Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 16.10.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 410 fois

BESSÈGES La Factory verte, pionnière des recycleries, cherche un local plus grand

Une partie des bénévoles dont, à droite, Malika et Nestor

- François Desmeures

Déplacée, à l'été 2023, des grands bâtiments industriels de Cevenord à un local de la rue de la République, la recyclerie la Factory verte est à l'étroit. Ses bénévoles, au premier rang desquels Nestor, cherchent un nouveal local pour ce pionnier de la récup', qui assure aussi un lien social important dans une ville où les difficultés économiques restent. Petite visite dans cette caverne d'Ali Baba ouverte toute la semaine. 

Une partie des bénévoles dont, à droite, Malika et Nestor • François Desmeures

L'oeil a du mal à s'arrêter sur quelque chose de précis. Il faut pénétrer l'antre du 32 rue de la République, à Bessèges, pour voir de près les objets. Car, ici, l'offre est pléthorique, et les affaires à trouver le sont presque tout autant. Au mur du fond, du matériel hi-fi, dont une part remise à niveau. À côté d'une longue bibliothèque garnie, des jouets pour enfants, lunettes, boîtes d'allumettes, chandeliers, suspensions au plafond, tableaux aux murs, vêtements, verres, etc. Et même une cuvette remplie de couteaux à huître à un tarif défiant toute concurrence, à côté de friteuses, cafetières électriques, mugs ou brosses à cirage. 

Bienvenue à la Factory verte, première recyclerie de Bessèges, qui a vu le jour dès 2017. À sa tête, principalement trois personnes et une équipe de bénévoles qui se relaie. Nestor en fait partie depuis l'origine, et travaille dans son troisième local en sept ans : d'abord, un lieu excentré sur la route de Robiac ; puis, les grands bâtiments de Cevenord, pour un bail de trois qui n'a pas été renouvelé ; et, désormais, ce 32 rue de la République, "provisoirement", précise Nestor, qui cherche un nouveau local. 

La Recyclerie est à l'étroit au 32 rue de la République • François Desmeures

En 2017, "j'avais cette idée depuis dix ans, sourit Nestor. Je ne faisais qu'en parler. Puis, la copine d'une copine, qui déménageait, m'a demandé de jeter les 150 cartons qu'elle avait stockés. Je les ai gardés." Et l'idée est, cette fois, sur les rails. Avec d'autres énergies, "on a fait des publicités, on en a distribué dans les boîtes aux lettres, se souvient Nestor. On débarasse et on vide gratuitement, on revalorise et on vend. Pour éviter que les gens achètent du neuf. On travaille dans un but écologique, on s'adapte à la population."

Brocanteur durant des années, puis chineur et vendeur dans les vide-greniers, Nestor a l'expérience de la sélection et de l'utilité de ce que l'association récolte ou reçoit. "J'ai fait le tour des recycleries et constaté qu'ici, il n'y avait rien. Je n'avais donc rien à perdre", sourit-il. L'équipe s'est étoffée, depuis le lancement de l'idée, mais le bénévolat reste la règle. "Notre but reste de créer un, deux ou trois salaires, reprend Nestor. On aimerait aussi trouver des terrains, une vieille baraque, être le plus autonome possible. On peut mettre 1 000 € par mois, pour 300 m2 d'espace." 

Des objets à prix libres ou cassés, issus de récupérations, mais toujours en état de marche • François Desmeures

À part l'huile de coude de ses participants, la Factory verte ne reçoit d'ailleurs aucune aide. Mais elle, en revanche, participe à aider les populations. "On nous envoie parfois des gens qui ont de gros besoins, explique Malika, une autre bénévole. On donne aussi énormément, ou on vend à moindre coût, le temps que la CAF permette le micro-crédit à une personne." 

"Dans tout ce qu'on récupère, il y a bien des choses qui nous restent sur les bras, poursuit Malika. Mais on travaille avec d'autres associations qui nous connaissent." Quand le froid arrive, la recyclerie prépare des paquets pour les gens qui vivent dans la rue, avec des couvertures et des pulls, "que je transporte aussi à Saint-Ambroix, précise celle qui est aussi bénévole aux Restos du Coeur. On donne aussi à la chatterie."

En plus d'un nouveau local, la Factory verte cherche aussi à étoffer son équipe de bénévoles, avec "quelqu'un de touche-à-tout, qui sait réparer les choses". Mais elle ne souhaite définitivement pas quitter Bessèges, "c'est notre objectif", confirme Malika. Parce qu'en sept ans, même délocalisée ou concurrencée, la recyclerie de la rue de République reste un acteur de lien dans la cité.

Ouvert du mardi au samedi, de 10h à 18h, sans interruption

François Desmeures

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