C’est un tournant politique majeur pour la gauche alésienne : après des mois de discussions parfois houleuses, le Parti Communiste Français (PCF) et le Printemps Alésiens représentant Alès c'est Vous et La France Insoumise (LFI) sont tout proches d’un accord pour présenter une liste commune aux prochaines élections municipales. Une nouvelle qui devrait ravir les électeurs alésiens, dont 80 % souhaitaient une union de la gauche, selon les militants locaux.
Un accord après des mois de blocage
Depuis plusieurs mois, les négociations entre les différentes composantes de la gauche alésienne – LFI, le PCF, le Printemps Alésien et Alès Maison Commune – étaient dans l’impasse. Les divergences portaient principalement sur la tête de liste et le partage des responsabilités, comme l’avait souligné Armand Crépin, chef de file LFI, en novembre dernier : « Il faut que tout le monde soit en responsabilité et dépasse les egos pour réussir l’union. »
De son côté, Paul Planque, tête de liste du Printemps Alésien, avait toujours plaidé pour une approche citoyenne et une union basée sur un programme commun plutôt que sur des accords entre partis. « Nous croyons plus à une mobilisation citoyenne qu’à un accord entre partis », avait-il affirmé en novembre, tout en reconnaissant la nécessité de rassembler la gauche face à la menace du Rassemblement National (RN).
Un programme commun
L’accord trouvé entre le PCF et LFI repose sur un programme de « rupture », comme le souhaitait LFI, avec des priorités claires :
- La jeunesse et l’emploi
- La revitalisation des quartiers
- L’écologie et la transition énergétique
- La santé et l’éducation
- La tranquillité publique et la sécurité
Une union rendue nécessaire par l’urgence politique
La menace d’une liste du Rassemblement National à Alès a joué un rôle clé dans la conclusion de cet accord. « Face à la tentation du RN de s’implanter partout, la gauche a la responsabilité de se rassembler », avait alerté Paul Planque en novembre. Ce samedi, Alès c’est vous a présenté une liste d’une trentaine de signataires, personnalités de la vie alésienne, qui appellent au rassemblement pour les élections municipales.
Si Paul Planque relance un appel au PS et aux écologistes pour continuer les discussions et s’allier, la fusion est proche avec LFI. « Nous avons eu une première réunion la semaine dernière qui s’est bien déroulée. Nous sommes en accord avec leurs documents. La discussion est plus facile avec eux, puisqu’on est quasiment d’accord sur tout. Une deuxième réunion de travail aura lieu avec LFI ce samedi après-midi », annonce Paul Planque.
Prochaines étapes : une campagne citoyenne et unitaire
Les deux partis ont convenu d’organiser des réunions publiques pour co-construire le programme avec les Alésiens, une méthode déjà prônée par Paul Planque. « Une union se fait sur un programme et des valeurs partagées », avait-il rappelé.
Concernant la liste, le leader communiste annonce « qu’il y a assez de responsabilités différentes au sein d’une mairie et de l’agglomération pour que tout le monde trouve son compte ». Le parti Alès c’est vous a d’ailleurs posé comme condition de garder des places pour les autres dans la liste, y compris pour le PS. « J’ai déjà fait des propositions à Basile Imbert, nous sommes ouverts à un partage des responsabilités », précise-t-il.
Réactions et perspectives
Les réactions des autres composantes de la gauche alésienne, comme le Parti Socialiste (PS), restent attendues. « Il y a deux pôles aujourd’hui : d’un côté LFI, de l’autre le PS. Au milieu, le PCF est un peu le centre de gravité », avait analysé Paul Planque. « Nous avons des avancées plus dynamiques avec les Insoumis qu’avec les socialistes, mais nous restons plus que positifs. À ce jour, toutes les conditions sont réunies pour un accord avec le PS. » Des propos confirmés par Jean-Michel Suau, qui reste confiant : « Nous sommes très proches d’un accord, j’en suis très optimiste. »
Si cet accord marque une avancée majeure, il reste à convaincre l’ensemble des forces de gauche de rejoindre cette dynamique. Le programme et la liste de cette union devraient être annoncés à la fin du mois de janvier. En attendant, Paul Planque conclut par cette phrase, à bon entendeur : « La sagesse l’emportera, Basile [Imbert] a toute sa place à nos côtés. »