Publié il y a 1 jour - Mise à jour le 11.07.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 63 fois

CULTURE Julien Joubert : « Mozart est une balise, parmi d’autres, pour éclairer le chemin »

Julien Joubert

- @Thaumas photographie

Violoncelliste, pianiste et l'un des derniers créateurs de chœur pour enfant, Julien Joubert, propose deux spectacles au festival Off d'Avignon. Il place la musique au centre de ses performances et Mozart en tête de proue.

Objectif Gard : Il paraît que vous êtes le dernier créateur de chœur pour enfant ?

Julien Joubert : Le dernier créateur ? Bigre ! Fort heureusement, je ne suis pas le dernier (j’espère !) mais j’essaie de faire ma part. Je suis compositeur. J’ai écrit près de 80 opéras pour enfants, certains enregistrés par la maîtrise de Radio France. Mon souci, dans la composition comme dans la transmission, c’est de m’adresser à tous. Et depuis deux ans, je fais aussi des one-man-show musicaux et humoristiques, une façon de partager ma passion autrement. Je suis également directeur musical de La Musique de Léonie, qui édite mes œuvres, organise des stages et fait vivre plusieurs ensembles vocaux.

Vous proposez deux spectacles qui parlent de Mozart au Festival d’Avignon...

En effet, Mozart y apparaît dans chacun… mais comme un exemple parmi d’autres. Dans Tout le monde crée des chansons, un one-man-show musical et humoristique, je parle de composition : comment naît une chanson, quelles règles on suit - ou pas - pour écrire de la musique. Mozart est l’un des exemples que j’utilise : il donne l’impression de suivre à la lettre les codes de son époque, mais en réalité, il les dépasse sans cesse. Il surprend, il joue, il capte l’attention avec une liberté incroyable. Ce n’est pas un spectacle sur Mozart, mais il m’aide à dire à quel point la création peut être rigoureuse et inspirée à la fois.

Et le deuxième spectacle ?

Le second spectacle, Une histoire de la musique en 70 minutes, est un voyage express - et un peu fou - à travers toute l’histoire de la musique, depuis l’Homo sapiens jusqu’à nos jours. On traverse les grandes périodes, on évoque de nombreux styles, figures, inventions… et évidemment, on s’arrête un instant sur Mozart comme représentant du style classique du XVIIIe siècle. Dans les deux cas, c’est la musique qui est au centre, pas les monuments. Mozart est une balise, parmi d’autres, pour éclairer le chemin.

Certains présentent Salieri comme quelqu'un de jaloux et dans l’ombre de Mozart. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous aimez la musique du compositeur autrichien ?

Il y a de très belles choses dans la musique de Salieri, et il a effectivement été caricaturé à tort comme un simple jaloux de Mozart, notamment à cause du film Amadeus. Il mérite mieux que ça. Mais si je devais dire pourquoi j’aime la musique de Mozart, c’est parce qu’elle tient en équilibre. Elle a une clarté presque mathématique et en même temps une liberté folle. On croit comprendre où il va, et il dévie au dernier moment. Il joue avec les attentes, sans jamais perdre la ligne.

Mais où est l'émotion ?

Chez lui, l’émotion surgit sans pathos, la virtuosité n’écrase jamais le chant. Il peut être profond, drôle, tragique ou léger. Parfois tout ça dans la même œuvre. Et surtout, il reste proche de l’humain : on se reconnaît dans ses personnages, dans ses contrastes, dans ses silences aussi. Cela dit, on n’est pas obligé d’être “fan”. On peut juste écouter et se laisser surprendre.

Informations pratiques

Julien Joubert
Tout le monde écrit des chansons
Coin de la Lune à 16h10
Relâche le mercredi

Une histoire de la musique en 70 minutes. À 10h à l'Oriflamme théâtre

Yannick Pons

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio