Drapé de vert, le chanteur brésilien, acteur et figure majeure de la Música Popular Brasileira, a offert un concert exceptionnel, mêlant groove extrêmement funky, samba rock et énergie collective.

Roda de samba

Le public arlésien n’a pas tardé à se lever dans les gradins pour danser la samba, porté naturellement par les rythmes de Baile à la Baiana, son dernier album sorti en février 2025, véritable bijou funk qui relie les traditions de deux quartiers de Rio de Janeiro au sud et de Bahia, au nord-est, évoquant le Black Soul et toutes les influences musicales noires de ces deux régions.

Entre des solos de violão et des déflagrations de cuivres, Seu Jorge a enchaîné ses classiques, de Carolina à Amiga da minha mulher en passant par Burgesinha, transformant le Théâtre antique en vaste roda de samba, ce cercle d’improvisation festif et populaire qu’il décrit comme un moment de partage, où l’on prend soin des autres. Régulièrement, il fait éclairer le public, fosse et gradins, et entame une discussion. 

Généreux, l'artiste brésilien charismatique prend sa guitare et offre un moment acoustique exceptionnel. Les cuivres retentissent encore et encore, en trio, trombone, trompette et saxo prodiges. Seu Jorge joue de la flûte et s’engage dans la deuxième partie du concert, le public suit le rythme chaloupé et danse dans la fosse. Une rythmique de samba accompagnée de l’insolence du rock, c'est la samba rock.

Fête collective

Propulsé sur la scène internationale par ses rôles marquants dans La Cité de Dieu ou The Life Aquatic with Steve Zissou, avant de devenir un des plus grands ambassadeurs de la samba-pop brésilienne, fidèle à ses racines et à son engagement social, Seu Jorge n’a rien perdu de son authenticité. Et le public bigarré l’a compris. Le footballeur Raï était venu avec sa fille pour voir ce concert.

Pour le public du festival Les Suds, ce concert de Seu Jorge a été un moment d’exception, une fête collective sous le ciel d’Arles, où la musique, la danse et la poésie brésilienne se sont donné rendez-vous dans ce beau monument antique. Une soirée qui illustre l’esprit de cette 30ᵉ édition des Suds à Arles, définitivement bien engagée. Une semaine de concerts, de rencontres et de partage en célébration de la richesse des musiques du monde. En attendant Salif Keîta, Trio Joubran, Yerai Cortés, Piers Faccini ou Rebecca Roger Cruz. Ça promet !