ALÈS "On touche au portefeuille, ça change les comportements", des contrôles renforcés après une vague d’accidents

Éric Bertaudeaud, l'adjoint à la police municipale en charge de l'opération.
- R.F.Du 15 juin à fin juillet, une série de 21 contrôles routiers sera effectuée à Alès afin de renforcer la prévention là où les risques sont les plus élevés. Ce mercredi 18 juin, nous avons suivi la police municipale au cœur de l’une de ces interventions, sur l’avenue Monge, en présence de l’adjoint au directeur à la police municipale d'Alès, Éric Bertaudeaud.
Objectif Gard : Vous avez mis en place plusieurs actions de contrôles routiers dans les jours à venir sur Alès, comment cela se concrétise ?
Éric Bertaudeaud : Ce mercredi 18 juin, nous sommes dans le cadre d’un plan de contrôle routier qui a été défini en amont, avec une information transmise par monsieur le maire aux usagers de la route. La population a été informée. L’idée est de resensibiliser les conducteurs aux comportements à adopter, afin de faire face à l’accidentologie en hausse, aussi bien sur le secteur de la rocade que sur l’ensemble du bassin alésien. On essaie d’apporter une réponse différente, en ciblant notamment les conduites addictives et dangereuses, pour tenter d’endiguer cette vague. Malheureusement, nous avons récemment connu un taux de mortalité élevé sur les routes.
Est-ce un plan porté par la mairie ?
Ce plan a été mis en place à la demande de monsieur le maire. Nous avons prévu 21 contrôles entre le 15 juin et la fin juillet. Pour l’instant, ces contrôles sont initiés par la police municipale, mais ils seront également coordonnés avec la police nationale. Cette dernière mènera, de son côté, des contrôles sur différents axes, aussi bien sur la rocade que dans d’autres secteurs de la commune d’Alès.
Ces contrôles visent-ils à appeler à la prudence ou à sanctionner ?
Les usagers ont été informés en amont des contrôles, notamment via la presse locale. Aujourd’hui, tout ce qui est conduite dangereuse, tout ce qui est infraction au code de la route, on est plus dans un plan de prévention, la répression sera là parce qu’il faut à tout prix faire comprendre aux gens que les conduites dangereuses doivent cesser.
Pourquoi avoir choisi cet axe en particulier ?
C’est un axe majeur d’entrée dans la ville, avec une longue ligne droite sur l’avenue Monge. Nous avons mobilisé la brigade motorisée urbaine de la police municipale, équipée d’un radar. Cela nous permet de contrôler la vitesse excessive ainsi que d’autres infractions comme l’usage du téléphone au volant, le non-port de la ceinture, le non-respect des distances de sécurité ou encore de la signalisation routière. Aujourd’hui, nous sommes huit agents mobilisés : trois motards, moi-même en tant que responsable, et quatre agents d’une autre unité venus compléter le dispositif.
Pourquoi intervenir sur cette avenue et non directement sur la rocade, là où ont eu lieu les deux accidents graves ?
L’avenue Monge est aussi une zone où les accidents sont fréquents. Ce premier contrôle s’y déroule, mais nous nous déplacerons ensuite vers un autre point, plus proche des lieux des récents accidents.
Du côté de la police, comment avez-vous réagi face à ces accidents tragiques ? Vous êtes-vous dit qu’il fallait frapper fort ?
En tant que police, nous avons pris la mesure de ces accidents tragiques et nous avons décidé d’agir. En régulant la vitesse et en faisant respecter les limitations, on peut réduire significativement les accidents. Ce serait déjà une grande partie de la solution.
La réduction de la vitesse à 50 km/h sur la rocade est-elle, selon vous, une mesure positive ?
Tout à fait. C’était un choix nécessaire. Il fallait une cohérence entre les différents services. La vitesse observée sur certains tronçons dépassait parfois les 100 km/h, ce qui est totalement déraisonnable pour des voies urbaines fréquentées.
Y a-t-il, à Alès, d’autres risques routiers que la vitesse ?
Oui, on constate une augmentation de l’usage du téléphone au volant, une hausse de la consommation de stupéfiants et un taux toujours préoccupant d’alcool au volant. Ce sont des facteurs aggravants dans la conduite de tout type de véhicule.
Pensez-vous que ces contrôles vont pousser les Alésiens à être plus vigilants ?
Malheureusement — si je peux me permettre — à partir du moment où l’on touche au portefeuille, les comportements changent. Il faut aussi rappeler qu’en plus de l’amende, il y a des pertes de points sur le permis. L’objectif n’est pas de sanctionner pour sanctionner, mais de donner du sens à cette action. Il y a une véritable utilité derrière.
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