La Grande Salle affichait complet. Après Lucie Sue, les derniers restés au patio avançaient déjà vers la scène, prêts à retrouver ce groupe dont la réputation repose sur un mélange énergique de metal et d’humour potache. Ultra Vomit défendait, un an après, son quatrième album, Le Pouvoir de la Puissance, disque nourri d’esthétiques pulp, de références SF des années 1950 et d’un goût assumé pour le dessin rétro.
Déferlement sonore
Le concert s’ouvre par un habillage visuel façon cinéma d’ascenseur. En fond, une intro volontairement banale, un habillage visuel qui donne l’impression d’un petit film sans événement, très calme, un peu kitsch.
Un début anodin avant le déferlement sonore qui suit. L’entrée du quatuor déclenche immédiatement un pogo. Les morceaux s’enchaînent, anciens et nouveaux, dans la même dynamique.
Le batteur Manard (Emmanuel Colombier) installe un kit imposant dès l’intro. Il imprime une rythmique très directe. Un rythme précis. Le chanteur-guitariste Fetus (Nicolas Patra) prend la guitare et c’est parti pour plus d’une heure trente de folie. Ouverture au cerveau par un titre fort, puis un bloc central de titres phares au plexus, enfin descente progressive vers l’A.N.U.S. Après le temps de Manard, pendant lequel le batteur s’empare du micro, le temps du canard… Une scène que l’on ne peut raconter… Et puis un hommage à Mouss 2 Mass (Hystérique).
Les spectateurs rient, réagissent, participent. Les musiciens gardent la même ligne. Sous des airs foutraques, l’improvisation semble limitée. Le cadre du spectacle impose son rythme. Une mécanique efficace, toujours fluide. Les morceaux du nouvel album passent sans rupture notable. Tikawahukwa, Toxoplasma Felinus Sanctus, Patatas Bravas confirment cette impression d'énergie constante sur des thématiques absurdes.
Pogos
Des titres loufoques sont comme un prétexte à du gros son. Le groupe opère un équilibre entre des parties très metal (riffs lourds, double grosse caisse, saturation) et des moments de parodie déglinguée (voix modifiées, changements de registre, morceaux courts).
Le tempo reste élevé. L’enchaînement des morceaux ne laisse que peu de place aux silences, remplis par Patra qui discute sans cesse avec le public. Un public qui est très réceptif, beaucoup d’enfants au premier rang. Des sourires, des réactions rapides, des pogos par vagues. Le spectacle se déroule sans baisse d’intensité.
Ultra Vomit livre à Nîmes un concert millimétré, conçu pour fonctionner sur scène, exposant sa formule assumée, metal énergique, humour direct, rythme rapide. Une signature désormais solide qui fonctionne.
En première partie, Lucie Sue a chauffé la salle en défendant son nouvel album Battlestation. Avec son univers musical unique et son énergie débordante, Lucie Sue se produit sur les scènes nationales, internationales et festivals. Elle arrive tout droit du MainStage 1 du Hellfest.