Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.10.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1864 fois

TOROS Le Centre français de tauromachie a fait sa rentrée

Le CFT a repris la routes de l'entraînement (Photo Anthony Maurin).

Le petit mot des responsables devant les élèves attentifs et les parents à l'écoute (Photo Anthony Maurin).

Le Centre français de tauromachie (CFT) faisait sa rentrée solennelle dans les arènes de Garons samedi. Un peu plus de quinze jeunes étaient à l'entraînement pour préparer leur hiver taurin et leur avenir serein.

Le président fondateur et matador de toros, Christian Lesur, est content de revoir les choses se mettre en place peu à peu pour le CFT. Comme avant, dans les arènes Émile Trazic de Garons où s'entraînent les élèves, il est bon de revoir la tauromachie réinvestir sa plaza. Mieux, Christian Lesur pense qu'un regain d'intérêt est acté : "C'est une satisfaction car il est rare d'avoir autant de monde donc je ne pense pas que la tauromachie soit en perte de vitesse." Comment le CFT fait-il pour avoir des jeunes qui s'intéressent aux toros dans un monde où il n'est pas bon de voir les choses sous ce prisme ?

Après un peu de course en début de séance on prend les outils et on continue l'échauffement en piste (Photo Anthony Maurin).

Pour Christian Lesur, c'est simple : "On ne fait pas les sorties d'écoles, les jeunes viennent à nous car dans le monde actuel je pense qu'ils retrouvent dans la tauromachie une activité formatrice de l'individu. Oui, la tauromachie forme hommes et femmes à se révéler à eux-mêmes. Tous ne deviendront pas des Nimeño II ou des Rafi mais ils se seront enrichis par la rigueur, le respect, l'entraînement, la mentalisation et l'abnégation que la tauromachie nécessite. L'entraînement est une chose ingrate, peu agréable mais indispensable."

Pose de banderilles avec Baptiste au toro et Raphaël aux bâtonnets (Photo Anthony Maurin).

Celui qui a sorti un livre pour apprendre à toréer n'a pas perdu son côté éducatif. "Nous avons aussi un coach physique et mental, José Lallemand, depuis l'année dernière car physique et mental sont liés. Nous demandons aussi aux jeunes de remplir un carnet de notes après les entraînements. Ils y écrivent leurs sensations et les choses apprises lors de la séance. Cela sert à synthétiser l'apprentissage." Pour une formation pleine et complète, il faut aussi des professionnels. Patrick Varin, Juan Villanueva et donc Christian Lesur assurent la partie technique pour les deux premiers et la partie théorique pour le dernier.

Allez, on double à la muleta (Photo Anthony Maurin).

D'anciens élèves ayant percé viennent régulièrement jeter un oeil et donner quelques tuyaux aux petits nouveaux pour leur donner l'envie d'aller plus haut. Mais les choses ne sont pas simples tous les jours. "Cet état d'esprit est la colonne vertébrale de toute chose. Il faut aider les associations, il faut arroser les racines si on veut avoir des fruits... Je paie de ma personne, vraiment, car tout a un coût et c'est dramatique. Heureusement que beaucoup d'éleveurs camarguais nous font sortir du bétail neuf pour les entraînements !", assure Christian Lesur qui a fait son premier paseo de novillero aux côtés de Patrick Varin, une belle et longue histoire qui appuie les dires du monsieur.

Sous les yeux de Patrick Varin et de Juan Villanueva (Photo Anthony Maurin).

Les entraînements ont lieu les mercredis à Garons et les samedis à Caissargues, mais tout est adaptable en fonction de la saison et de l'espace à occuper. Valentin, Clément, Gauthier, Nino, Rémi, Clovis, Paolo, deux Baptiste, Noélie, Jack, Mathieu, Raphaël, Manuel, Thibaut... "Nous avons une quinzaines de jeunes, on a aussi une fille que je ne voulais pas mais qui est fantastique ! Sa soeur, qui veut devenir pompier, va peut-être nous rejoindre aussi. Tous ont environ entre 9 ans et 19 ans et nous avons trois nouveaux jeunes qui ont déjà fait leur effet avant-hier chez Robert Margé lors d'un tentadero."

José Lallemand, le coach mental, parle aux élèves (Photo Anthony Maurin).

Une paire de carretones, ces drôles de centaures mi-toro mi-vélo qui servent à imiter la charge d'un toro, des capotes partout, des muletas affichées sur les barrières, des banderilles, des ayudas... Tout ce qu'il faut pour apprendre bien et pour bien apprendre. Chaque élève a droit à son tee-shirt brodé de son nom et de son appartenance au CFT.

En charge de la tauromachie pour le compte de la ville de Nîmes, Frédéric Pastor est un adjoint dévoué et au plus proche de sa délégation : "Une rentrée solennelle impose un bilan souvent embêtant et des perspectives. Votre bilan est intéressant car vous avez pu avoir des toros malgré les conditions... Vous avez aussi votre arène en feria avec celle que nous montons au Bosquet et j'ai eu le plaisir d'entendre que les récents tentaderos se sont bien passés, notamment chez Robert Margé. J'ai une bonne nouvelle : pour les perspectives de 2022 vous avez déjà 30 vaches de la part de la mairie qui seront destinées à asseoir votre formation. C'est acté dans le cahier des charges des arènes de Nîmes."

Frédéric Pastor remet son tee-shirt au jeune Manuel Fuentes (Photo Anthony Maurin).

Et l'élu de poursuivre avant de conclure sur sa lancée : "On attend beaucoup de vous parce qu'on vous donne beaucoup. La muleta est dans vos mains et vous devez bonifier et remercier toutes les personnes qui vous encadrent et qui font des choses pour vous. Prenez conscience des efforts qui sont faits pour vous. Ces efforts sont normaux car à Nîmes nous nous engageons et nous nous impliquons en faveur de la tauromachie... Je veux donc voir gagner des élèves du CFT, je veux voir vos noms sur les affiches pour gratifier le travail accompli depuis 1983 par Christian Lesur ! Allez au tampon, arrimez-vous !"

Anthony Maurin

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