ALÈS Un premier pas vers le sauvetage de l’abattoir
Hier soir, le maire d’Alès, Max Roustan, a tenu un conseil municipal exclusivement consacré à l’épineuse question de l’abattoir. Un cabinet d’études a travaillé pendant deux ans sur la question avant de livrer ses conclusions soumises à l’assemblée.
Il est rare que les sujets importants fassent l’unanimité au sein du conseil municipal d’Alès. Hier soir, celui de l’abattoir a obtenu une quasi-adhésion de toutes les sensibilités, à l’exception du Rassemblement National opposé à l’abattage rituel, même si son chef de file, Francis Bassier, admet que le projet lui paraît « en théorie très séduisant ».
Même le principal opposant de la majorité, Paul Planque, tête de liste du Printemps Alésien, n’a rien trouvé à redire sur le fond. Certainement une première. Une parenthèse magique d’une heure et demie au cours de laquelle le premier adjoint, Christophe Rivenq, a lui aussi concédé à son adversaire communiste de toujours, Jean-Michel Suau, un aimable compliment : « Je voulais vous remercier pour votre intervention. En trente ans, c’est la première fois que je vous écoute de A à Z ».
Quel est donc ce projet qui réconcilie les êtres ? Max Roustan l’a présenté aux élus : « C’est un plan apparemment construit auquel il ne manque que les subventions. Si on n’a pas 40 à 50% de subventions, on ferme l’abattoir », prévient-il en préambule. Il espère obtenir des aides « du Département, de la Région, de l’État et de l’Europe » pour mettre sur pied le plan de relance estimé à 6,150M€. Un chiffre qui comprend la modernisation de l’abattoir (4,33M€) et la construction d’un atelier découpe (1,82M€). « Il a fallu se creuser les méninges pour trouver des solutions », reprend le maire d’Alès qui les énumère : « On va créer un pôle viande, changer la gouvernance et rechercher de la plus-value ».
Un partenariat public-privé a donc été pensé avec la création d’une société d’économie mixte (SEM) détenue à 51% par le public (Ville d’Alès et Agglo) et à 49% par le privé (grossistes, bouchers, éleveurs…). Quant à ce nouvel atelier de découpe, il sera à l’intérieur de l’abattoir qui, lui, doit maintenir son volume autour de 4 200 tonnes. « Il était de 5 000 tonnes il y a cinq ans avant de chuter à 2 600 tonnes à cause de la vidéo l’association L 214 qui, je le rappelle, n’a entraîné aucune condamnation en correctionnelle », souligne le premier adjoint Christophe Rivenq. La suite du programme, c’est la signature du contrat de concession en décembre 2021 « si on a les subventions », répète une fois de plus Max Roustan. Le message est passé.
Tony Duret
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