Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 14.06.2020 - abdel-samari - 8 min  - vu 2980 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme tous les dimanches, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un digestif hebdomadaire à déguster sans modération !

Campagne poubelle. Ces municipales à Nîmes auront réservé pas mal de surprises. Malheureusement, pas forcément toujours bonnes. Surtout si l'on s'en réfère à cette dernière partie qui se termine dans de nauséabonds relents de caniveaux. Pourtant, tout semblait bien commencer. On peut même reconnaître que plusieurs candidats ont avancé des idées neuves, des propositions pertinentes et quelques suggestions loin d'être inintéressantes. Mais désormais la campagne a quitté le terrain des idées pour rejoindre celui de la fake news et des attaques personnelles. Les Nîmois (dont la presse locale) sont pris en otage par ces mesquineries d'un autre monde. Même la crise sanitaire et économique liée au coronavirus n'a pas calmé les ardeurs. Une partie du personnel politique s'en donne à coeur joie, jusqu'à l'écœurement. Trois exemples pour illustrer le propos. Commençons forcément par cette lettre de quelques Nîmois qui appellent de leurs vœux le départ du maire, Jean-Paul Fournier, considérant que son état de santé l'empêchera rapidement d'exercer ses fonctions. Nous ne sommes pas ici pour dire que tout est faux. Il est vrai que le maire sortant de Nîmes n'est pas dans une forme exceptionnelle. Bien entendu, il n'a plus 20 ans. Il approche même des 80. Certes, il a fait un long séjour à l'hôpital il y a quelques années et en garde peut-être des traces encore aujourd'hui. Mais allons ! Est-ce que tout cela méritait une lettre ouverte aussi grossière dans la presse ? Pour s'attaquer à l'intégrité des personnes pour des fins électoralistes, on est tombé bien bas. D'autant que si les personnes à l'origine de ce courrier étaient réellement dans la bienveillance, elles auraient pu demander tout simplement audience au maire, dans un cadre feutré, en toute intimité, pour lui faire connaître leur opinion. Et que dire de la publication ce jeudi matin sur les réseaux sociaux au sujet d'Yvan Lachaud de ce proche du maire de Nîmes - Laurent Burgoa pour ne pas le nommer - que l'on trouve habituellement bien plus inspiré. Tenter de faire croire ne serait-ce qu'une seconde que le président de Nîmes métropole est presque un anti-corrida, c'est tellement gros que cela en devient risible. Franchement, aucun Nîmois bien intentionné ne peut raisonnablement dire ou imaginer que le directeur de d'Alzon pourrait un jour prendre ses distances d'une façon ou d'une autre avec la culture tauromachique. Enfin, terminons par notre passionnant iconoclaste Daniel Richard. Celui qui désormais se prend pour le parangon absolu de l'écologie se répand ad nauseam à longueur d'interview en stigmatisant le Parti communiste et ses militants comme des anti-écologistes... Mais qui est ce nouveau venu à Nîmes, qui était contre le deuxième incinérateur à Nîmes et ne l'est finalement plus tout à fait depuis son alliance de l'entre-deux tours avec Yvan Lachaud ? Pas à une contradiction près, il se déclarait contre les délégations de services publics confiées aux grands groupes financiers alors que lui-même en a dirigé plusieurs. Maintenant, il veut simplement les contrôler. Bien entendu, les communistes ne sont pas exempts de critiques, notamment sur leur gestion de la ville de Nîmes de 1995 à 2001. Mais venir reprocher les actes d'hier et distribuer des tickets verts alors que soi-même on n'a pas respecté ses paroles et ses écrits il y a à peine quelques jours, ce n'est plus de la mauvaise foi, c'est de la bêtise. Vivement le 29 juin.

Une nouvelle affiche, pour le plaisir. Après le détournement des affiches de campagne de Nîmes en mieux et de celle de Jean-Paul Fournier, intéressons-nous ce dimanche à celle des communistes. Vincent Bouget et Jo Menut espèrent atteindre un score le plus haut possible pour faire entrer un maximum d'élus au sein du prochain conseil municipal nîmois. Et qui sait, peut-être si la chance tourne jusqu'au bout, s'emparer du fauteuil de maire dans quinze jours. Un final grandiose de ces municipales 2020 avec le défilé des Choeurs de l'Armée rouge dans les rues de Nîmes pour le 14 juillet prochain... À défaut de Feria de Pentecôte, ça aurait de la gueule !

Nicolas Balmelle chez Bastid Groupe, demain Julien Deveze ? Il y a un an, le chef de cabinet de Jean-Paul Fournier, Nicolas Balmelle, faisait ses valises pour se consacrer à un projet personnel. De retour dans la capitale gardoise, il a intégré, selon nos informations, la direction du groupe Bastide Médical depuis deux semaines au poste de directeur du département administration des ventes. Un joli rebond qui devrait peut-être profiter à l'un de ses amis de longue date, Julien Devèze. Directeur de cabinet d'Yvan Lachaud, le quadragénaire n'a pas l'intention de quitter immédiatement le patron de d'Alzon. Mais en fonction du résultat des Municipales, le 28 juin prochain, il lui faudra trouver un point de chute rapidement. C'est dans ces moments là que l'on peut compter sur ses amis.

Madalle le commandant... Mis à part le petit monde politique local, personne ne sait qui est Christophe Madalle. Fidèle d'entre les fidèles, il est aux côtés de Jean-Paul Fournier depuis le premier jour où le maire s'est assis dans le fauteuil en 2001. D'abord chef de cabinet, puis directeur de cabinet, il est depuis près de dix ans directeur général des services à la ville de Nîmes. Et dans la perspective de victoire le 28 juin prochain, il devrait prendre également la direction des services de Nîmes métropole. Ce qui n'est pas forcément du goût de Franck Proust, prédestiné à la présidence de l'Agglo, qui souhaiterait conserver le principe qui prévaut depuis Yvan Lachaud, à savoir la démutualisation des services. Pour une simple et unique raison selon lui : Madalle a déjà beaucoup trop de pouvoir aujourd'hui.

... mais prochainement sous le contrôle de deux vieilles connaissances ? On vous en parlait il y a quelques mois et cela se précise. Jean-Albert Chièze pourrait faire son grand retour en tant que directeur général des services adjoint. Possiblement aux côtés de Franck Proust si d'aventure il était élu président à Nîmes métropole. L'ex-homme de confiance du maire de Nîmes, parti en 2018 pour occuper le poste de conseiller spécial auprès du président du Département des Alpes-Maritimes, pourrait revenir sous le soleil nîmois et redémarrer l'aventure là où elle s'est achevée. Et il ne viendrait pas tout seul. Toujours selon nos informations, Bernard Baumelou, directeur de cabinet à la communauté d'agglomération du Grand Avignon, proche donc de Jean-Marc Roubaud, serait aussi dans ses petits papiers. Successivement "dir cab" de Jean-Marie André, maire de Beaucaire, attaché parlementaire de plusieurs élus dont Jean Bousquet et Jean-Paul Fournier, députés-maires de Nîmes, et Étienne Mourrut, ancien maire du Grau-du-Roi, il pourrait être, avec Chièze, l'une des deux têtes pensantes du probable prochain homme fort de Nîmes, l'assureur Franck Proust. Et ainsi minimiser l'influence de Christophe Madalle. Ils n'ont pas encore gagné mais une chose est sûre : ils ont déjà turbiné sur l'organigramme.

Denis Bouad est allé vite en besogne. Pendant le confinement, les citoyens ont témoigné de leur reconnaissance vis-à-vis des soignants. Le soir à 20 heures qui n'a pas applaudi leur courage dans la lutte contre l’épidémie de covid-19 ? À Paris, certains élus LREM (La République en marche) ont alors proposé aux salariés et fonctionnaires de donner des jours de congés aux soignants. Une mesure saluée aussi par le président du Conseil départemental, Denis Bouad, qui voulait autoriser ses agents à participer au dispositif. C’était sans compter sur une partie de sa majorité qui, elle, n'a pas franchement apprécié l'idée. « Donner des congés, c’est du social à bon marché. Les soignants demandent une vraie revalorisation », commente un élu de Gauche. Initialement prévu pour être présenté en séance publique, jeudi, le rapport est passé à la trappe. 

Sylvette Fayet à la tauromachie. Dans cette campagne de l’entre-deux tours des Municipales nîmoises chaque équipe se prépare à exercer le pouvoir. À Gauche, la tête de liste communiste, Vincent Bouget, réfléchit à l’attribution des délégations. Il prévoit notamment de confier la délégation  tauromachie à Sylvette Fayet. Aficionada, l’ex-candidate aux Municipales en 2014 prône le retour en régie de la gestion des arènes avec la nomination d’un directeur intéressé sur la rentabilité. Ce mode de gestion n’est pas soumis à la TVA et permettrait ainsi de revoir les prix des entrées aux corridas à la baisse. Olé !

« La » veste du député Meizonnet. Cette semaine, le député RN Nicolas Meizonnet s’est adressé au ministre de l’Agriculture, lors de la séance des questions au Gouvernement. L’objet de son interrogation ? Les aides supplémentaires à attribuer aux manadiers. Pour l’occasion, l’édile a revêtu sa plus belle veste, en velours noir, de gardian. Hélas, ça n’aura pas suffit pour convaincre Didier Guillaume, qui en a même profité pour saluer l'action des présidents de Région en la matière. Que Nicolas Meizonnet se console, dans le Gard son intervention n’est pas passée inaperçue. Ses collègues du conseil départemental l'ont regardé avec attention. « D’ailleurs, heureusement qu’il n’a pas défendu la natation ! », éclabousse le communiste Patrick Malavieille. Pourquoi ? Nous on veut voir Meizonnet en maillot de bain à l'Assemblée nationale !

François Martin, un an de trop ? C'est un secret de polichinelle, depuis plus d'un an, l'ancien journaliste ne souhaitait plus poursuivre l'aventure à Nîmes métropole aux côtés d'Yvan Lachaud. Divergence d'opinion, de stratégie ? Ce qui est sûr c'est que l'ancien chef d'agence de Midi Libre voulait revenir le plus vite possible à ses premières amours : le journalisme. En début d'année, le conseiller du président avait pris ses distances avant le démarrage officiel de la campagne des municipales à Nîmes, voulant fort justement se préserver en cas d'atterrissage dans une rédaction locale. Selon nos informations, son départ est désormais acté et son contrat rompu à l'amiable. Il lui reste encore quelques semaines pour décider de sa prochaine destination. Pour terminer en beauté une carrière riche d'expériences.

Thierry Jacob porte-drapeau de l'émotion indignée. "Ce « fait divers » m’émeut". C'est par ces quelques mots, empreints d'un lyrisme et d'un humanisme qu'on ne lui soupçonnait pas, que le conseiller municipal nîmois Rassemblement national Thierry Jacob a commenté l'article consacré cette semaine par notre rédaction à l'histoire d'un "sans domicile fixe" éméché qui avait tenté, sans succès, de voler le drapeau français qui trône dans la cour de la Chambre de commerce et d'industrie, à Nîmes. Après avoir signifié qu'il espérait que "la justice saura se montrer clémente", volant - virtuellement - au secours de celui avec lequel il partage une indéfectible passion du Bleu-Blanc-Rouge républicain, l'élu RN s'est ensuite proposé de "soutenir ce Monsieur, le cas échéant". Pour les SDF comme pour tout un chacun, l'ennemi n'est pas toujours celui qu'on croit. L'ami non plus. De là à ce que Thierry Jacob ouvre une cagnotte Leetchi solidaire, il n'y a plus très loin. Pour paraphraser Victor Hugo, tout jeune déjà, sous le petit Thierry Jacob perçait un Abbé Pierre...

Parité et métiers genrés. Lors du conseil d'agglomération du Gard rhodanien du lundi 8 juin, le président, Jean-Christian Rey a présenté une délibération portant sur l'égalité homme/femme au sein de la collectivité. Comme il le dit : "Force est de constater qu'elle n'y est pas." Il est indiqué sur le rapport que 77% des agents de l'Agglo sont des femmes. Il y aurait une explication d'ordre structurel à ce grand écart d'après lui : "C'est issu de notre histoire car nous avons une Agglomération avec beaucoup de compétences où majoritairement sont représentées les femmes plutôt que les hommes. La Petite enfance est l'endroit où l'on a le plus d'agents féminins." Quand on regarde par secteur, on voit que la filière sociale atteint même les 98% de femmes. Preuve que l'adage "prendre soin d'autrui" et métier connoté féminin est coriace. Même à l'heure où la parité est une préoccupation politique, les métiers "genrés" persistent.

La rédaction

Abdel Samari

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