La Milonga del Angel affichait complet ce vendredi soir. L’élite du tango régional s’est retrouvée devant les rideaux rouges, la scène et les sièges carmin de ce lieu nîmois magnifique.
Grâce
Félix, le patron et maître de cérémonie n’avait pas assez de chaises, complet ! Ce détail n’a pas pesé lourd puisque dès le deuxième morceau, la salle s’est levée. Les hommes ont invité les danseuses habillées de pantalons, robes fines, fentes discrètes, tissu qui suit chaque pas. Le tango a rempli l’espace, offrant un moment de grâce. Sylvie et Corinne sont venues de Valence. Gisèle et Bernard d’Ardèche ! Et puis des Gardois, des Nîmoises…
Jazz70 et la Milonga del Angel accueillaient le trio argentin Otros Aires. Le projet navigue dans l’esprit du tango électro popularisé par Gotan Project. Bandonéon d’un côté, superbe avec Marisa Mercade. Claviers électroniques de l’autre. Et le chanteur au centre de la scène, dont la voix semble sortir d’un vieux transistor. Le tempo est pensé pour la scène. Un son construit sur une balance précise. Les pulsations électroniques ne dominent pas. Elles ne se perdent pas. L’équilibre est parfait.
Danseurs
Le groupe existe depuis 2003. Miguel Di Genova, le chanteur, l’a fondé après des années de travail entre Barcelone et Buenos Aires. Plus de deux cents villes visitées. Quarante tournées internationales. Des passages remarqués dans des émissions grand public. Il s’est construit une place solide dans le tango contemporain.
À Nîmes, la formation réunissait Miguel Di Genova, Marisa Mercade au bandonéon et Diego Ramos au clavier. Un trio expérimenté et des fans venus en nombre. Le tango classique a pris une couleur contemporaine chez Otros Aires. Vieilles traces sonores, premiers enregistrements, séquences électroniques, remix et images projetées sur un écran, et le public qui investit la piste. Un spectacle absolument complet. De quoi ravir les connaisseurs, mais aussi les néophytes. Quelle soirée !