera d'une personne "profondément de gauche, en pointe sur les questions écologistes et farouchement républicaine", mais aussi "attachée à la transparence des décisions politiques et à l'exemplarité des élus".