Publié il y a 1 h - Mise à jour le 19.11.2025 - Yannick Pons - 3 min  - vu 37 fois

CULTURE Chef de bloc, Agathe Mazzucotelli rapporte le message des gorgones

expo mazzucotelli (yp)

Agathe Mazzucotelli

- Photo Yannick Pons

Ancienne infirmière de bloc aux Franciscaines de Nîmes, Agathe Mazzucotelli a rapporté les messages silencieux des gorgones, de ses navigations aux horizons lointains. Elle les livre sous forme de mots, de broderie et de photos au 4, Barbier, rue Maubert à Nîmes.

En brisant des petits morceaux récupérés sur une plage, elle remarque que chaque fragment ressemble à un signe, comme une écriture chinoise ou japonaise. Elle assemble ces fragments, crée un alphabet, écrit des poèmes de mer en filigrane. Une calligraphie fine sur fond clair, qu'elle livre aujourd'hui.

Paroles de gorgones

Ancienne infirmière de bloc opératoire aux Franciscaines, Agathe Mazzucotelli ramène des images qu’elle a glanées au fil des alizés, lors d’un tour du monde qui a duré 9 ans effectué sur un voilier Ovni 435 en compagnie de son mari, chirurgien nîmois.

L’infirmière, devenue navigatrice, expose ses gorgones brodées ainsi que ses images sur l’eau et sous l’eau au 4 Barbier, vitrine d’art contemporain, en face du restaurant Les Alizés à Nîmes. Ça ne s’invente pas ! La navigatrice, devenue artiste, rapporte des nouvelles du fond des mers. Des poissons peints, rencontrés face à face, des photos d’eau, de ciel, et puis magique… l’écriture des gorgones.

Paroles de Gorgone • @Agathe Mazzucotelli

Ces coraux particuliers développent une structure arborescente qui suit des motifs qui semblent répétitifs. Mais en fait, non. Chaque branchement répond à une logique précise destinée à optimiser la circulation de l’eau, la capture du plancton et la résistance aux courants. Et ce maillage est composé de signes différents. Ces feuilles de corail qui voilent sur les récifs délivrent un véritable message écrit et codé au sein même de leur structure. Agathe Mazzucotelli en a traduit quelques-uns et nous les livre, comme ce poème.

Agathe Mazzucottelli

Fille de grands-parents italiens venus de la région de Bergame et de Milan, elle naît en Lorraine. Infirmière de formation, chef de bloc aux Franciscaines, elle est mariée à Jean-Marie Cardon, chirurgien vasculaire. À la retraite, le couple choisit le voilier. Neuf années de tour du monde, à bord de Mélimila, un Ovni 435 en aluminium à dérive relevable.

Il y a 11 ans, le couple quittait Port Camargue, passait Gibraltar, les Canaries, le Cap-Vert, traversait l’Atlantique, découvrait l’arc antillais et le canal du Panama. Ensuite les Galapagos, la Polynésie et les Tuamotu, Tonga, la Nouvelle-Zélande, l’Indonésie île après île, la Malaisie et les Chagos, Madagascar, Mayotte, le Mozambique, l’Afrique du Sud, la Namibie, Sainte-Hélène, la Guyane, la Jamaïque, Cuba, les Bahamas, avant un retour par les Açores. À chaque mouillage, Agathe plonge en apnée, masque et tuba, et reste des heures sous l’eau.

Portraits

Balistes, poissons-coffre, poissons-plume, murènes. L'un d'entre eux croque son orteil. Elle le croque en retour, sur papier… Les portraits de poissons, tout droit sortis d'une BD, qui occupent la série présentée en deuxième salle, viennent de là. À bord, elle cherche une activité manuelle. « Je me suis demandé ce que je pouvais faire sur le bateau. Du tissu, un bout de… » Et voilà, devenue couturière, elle commence à broder des perles, trace les mers, transforme ces navigations en images.

Face au poisson-coffre • @Agathe Mazzucotelli

Et puis les gorgones… Elle en rencontre dans le Pacifique, à Mayotte, dans les passes des Tuamotu, majestueuses, végétales, qui dansent dans les reflux. En République dominicaine, un ouragan laisse sur la plage des fragments secs. Elle les ramasse et leur redonne vie.

C’est un choc, le maillage de ces animaux carnivores aux formes végétales lui évoque les compresses utilisées par les infirmières, souvenir du bloc. En cassant des petits morceaux, elle remarque que chaque fragment ressemble à un signe, comme une écriture chinoise ou japonaise. Elle assemble ces fragments, crée un alphabet, écrit des poèmes de mer en filigrane. Une pièce reprend même le plan cadastral de Nîmes. Certaines pièces se laissent caresser. Oui, on peut les toucher. Une exposition à voir et à toucher !

Infos pratiques
4 Barbier, vitrine d’art contemporain, 4 rue Maubet à Nîmes, en face du restaurant Les Alizés. Exposition visible du 7 au 30 novembre, les après-midis. Ouverte sur rendez-vous et ce samedi 22 novembre de 16h à 18h30. Présence de l’artiste annoncée chaque jour à 18h.

Contact 07 48 26 05 84 - gatacardon@gmail.com

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