Retrouvé dans un appartement en compagnie de deux prostituées, dont une mineure, Nacim comparaît dans le box. « Je ne la connais ni d’Eve, ni d’Adam », lance le prévenu, interrogé sur son lien avec Élise*, la mineure. Cette dernière, absente de l’audience, aurait été obligée à se prostituer pour le compte de l'accusé. Une hypothèse qu’il rejette en bloc. Craignant les représailles, la jeune victime aurait confié à sa maman : « Je l’ai vu défoncer une fille voulant s’échapper. » La fille en question serait désormais handicapée. « Les déclarations de sa mère sont douteuses », soulève l’avocat de la défense, faisant état des relations difficiles qu’Élise entretient avec sa mère.
Lors de son interpellation le 24 juin 2024, dans l’une des chambres de l’appartement, le jeune homme était en possession de deux couteaux dont un avec une lame de vingt-trois centimètres, de plusieurs bombes lacrymogènes, de plusieurs téléphones portables, mais également de deux liasses de billets dont la somme était supérieure à 1 500 €. Le tout dans une sacoche lui appartenant.
Au mauvais endroit, au mauvais moment…
Concernant les faits de proxénétisme, Nacim se défend : « J’étais là pour voir ma fiancée », dit-il en évoquant Clara, la seconde prostituée présente dans l’une des chambres en compagnie d'un client. « Vous acceptez ce genre de rapports ? », questionne malicieusement Jérôme Reynes, le président. Aucune réponse du prévenu.
« Malgré le fait que je sois en possession de cette sacoche, elle ne m’appartient pas, s'exclame Nacim. Ma fiancée ne m’a pas confié cet argent ». Des déclarations qui vont dans le sens de ses premières auditions, mais qui n'emportent pas pour autant la conviction du tribunal. « Le seul argent retrouvé ce jour-là est sur vous », souligne le président. D’autant que les déclarations d’Élise, produites par sa maman, ainsi que celles de Clara, se rejoignent concernant l’argent des passes, confié à Nacim.
Face à des faits qu’il caractérise comme « extrêmement graves », Stéphane Bertrand, procureur de la République, requiert 8 ans d’emprisonnement. Une peine amoindrie par le tribunal qui condamne le prévenu à 6 ans de prison ferme avec mandat de dépôt.