On ne le sait pas forcément, mais les salariés des très petites entreprises, les TPE, comprendre les entreprises de moins de 11 salariés, votent aussi pour leurs représentants syndicaux. Et on le sait encore moins, ces élections, qui se tiennent tous les quatre ans, auront lieu du 22 mars au 4 avril.

Alors pour le faire savoir, la CGT lance une campagne, qui passait ce mercredi matin par le marché de Bagnols. Car les salariés des TPE, « c’est cinq millions de salariés, dont beaucoup ont été les premiers de corvée dans la période », rappelle Patrick Lescure, le secrétaire de l’union locale CGT. Et dans le Gard, les TPE représentent 45 000 salariés, selon la CGT. Ça fait du monde qui depuis 2012 dispose de représentants syndicaux répartis dans quatre commissions paritaires avec dix représentants des salariés et autant des employeurs.

Alors la CGT veut médiatiser ces élections, car le syndicat estime que le Gouvernement n’en fait pas assez sur ce plan. Et ce alors que « nous recevons beaucoup de ces salariés dans nos permanences », avance Patrick Lescure, qui dénonce dans certaines TPE « des patrons qui se comportent comme au moyen-âge. Au XXIe siècle on a encore en France des sous-salariés qui n’ont droit à rien. » Le tout sachant que « 60 % des salariés des TPE sont au SMIC ou proches du SMIC, et que certains sont à temps partiel, dans la précarité », note Thierry Ménard, le responsable régional des élections dans les TPE pour la CGT.

 Les mêmes droits pour tous

« Nous voulons que tous les salariés aient des droits, et si possible les mêmes », poursuit Patrick Lescure. Car le rôle de ces commissions paritaires est multiple, à la fois dans l’information des salariés et employeurs, le fait de statuer sur les questions d’emploi, de formation, de conditions de travail ou encore d’égalité femmes/hommes, de facilitation du dialogue dans les entreprises ou encore de propositions d’activités sociales et culturelles au niveau régional. « Ces élus ont très peu de moyens, mais ont les mêmes prérogatives que les délégués syndicaux des grandes entreprises », précise Thierry Ménard.

Et la CGT a des propositions. On y retrouve « la mise en place d’un comité d’établissements départemental dans les entreprises, comme les comités d’entreprises dans les grandes entreprises », avance Patrick Lescure, ou encore l’ouverture de restaurants d’entreprises pour les TPE sur les territoires, « pour que tous les salariés aient un repas chaud, équilibré, à des prix bas », ajoute-t-il, tout en précisant que le syndicat a des propositions de salles qui pourraient accueillir ce dispositif dans le Gard rhodanien.

Le syndicat propose également que les cotisations sociales et les charges patronales soient calculées sur la valeur ajoutée et non plus sur la masse salariale et le nombre de salariés. « Une revendication qui intéresse le patronat des TPE », commente Patrick Lescure, qui y voit « une mesure favorable à l’emploi. »

Pour voter, « les salariés des TPE vont recevoir un code confidentiel avec la possibilité de voter sur Internet ou par correspondance », explique Thierry Ménard. Les élections, déjà reportées deux fois, se tiendront donc du 22 tard au 4 avril. Ensuite, les employeurs devront communiquer la liste des représentants des commissions régionales auxquels les salariés peuvent faire appel si besoin. Outre cette action sur le marché de Bagnols, la CGT locale va mettre en place des permanences dédiées les 23, 25 30 mars et 2 avril de 9 heures à 11 heures dans les locaux de l’union locale, centre Mendès-France à Bagnols.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com