Le film "Alès, c’est vous" est le fruit d’un travail mené en avril 2025 par des membres du Printemps Alésien. Pendant quinze jours, une équipe a sillonné la ville pour rencontrer des habitants de tous âges et de tous quartiers. Soixante témoignages ont été enregistrés, pour un total de plus de 150 heures d’échanges.

Présenté comme un "exercice démocratique grandeur nature", réalisé par Idris Aftisse, en collaboration avec une équipe de bénévoles, ce film compile les témoignages de 60 habitants d’âges, de quartiers et de profils variés.

Les entretiens, souvent réalisés dans des conditions simples (téléphone portable, lieux de vie familiers), abordent des questions du quotidien : le rapport à la ville, la qualité de vie, les attentes ou les frustrations. Du jeune étudiant à la retraitée, du sans-abri au cadre, tous ont été invités à répondre à une question simple : "Comment voyez-vous Alès, aujourd’hui et demain ?".

Une démarche participative

Initialement prévu pour recueillir 40 témoignages, le projet a finalement dépassé les attentes avec 60 participations, pour plus de 150 heures d’enregistrement en à peine deux semaines. "Nous avons rencontré les habitants chez eux, dans les rues, les marchés, les cafés. Certains nous ont parlé pendant trois heures. Ce film, c’est leur parole brute", confie Idris Aftisse. Avec des moyens légers – un simple téléphone sur stabilisateur pour rassurer les personnes interrogées – l’équipe a voulu capturer la parole des Alésiens.

L’objectif affiché du projet est de susciter le dialogue. La projection du film, prévue le 23 juin à 18h30 à l’espace Cazot sera suivie d’un débat public. À la rentrée, des rencontres de quartiers devraient prolonger cette dynamique, dans une logique de concertation locale.

Un outil de dialogue dans le paysage municipal

Derrière ce projet, le Printemps Alésien affirme une démarche résolument citoyenne, loin des querelles partisanes. "Plus de la moitié de nos membres ne sont pas encartés. Nous voulons montrer que la politique, ce n’est pas une étiquette, mais une éthique", a insisté Naïma Guernine, conseillère municipale d’opposition.

Bien que porté par un collectif engagé dans le débat politique local, le projet revendique une démarche ouverte à tous les habitants, indépendamment de leur engagement partisan. "L’idée est d’écouter, de créer un espace d’échange", expliquent les membres du collectif.

Plusieurs témoignages évoquent d’ailleurs la difficulté à faire entendre sa voix ou à s’impliquer dans les structures existantes. "Le film veut ainsi donner la parole à des profils variés : enfants, étudiants, retraités, sans-abri, commerçants ou responsables associatifs", raconte Idris Aftisse.

Parmi les participants au film, Virginie Roux témoigne : "J'ai oublié la caméra. On aime notre ville. Je me sens chez moi, et j'y suis super attachée. J'avais envie de dire ce que je pensais, de faire bouger les choses. Ce film permet de savoir comment les gens vivent les choses."

Un trait d'union entre les quartiers 

"Ce film n’est pas un pamphlet contre la mairie, c’est une invitation à écouter, à se parler, à construire ensemble et non à s'entêter vers des querelles de chapelle", précise Paul Planque, élu d’opposition et membre du Printemps Alésien. Il insiste sur la nécessité de créer "un trait d'union entre les quartiers" et de "réaffirmer l'avis de ceux qui ne sont pas encartés politiquement". Le collectif souhaite ainsi faire émerger un projet municipal à partir des paroles recueillies, en mettant l’accent sur l’écoute et la disponibilité.

Le local d'Alès, c'est Vous, situé au 26 rue de la République, sera officiellement inauguré le 21 juin à 11h30. Il se veut un lieu d’échange et de dialogue : "un forum ouvert", selon les organisateurs.