Publié il y a 4 h - Mise à jour le 18.05.2025 - Romain Fiore - 2 min  - vu 549 fois

ALÈS « L’urgence est là », Le comité de défense de l’hôpital tire la sonnette d’alarme

Comité de Défense et de Promotion de l'Hôpital et de la Santé dans le Bassin Cévenol

Certains membres du comité étaient présents pour soutenir et présenter ce projet avec prochainement la signature d'une pétition. 

- Romain Fiore

Une pétition a été lancée sur le territoire alésien pour faire venir des médecins cubains face à la pénurie dramatique de l’offre de soins sur le territoire.

"C’est une misère invisible. Des gens renoncent aux soins. À Saint-Ambroix, il n’y a plus un seul médecin. À La Grand-Combe, il n’en reste qu’un. On est dans une impasse." avoue le médecin Jean-Marc Leyssenne.

Le ton est grave, les visages tendus. Ce vendredi, à Alès, porté par la voix de Jean-Michel Suau, élu municipal communiste d’opposition, le Comité de Défense et de Promotion de l'Hôpital et de la Santé dans le Bassin Cévenol a tenu une conférence de presse pour dénoncer une situation qu’il qualifie de "catastrophique". Et pour cause : en quatre ans, l’agglomération est passée de 71 médecins à 55, dont seulement une vingtaine exercent réellement en médecine générale. Beaucoup sont proches de la retraite. Dans certains villages cévenols, la désertification médicale est totale.

Une proposition audacieuse : faire appel aux médecins cubains

Face à l’urgence, les membres du comité proposent une mesure inédite qu'ils avaient déjà lancé le 21 mars dernier lors de la venue du député communiste André Chassaigne, concernant la pénurie de l'offre de soins dans le bassin sanitaire et la lutte contre les déserts médicaux. L'objectif est la venue de médecins cubains pour pallier le manque criant de soignants. Une pétition va être lancée pour demander au gouvernement d'autoriser ce dispositif. La quête sera d'obtenir une convention entre les ministères de la santé français et cubain, sur le modèle de ce qui avait été fait en Guadeloupe pendant le COVID.

"Les médecins cubains interviennent déjà dans 51 pays. Ils pourraient venir pour des missions de trois ans, renouvelables. C’est une solution transitoire pour tenir le temps que la relève française se forme." conforte Jean-Michel Suau. 

Une campagne sur tous les fronts

Dès les prochains jours, les militants seront présents sur les marchés, les puces d’Alès, à Anduze, Saint-Jean-du-Gard, Génolhac, etc. devant les mairies ou les centres de santé pour faire signer la pétition. Le comité souhaite mobiliser largement : élus, syndicats, structures de soins, professionnels de santé et habitants sont appelés à se joindre à cette campagne, qui s’inscrit dans un mouvement national déjà engagé dans d’autres territoires comme les Côtes-d’Armor ou la Vendée.

Une "bataille politique"

Au-delà de la pétition, c’est bien d’une refonte de la politique de santé publique que le comité veut faire une priorité. Il dénonce un système à bout de souffle, incapable de réguler le « mercato des médecins », où les praticiens vont « au plus offrant ». Il appelle à repenser l’organisation territoriale des soins, à développer des centres de santé publics, et à revaloriser les territoires oubliés par les grandes politiques de santé.

"Ce n’est pas un problème local, c’est une crise nationale. Et tant qu’on n’agira pas à ce niveau, on ne fera que bricoler." conclut le comité.

Romain Fiore

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