Le 19 octobre 2025 à 13h30, au niveau du bureau de tabac de Vestric-et-Candiac, les gendarmes aperçoivent un automobiliste sans ceinture de sécurité et avec son téléphone à l'oreille. Les militaires font signe au conducteur de se stationner sur une place à quelques mètres du tabac. Mais le prévenu prend la fuite pour échapper au contrôle. C’est pour ce refus d’obtempérer, pas comme les autres, qu’Azziz comparaissait le mercredi 17 décembre devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
« Il a pris des risques inconsidérés pour échapper à sa responsabilité », lance Philip Ughetto-Porteglio, procureur de la République. Dans sa course folle pour fuir les gendarmes, le prévenu a grillé plusieurs stops, pris des routes en contresens et détruit un panneau routier appartenant à la ville de Vestric-et-Candiac. Le tout sans même être titulaire d’un permis de conduire valide. Malgré l’intervention de deux équipes de gendarmes, dans deux véhicules, et d’une unité du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie nationale (PSIG), le fuyard a poursuivi sa course sur une distance de 14,5 km répartis entre les communes de Vestric-et-Candiac et Vauvert.
Il percute les gendarmes
Une fois arrivée dans le centre-ville de Vauvert, l’unité du PSIG a procédé au jet d’un stop stick, que le prévenu est parvenu à éviter. C’est sur la phase d’interpellation que la version du témoin diverge de celle des militaires. Selon les gendarmes, l’homme d’une cinquantaine d’années aurait compris qu’il allait être bloqué par plusieurs véhicules arrêtés au feu rouge face à lui. Ayant anticipé la manœuvre de dépassement, l’équipage de militaires se serait déporté sur la voie de gauche « pour protéger les usagers arrivant d’en face », explique le conducteur. Bloqué par ces différents véhicules, le prévenu aurait alors percuté le véhicule de la gendarmerie pour se frayer un passage. Opération qui a été un échec et qui a conduit à l’immobilisation des deux voitures. Une version contestée par le prévenu. « C’est les gendarmes qui me sont rentrés dedans », soutient-il face au tribunal.
« J’étais pas bien dans ma tête, j’avais pris des médicaments », poursuit-il pour expliquer son comportement. Intervenant pour sa défense, maître Abdelghani Merah a souligné que la mise en danger était relative au vu de la faible circulation en ce dimanche d’automne : « On n’est pas sur un boulevard de Tokyo à l’heure de pointe. » Déjà condamné pour des délits routiers, le casier judiciaire du prévenu est loin d’être vierge. Placé en détention provisoire depuis le 22 octobre 2025, il risque alors la révocation des 10 mois de sursis probatoires auxquels il a été condamné quelques jours avant les faits. Le prévenu a été reconnu coupable et condamné à 4 ans d’emprisonnement, à la révocation totale de son sursis probatoire de 10 mois et au versement de 1 500 € à chacun des cinq gendarmes. Il est également condamné à la réparation des dégâts qu’il a causés, notamment le versement de 9 500 € à l’Agent judiciaire d’État pour effectuer les réparations de la Peugeot 5008 endommagée.