FAIT DU SOIR Garage Dumas : la fin d’une époque, route d’Uzès

Jonathan, Roger et Françoise, l'équipe du Garage Dumas va tourner une page.
- Photo : Norman Jardin.Le garage fondé en 1958 va changer de propriétaire. Roger Dumas, qui tenait l’entreprise familiale, prend sa retraite après 42 ans de service dans le quartier de la Gazelle.
« Je suis né ici, j’y ai grandi et j’y travaille depuis 1982 ». C’est peu de dire que pour Roger Dumas, le 125 route d’Uzès à Nîmes est plus qu’un lieu de travail. Depuis plus de quarante ans, le garagiste est installé dans le lieu que ses parents avaient fondé en 1958. L’entreprise familiale, par excellence, est devenue un endroit incontournable du quartier. « Au départ, on faisait aussi station-service. L’été, nous étions ouverts de 6h à 20h30 et il fallait toujours quelqu’un pour servir les clients, car nous n’avions pas de pompes automatisées », explique Françoise, l’épouse de Roger depuis 1987, qui a rejoint l’aventure en 2003.
Elle gère l’administratif, la réception et les commandes de pièces. « Il y a quelques années, nous faisions également du dépannage. Nous n’avions pas de remorqueuse, mais nous partions avec un marteau et un tournevis, ça suffisait pour dépanner à l’époque ». Ici, nous sommes dans un garage à l’ancienne, avec ses vieux murs, son mobilier d'époque et des étagères garnies de cartons divers et variés. Tout le charme du lieu est là avec cette sensation de voyager un peu dans le passé.
Les temps ont changé, mais le garage s’est adapté et les clients sont restés fidèles : « En temps normal, nous avons jusqu’à trois semaines de rendez-vous. Mes clients sont des habitués, des habitants du quartier et j’en ai qui viennent depuis 1973. Pourtant, avec l’arrivée des grands centres, les gens sont pressés et ils veulent tout plus vite », abonde Roger.
En quatre décennies, le garage a connu des bons et des mauvais moments. « Lors des inondations de 1988, nous avons eu un mètre d’eau à l'intérieur. Quelques jours plus tard, des clients sont venus équipés de pelles pour nous aider à déblayer la boue », se souvient le garagiste. Désormais, le temps de la retraite est venu et le couple va profiter de la vie et voyager un peu à moto et un peu avec la Renault 5 turbo de 1983 qui est sur un pont dans le garage. « C’est exactement la même que celle que j’avais quand j’ai repris le garage. Quand je l’ai vu, j’ai eu le coup de foudre ».
Le garagiste de la route d’Uzès sera regretté par ses habitués et aussi par Jonathan, l’unique salarié depuis 21 ans : « Il faudrait plus de patrons comme monsieur Dumas. Il pense plus à son salarié et à ses clients qu’à gagner de l’argent. Ici, on est un peu plus humain par rapport aux grandes chaînes de garages. Travailler ici, c'est plus gratifiant. »
Toutefois, que les clients ne s’inquiètent pas, car l’activité va se poursuivre : « Le garage va être repris par Johann Vignolet. Les premières semaines, je serai là pour faciliter la transition. Je pense que je partirai à la retraite au mois de septembre. » C’est donc à partir de la rentrée qu’une page se tournera dans le quartier de la Gazelle et une autre pourra commencer avec peut-être autant de succès.