Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.12.2020 - abdel-samari - 7 min  - vu 3886 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Denis Bouad - Alexandre Pissas, inamicalement vôtre. En politique, mieux vaut se garder de ses amis que de ses ennemis, un principe mitterrandien plus que jamais d’actualité chez les socialistes gardois. Depuis des années, Denis Bouad et Alexandre Pissas cultivent une profonde inimitié. Qu’on se le dise, ces deux-là n’ont pas gardé les éléphants ensemble. Membre de la Team Sutour - du nom de l’ex-sénateur - l’élu du canton de Blauzac, Denis Bouad, est un proche de l’ancien maire de Bagnols-sur-Cèze, Jean-Christian Rey, l'ennemi juré d’Alexandre Pissas. Tous ont encore en mémoire l'épisode des Législatives de 2007. Cette année-là, officiellement investi par le Parti Socialiste (PS), le Tresquois affronte le dissident socialiste Patrice Prat qui a pour suppléant un certain... Denis Bouad ! Quelques années plus tard, en 2015, les deux rivaux se retrouvent face à face pour la présidence du conseil départemental. Alors que la Gauche n’a qu’une majorité relative, Alexandre Pissas négocie chèrement son ralliement à Denis Bouad. Première vice-présidence au Département, présidences de la Semiga et des pompiers du Gard, ainsi qu'une petite mission interministérielle pour la route… La corbeille de la mariée est bien garnie. Cette année encore, lors des Sénatoriales de septembre, les Laurel et Hardy socialistes se retrouvent. Cette fois, Denis Bouad tient sa vengeance en raflant in extremis l’investiture PS à Alexandre Pissas avant de devenir sénateur dans la foulée. Petit lot de consolation pour Pissas : il devrait devenir, demain matin, le président de l’office HLM... Si un temps le nom de Patrick Malavieille a circulé pour remplacer Denis Bouad à la tête d'Habitat du Gard, ce n'est visiblement plus le cas. Lundi, en réunion de majorité, les six élus communistes ont signifié qu'ils ne s'immisceraient pas dans cette affaire. Ancien président du Département élu au Sénat, le socialiste Denis Bouad doit céder son fauteuil de président d'Habitat du Gard qu'il occupe depuis 2004. Ce fauteuil, Alexandre Pissas lorgne dessus depuis cinq ans ! C'est un secret de Polichinelle : en échange de son ralliement à Françoise Laurent-Perrigot pour la présidence du conseil départemental, le socialiste devrait obtenir le poste. Un échange de bons procédés qui illustre toutefois la perte d'influence de Denis Bouad dans le Gard...

Allo !, c'est le Premier ministre. Quand Jeannot appelle Paulot ! Quelle surprise pour Jean-Paul Fournier ce vendredi de recevoir un appel de Jean Castex lui-même. Le Premier ministre a pris le soin pendant quelques minutes de s'entretenir avec le maire de Nîmes. D'abord, pour lui renouveler l'engagement de Gérald Darmanin concernant les moyens octroyés à la police de Nîmes pour 2021 face aux violences et à la délinquance qui sévit dans la ville. Puis d'évoquer la situation sanitaire et les conséquences économiques à Nîmes. Voilà Jean-Paul Fournier un tout petit peu rassuré sur l'intérêt du Gouvernement et de l'État pour sa ville préférée même si l'homme politique aux quatre mandats n'est pas un perdreau de l'année. Il a donc l'intention la semaine prochaine de préparer avec ses équipes des dossiers complets sur les sujets prioritaires de Nîmes qu'il transmettra à Matignon. Les paroles passent, les écrits restent et il faut battre le fer pendant qu'il est chaud !

Le frangin ne bouge pas finalement. On avance et... on recule. La semaine dernière, on évoquait ici même la proposition de la nouvelle présidente du Département du Gard Françoise Laurent-Perrigot : confier les rênes administratives de la collectivité à son frère, Jean-Jacques Perrigot. Auparavant directeur général adjoint des services, le frangin devait prendre la suite de Virginie Paquien sur le départ au 1er janvier 2021, au poste de directeur général des services. Finalement, après réflexion (et l'effet de nos indiscrétions ?), rétropédalage. La présidente a décidé de confier ce poste aux quatre DGA déjà en place dont... son frère ! "On a opté pour une direction collégiale, plus en phase avec l'état d'esprit de Françoise Laurent-Perrigot" nous fait savoir une source bien informée du 5e étage. Au moins jusqu'aux prochaines élections. Après...

La famille Perrigot au grand complet. Des lecteurs attentifs nous ont signalé une grossière erreur dans nos indiscrétions de la semaine dernière. Oui, c'est vrai la famille Perrigot rentre dans l'histoire du Département en comptant le plus de membres d'une même fratrie au sein de la collectivité. Avec Françoise, sa fille Stéphanie, son gendre et donc son frère. Mais nous avions oublié de parler de son neveu et de la compagne du neveu. Avec toutes nos excuses pour les oubliés de la dynastie. Et à nos lecteurs.

La Droite boycotte le conseil d'administration du SDIS. Et un caillou de plus dans la chaussure d'Alexandre Pissas. Probablement pour lui faire payer ses tergiversations à l'occasion de l'élection de la présidence du Département du Gard il y a quelques semaines (et il y a quelques années), la Droite a décidé de se faire porter pâle pour le conseil d'administration du SDIS jeudi dernier. Évoquant les intempéries et la neige pour excuser l'absence des élus, le maire de Tresque a dû, bien malgré lui, constater l'absence de quorum et ajourner la séance à mardi prochain. Dommage pour les pompiers car le sujet à l'ordre du jour portait principalement sur la contribution des communes au budget 2021. Des sommes en bons vieux euros sonnants et trébuchants pour assurer l'avenir des soldats du feu gardois.

Et Gard Tourisme alors ? Flûte, celle-là, il ne l'avait peut-être pas vu ! Si Alexandre Pissas souhaite prendre la suite de Denis Bouad à la présidence d'Habitat du Gard, il y a un autre strapontin que le Tresquois a oublié : l'Agence de développement et de réservation touristique. Une association qui promeut le territoire gardois en France. Un des enjeux principaux du département, le tourisme étant l'un des principaux moteurs du développement économique. Pas grave, le vice-président, Philippe Pécout, est dans les starting-blocks. Il devrait d'ailleurs être élu le 15 décembre lors du conseil d'administration. Ce dernier l'a annoncé sur le plateau de 19 heures, le live sur Objectif Gard, il est officiellement candidat. D'ailleurs, il est également candidat aux prochaines Départementales avec son binôme. Les deux tenants du titre seront candidats sur leur canton.

Rififi chez Gard Tourisme. Philippe Pécout aura du pain sur la planche s'il devient président la semaine prochaine car la fronde s'organise du côté des EPCI suite à la mise en place de la politique touristique commune instaurée en 2020. Sous l'égide de Denis Bouad, l'ex-président du Département du Gard, elle avait pour vocation de s'unir localement pour proposer des actions ciblées, communes et efficaces. Une bonne idée. Sauf que la covid est passée par là, certes, mais sur de nombreux territoires on s'inquiète aussi de l'absence de stratégie au-delà de la communication mise en place. La ville de Nîmes réfléchit à sortir de cette union récente. Le Gard Rhodanien n'y est jamais vraiment rentré. Et du côté d'Uzès, Fabrice Verdier, à la tête de la communauté de communes se refuse pour l'instant à verser les 30 000 euros de contribution annuelle. "On s'interroge sur la finalité de cette union. Il n'est pas envisageable de recommencer la même stratégie qu'en 2020, notamment au regard de la situation financière très compliquée des collectivités liée à la covid." Philippe Pécout n'est pas encore élu, il a déjà de quoi turbiner.

Qui sera le prochain patron gardois d'En Marche ? Demain soir, le bureau exécutif arrête le nom du prochain référent du parti présidentiel dans le Gard. Une désignation qui a déjà cinq semaines de retard. Sur la ligne de départ, quatre candidats. D'abord, le référent sortant et directeur de cabinet du maire de Bagnols, Jérôme Talon. Il affronte Valérie Rouvérand, élue nîmoise proche de l'ex-président de Nîmes métropole, Yvan Lachaud. Pour rappel, ce dernier avait décroché le soutien de la LREM aux élections municipales à Nîmes. Parmi les autres candidats : l'animatrice du comité local de Sommières, Nicole Morselli-Théron, ainsi qu'un marcheur beaucairois, tiré au sort dans le cadre de la convention pour le climat, Saïd El Finniri. La compétition devrait se jouer entre Jérôme Talon et Valérie Rouvérand. Le choix final donnera un indice sur le poids politique d'Yvan Lachaud, défait aux Municipales qui tente de faire jouer son réseau parisien...

... Yvan Lachaud ? Car Nîmes bruisse du retour en politique d'Yvan Lachaud. Défait aux dernières municipales face à l'ogre Fournier, le centriste a bien l'intention de revenir dans le jeu. Cette fois, en préparant plusieurs mois en avance sa stratégie. Et pour mettre toutes les chances de son côté, il a pris quelques garanties du côté de Paris. Le directeur de d'Alzon lorgne sur la 6e circonscription de Nîmes. Celle de Philippe Berta qui a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention d'y retourner encore 5 ans. Réservée au Modem, Yvan Lachaud a de grandes chances de s'en emparer. D'autant qu'il continue à s'entretenir régulièrement avec François Bayrou, le patron du Modem et maire de Pau. En politique, on ne meurt jamais...

Les archives de Sabine. Ce qu’il y a de bien avec Internet, c’est qu’il garde tout en mémoire. Prenons la nouvelle directrice de la communication de Nîmes métropole, Sabine Torres. Début des années 2010, elle est la fondatrice de dijOnscOpe, un média en ligne local sur Dijon. Lors d’une conférence organisée par Médiapart, son partenaire de l’époque, elle fustige les collectivités locales qui privilégiaient la chaine de télé locale Voo Tv au dépend de son média.  Extrait : « Une mairie qui donne des centaines de milliers d’euros quand même, de publicité et de bien à la télé locale qui s’appelle Voo TV, une télé que personne ne capte. » Rires et applaudissement dans la salle. Un combat louable. Mais… Sabine Torres est maintenant à la tête du service communication de Nîmes métropole qui depuis plusieurs années donne des centaines de milliers d’euros à la chaîne locale, Via Occitanie. Cerise sur le gâteau, jusqu'à son arrivée au Colisée il y a quelques semaines, elle était la présidente-directrice générale de cette chaîne de télévision. Comme disait Jacques Dutronc, « je retourne ma veste, toujours du bon côté ! »

Extrait en vidéo : 

La rédaction

Abdel Samari

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