Publié il y a 1 h - Mise à jour le 25.11.2025 - Propos recueillis par Corentin Dimanche - 4 min  - vu 52 fois

ALÈS Paul Planque : "La collectivité a un rôle d'acteur et de facilitateur du lien social"

Paul Planque, élu d'opposition à la mairie d'Alès et tête de liste 'Alès c'est Vous'

- Archives Objectif Gard

En pleine campagne pour les municipales de mars 2026 à la tête de la formation 'Alès c'est Vous', Paul Planque fait le point, entre deux réunions de quartier et à l'abord de réunions thématiques. Ceci, alors que le spectre de l'union de la gauche refait son apparition pour contrer une probable liste du Rassemblement National.

Objectif Gard : Vous voilà aux deux tiers de votre agenda de réunions de quartier, qu'en avez-vous tiré ?

Paul Planque : Les quartiers méritent autant attention que le centre-ville. Aujourd'hui, la municipalité néglige les quartiers, par exemple sur l'entretien de la voirie ou des avaloirs, que certains habitants appellent même des égouts. D’autant plus à La Royale, un quartier encore plus éloigné du centre-ville, où on a l'impression d'être au bout du monde sans les mêmes droits.

Cet abandon est lié à des choix politiques depuis trente ans. La municipalité a une responsabilité sur tout le périmètre alésien, pas simplement sur la vitrine du centre-ville. Nous appelons à un nouveau souffle, surtout que Christophe Rivenq aura de la peine à dire, à la fois, 'J'accompagne Max Roustan depuis 30 ans comme chef d'orchestre de sa politique' et 'Je vous propose quelque chose de nouveau'.

Paul Planqu et Max Roustan • RF

Les services publics sont inexistants dans ces quartiers qui partent à la dérive. Peu importe le domaine de compétences, la vie des administrés relève de la responsabilité de la collectivité, qui a un rôle d'acteur et de facilitateur du lien social à jouer. On est en train d'achever cette première phase, avant d'entrer dans la seconde : des réunions publiques pour parler de grandes thématiques.

Justement, de quoi parleront-elles ?

La première portera sur 'Manger bien, manger sain' et lie différents sujets : la précarité alimentaire, les problèmes de santé, l'environnement, l'avenir de nos enfants, la richesse agricole de ce territoire et ses potentialités non valorisées. Le quartier de La Prairie ne fait aujourd'hui l'objet d'aucune réflexion, si ce n'est d'imaginer une urbanisation. Nous sommes pour une sanctuarisation avec la mise en place de fermes et jardins solidaires. La gestion du Gardon est à l'inverse de ce qu'il faudrait faire, on pourrait y installer des espaces de culture. Les Halles ne prennent pas en considération la question climatique, alors que l'installation de panneaux solaires aurait permis une production d'électricité.

Le 15 décembre, nous recevrons Fabien Cohen, secrétaire général de la fabrique des centres de santé en France, pour imaginer des solutions sanitaires, comme le développement de centres de santé municipaux. 15000 grands Alésiens n'ont pas de médecin traitant, mais ce n'est que la partie immergée de l’iceberg. 

La question de l'économie sociale et solidaire sera aussi traitée avec la réunion de nombreuses associations le 4 décembre prochain. Comme suggéré lors des réunions de quartier, nous nous attaquerons aux questions de sécurité et tranquillité publique, le 24 janvier. La sécurité est un droit, mais le simple traitement autoritaire, même s'il est nécessaire, n'est pas la seule solution.

CLSPD Alès
Le commissaire Emmanuel Dumas, Le maire Christophe Rivenq et le sous-préfet Émile Soumbo. • Romain Fiore

La question de la réussite éducative sera aussi abordée, puisque le niveau de formation sur la ville doit tous nous interroger, avec de réels problèmes de débouchés. Chacun de ces évènements sera assorti d'un travail en ruche.

La municipalité actuelle ne nous facilite pas la tâche sur la réservation des salles, elle nous dit que tout est occupé sans possibilité de réserver... Ce fonctionnement n’est pas républicain, loin d'être à la hauteur de ce que devrait être le débat politique sur Alès.

Nous allons enfin populariser notre questionnaire en ligne, en en parlant sur le marché, lors des rencontres en ville ou à notre local.

Comment réagissez-vous à la confirmation des responsables du Rassemblement National de leur volonté de présenter une liste à Alès en mars prochain ?

Face à ce qui est aujourd'hui la tentative et la tentation du RN de s'implanter partout, et on peut imaginer que cela fonctionne malheureusement relativement bien, on a vraiment, à gauche, la nécessité et la responsabilité de se rassembler. Je ne veux pas d'un responsable RN à Alès.

Pierre Meurin, député de la 4e circonscription du Gard, a confirmé sa volonté de voir une liste RN à Alès en mars 2026.


Quelle forme prendrait ce rassemblement, dont on parle depuis des mois mais qui ne semble en rien avancer ?

Ce ne doit pas être selon les anciennes méthodes, où on se met d'accord entre états-majors à Paris, où on aligne des logos. Je ferais personnellement tout pour que cette union se réalise. Il y a deux pôles aujourd'hui : d'un côté LFI, de l'autre, le PS. Au milieu, le PCF est un peu le centre de gravité.

Denise Schubert, Basile Imbert et Christiane Thomas, du Parti Socialiste alésien
Denise Schubert, Basile Imbert et Christiane Thomas, du Parti Socialiste alésien • CD

L’opinion majeure des citoyens de tous bords, encartés ou non, est que la gauche doit aller aux élections, unie. Cette voix des citoyens, il va falloir que les organisations politiques l'entendent. Si la gauche ne se rassemble pas, elle va se ramasser. On a déjà discuté dans le détail de certaines choses, mais à un moment donné, on est face à une situation de blocage.

Il n'y a aucun désaccord sur le programme, on est tous sur les mêmes bases. Une union se fait sur un programme et des valeurs partagées.

Alors à quoi est dû ce blocage ?
Nous avons proposé de partager les responsabilités, avec une liste composée à parité et faire voter les adhérents et militants des différentes formations pour désigner la tête de liste. Ça s'appelle la démocratie, il me semble. Surtout que sur une ville comme Alès, il y a suffisamment de responsabilités pour que les uns et les autres soient servis. Mais quand ce type de proposition est refusé, c'est compliqué d'avancer...

Giovanni Di Fransesco, secrétaire de la section alésienne du PCF

Y a-t-il une piste de rapprochement, que ce soit côté LFI ou PS ?

Paul Planque : Fin de semaine dernière, j’ai relancé tous les partenaires potentiels. LFI est favorable à un rapprochement et ses responsables plaideront pour, lors de leur assemblée municipale ce vendredi. J’y serai s'ils le souhaitent.

Pourquoi ces batailles politico-politiciennes se ramènent à Alès ?

Il faut partir du vécu des gens, pas de ceux que disent Mélenchon, Roussel ou autres. N’oublions pas les citoyens qui ne se reconnaissent pas dans ce petit jeu et représentent l'immense majorité. De notre capacité à faire l'union la gauche va dépendre le résultat.

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