Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 08.04.2022 - thierry-allard - 2 min  - vu 1137 fois

PONT-SAINT-ESPRIT Mobilisation générale pour faire reculer le désert médical

La maire de Pont Claire Lapeyronie et la directrice du centre hospitalier de la ville Valérie Brunier (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La situation est « très préoccupante », de l’aveu même de la maire de Pont-Saint-Esprit Claire Lapeyronie. 

Car Pont-Saint-Esprit, et plus largement son territoire d’attraction, qui concerne 24 000 habitants sur la moitié nord de l’Agglo du Gard rhodanien, devient un véritable désert médical, avec seulement 14 médecins. C’est déjà « largement insuffisant, il nous faudrait 7 médecins de plus pour arriver à la moyenne », note la directrice du centre hospitalier de Pont Valérie Brunier. 

Des chiffres déjà pas glorieux, mais ce n’est pas tout : « Dans ces 14 médecins, plus de la moitié ont plus de 60 ans et vont partir à la retraite dans les deux ans à venir, il y a une réelle urgence », ajoute la maire Claire Lapeyronie. Face à cette situation, qui n’est pas nouvelle mais qui s’accélère, la Communauté professionnelle territoriale de santé, portée par l’association de professionnels PSE Santé, travaille depuis 2018 avec le soutien de la mairie et du centre hospitalier. 

« Mais aujourd’hui il faut passer à une étape supplémentaire », estime la maire. Alors, avec l’hôpital désormais labellisé « Hôpital de proximité », tous les partenaires avancent main dans la main pour trouver des solutions. La première est le développement de consultations de spécialistes du centre hospitalier de Bagnols au sein de celui de Pont dès le mois de mai, pour pallier la quasi absence de médecins spécialistes sur le territoire. 

Le deuxième volet est la création d’un centre de santé, « un lieu où travailleront des médecins salariés, des infirmières et du paramédical sur la prévention, le soin et le diagnostic », avance Valérie Brunier. Le centre, qui sera construit à proximité du centre hospitalier sur des terrains acquis par l’hôpital à la Ville, doit entrer en travaux « dès l'année prochaine pour une ouverture en 2025 », affirme la directrice de l’établissement. 

Il s’agit de correspondre aux attentes de la nouvelle génération de médecins qui souhaitent exercer dans ce type de structure, afin d’en attirer un certain nombre. Et en attendant que le centre de santé sorte de terre, « nous serons en capacité d’accueillir les médecins au sein du centre hospitalier, nous allons aménager des locaux très rapidement », affirme Valérie Brunier. 

Les médecins de ce futur centre seront salariés par la Région Occitanie par le biais d’un groupement d’intérêt public. La Région compte ainsi salarier « 200 professionnels sur le territoire d’Occitanie », affirme Claire Lapeyronie, par ailleurs conseillère régionale. Dans le Gard, deux médecins font déjà partie de ce dispositif. L’idée est de « ne pas agir seul, pour ne pas se retrouver avec des centres médicaux construits avec de l’argent public qui deviennent des coquilles vides », ajoute-t-elle. 

« Nous avons largement dépassé les clivages entre médecine de ville et médecine hospitalière, nous travaillons ensemble pour être en capacité d’offrir toutes les solutions aux médecins », affirme la directrice de l’hôpital, qui souligne « la vraie cohésion entre tous les acteurs du territoire afin de tout mettre en oeuvre pour être attractifs. » Et ainsi pouvoir proposer un parcours de santé complet aux habitants. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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