Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 09.06.2022 - marie-meunier - 4 min  - vu 1795 fois

BAGNOLS/CÈZE Les jumeaux nés à la maternité et leurs mamans "héroïnes" célébrés

Pour la deuxième fois, la maternité du centre hospitalier de Bagnols-sur-Cèze a organisé la journée des jumeaux. Une trentaine de mamans, qui ont accouché à Bagnols, sont venues avec leurs enfants pour échanger sur cette incroyable expérience. (photo Eddy Termini) - Termini Eddy

Ce mercredi, le centre hospitalier a célébré les jumeaux nés dans sa maternité. C'est la deuxième fois que cette journée, déjà fêtée en 2015, est organisée. Une trentaine de mamans, parfois accompagnées de leur conjoint mais toujours de leurs enfants, sont venues échanger sur cette expérience. Certaines ont accouché il y a déjà plusieurs années, d'autres il y a à peine quelques semaines et les dernières mettront au monde leurs deux nourrissons dans l'année.

Ces femmes sont des "héroïnes" aux yeux de Mathieu Makosso, chef de service de gynécologie obstétrique et chef du pôle Femme, mère, enfant, à la maternité de Bagnols-sur-Cèze. "Il faut savoir que l'utérus d'une femme fait 8cm, comme une petite poire. C'est le seul organe capable de multiplier ses cellules en neuf mois. Les femmes qui attendent des jumeaux peuvent porter jusqu'à 6kg de bébés dans leur ventre. C'est pas facile et je pense que les hommes ne se rendent pas compte", atteste le docteur Makosso.

En 2021, sur 725 accouchements à la maternité bagnolaise, il y a eu 9 naissances gémellaires. "Depuis le début de l'année 2022, sur 324 grossesses, il y a déjà eu 10 naissances de jumeaux. C'est une année un peu record", annonce le chef de service gynécologie. Ces naissances requièrent encore plus de surveillance et d'accompagnement, avant, pendant et après l'accouchement. Au moment de donner la vie, ce n'est pas une mais deux sages-femmes qui sont mobilisées. C'est pourquoi, la maternité de Bagnols programme la date des accouchements de jumeaux pour toujours avoir une équipe en effectif suffisant.

Plusieurs mamans qui ont accouché à Bagnols ont accepté de nous livrer leur histoire. Voici leurs témoignages :

Elaia et Laly. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Céline, habitante de Laudun-l'Ardoise, maman de Elaia et Laly, nées le 5 janvier 2022 : "L'expérience a été compliquée mais s'est bien finie. J'ai eu des jumeaux à 50 ans, je n'y croyais plus mais il ne faut pas désespérer. Mon histoire a d'ailleurs beaucoup touché. Une amie à moi a même entendu des personnes en parler au café. Mes filles sont nées prématurées, je suis restée quinze jours ici. Je connais toute l'équipe, j'avais même l'impression d'en faire partie à la fin (rires). Je suis tombée enceinte des suites d'une PMA (procréation médicalement assistée). J'ai su quinze jours après que j'étais enceinte et qu'il y avait deux poches. Je l'ai appris un samedi, le lundi j'allais aux urgences à cause d'un saignement. Rien de grave heureusement. Par contre, j'ai dû rester 7 mois et demi couchée. Je n'avais pas le choix si je voulais les garder. Cela fait 25 ans que j'essayais d'avoir des enfants. Il y a eu de nombreuses tentatives. Aujourd'hui, je vis pour mes filles, à leur rythme et tout se passe bien. Être maman, c'est le plus beau cadeau. Et je veux que mon expérience donne plein d'espoir à toutes ces mamans, qui au-delà de 45 ans, n'y croient plus. L'âge n'a pas d'importance. Ça a chamboulé ma vie et j'ai découvert cet amour inconditionnel qu'on ne peut pas comprendre tant qu'on n'a pas d'enfants."

Clara avec ses jumeaux Selena et de Mathis. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Clara, habitante de Saint-Victor-la-Coste, maman de Selena et de Mathis, nés le 10 décembre 2021 : "Ce sont mes premiers enfants. J'ai su que c'était des jumeaux bien un mois après être tombée enceinte. J'étais choquée. Il n'y a jamais eu de jumeaux dans ma famille. Dans mon entourage, tout le monde a cru à une blague au début, puis il y a eu beaucoup d'enthousiasme. Je ne m'y attendais pas mais c'est une bonne surprise. Je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres. La grossesse a été longue, avec beaucoup de maux mais rien de grave. Aujourd'hui, je n'ai plus de temps libre, il faut être très organisée. C'est toute une logistique. Les couches, les biberons, et surtout l'amour sont décuplés."

Alison a eu deux jumelles : Capucine et Léna. (Marie Meunier / Objectif Gard)

Alison, habitante de Laudun-l'Ardoise, maman de Capucine et Léna, nées le 9 mai 2022 : "Je ressors de trois semaines de "néonat". Mes filles sont nées prématurées à 34 semaines. J'ai passé 1 mois et demi hospitalisée et alitée. J'ai su directement que c'était des jumeaux. À la fin de mes quatre semaines de grossesse, on m'a annoncé qu'il y avait deux poches. J'ai eu un peu de mal à me faire à l'idée au début. On se demande comment on va faire, il y a un moment de panique puis, je l'ai bien accepté. Dans ma famille, il y a déjà eu des naissances gémellaires, du côté de mon conjoint aussi. On avait une chance sur deux que cela nous arrive, mais on pense toujours que ça ne tombera pas sur nous. J'ai déjà une fille de six ans, qui est très contente, mais l'arrivée de jumelles est très différente. Ça change la vie, on ne dort pas beaucoup, il faut tout faire en double. Quand on sort, on y réfléchit à deux fois. Je sors toujours avec quelqu'un pour m'aider. Les jumelles ne se lèvent pas en même temps dans la nuit. Si on n'est pas organisé, c'est compliqué. Et dès le matin, il faut être dans l'action. Mon conjoint est là le soir et les week-end et je peux compter sur l'aide de nos proches, heureusement. Mais deux bébés, c'est aussi le double d'amour et de bonheur."

Marie Meunier

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