Publié il y a 2 jours - Mise à jour le 27.05.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 235 fois

ÉDITORIAL Fin de vie : au-delà des clivages politiques

Alexandre Allegret-Pilot à l'Assemblée nationale est farouchement opposé à la proposition de loi sur la fin de vie.

- Photo MaxPPP

Depuis le début, cette proposition de faire évoluer la loi sur les dernières étapes de la vie n'a pas rencontré un vif soutien. Probablement parce qu'il fait appel à l'intime et au parcours de vie personnelle.

Les députés procéderont au vote, ce mardi, des deux textes sur la fin de vie. Le premier sur les soins palliatifs et l'autre relative au "droit à l'aide à mourir". Après un long cheminement présidentiel, une dissolution, un processus parlementaire particulièrement dense, avec l'examen de plus de 2 500 amendements, l'heure est venue enfin de l'expression de la représentation nationale sur cette avancée sociétale tant attendue. Depuis le début, cette proposition de faire évoluer la loi sur les dernières étapes de la vie n'a pas rencontré un vif soutien. Probablement parce qu'il fait appel à l'intime et au parcours de vie personnelle. Cependant, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, les débats jusque-là, ont été plutôt respectueux selon la classe politique, et dans son ensemble. Bien sûr, les opposants ont fait valoir leurs arguments. Mais chacun des députés a mesuré la responsabilité politique face aux souffrances des familles dans des situations extrêmes de fin de vie. Ainsi, le droit à "l’aide à mourir" pourrait devenir réalité en France. Même si un cadre strict est prévu. D'abord, accompagner une personne qui en a exprimé la demande ne veut pas dire lui administrer une substance létale. Les députés ont fait le choix de l'auto-administration sauf si le malade n'est pas en mesure physiquement d’y arriver. Un personnel médical peut s'en charger. Par ailleurs, plusieurs conditions doivent être respectées pour bénéficier de "l'aide à mourir". Il faut être majeur, de nationalité française et être atteint d’une affection grave et incurable, avec un pronostic vital, en phase avancée. Enfin, présenter une souffrance physique ou psychologique constante liée à cette affection. Ce n'est pas tout. L'Assemblée nationale a renforcé aussi le collège de professionnels sollicité pour cette procédure de fin de vie tout en intégrant désormais une clause de conscience pour les médecins et infirmiers. Pour finir, les députés ont approuvé la création d'un délit d'entrave à "l'aide à mourir", puni de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. Mais ces dispositifs qui sécurisent ce progrès dans le respect de la dignité humaine ne sont du goût de plusieurs députés gardois. La quasi-totalité issue du Rassemblement national. Pourtant, le parti nationaliste a laissé à chacun de ses parlementaires, le choix du vote. Yoann Gillet, le député de la première circonscription du Gard, votera pour. Sylvie Josserand, de son côté, est contre cette proposition de loi. Tout comme le député Meizonnet. Alexandre Allegret-Pilot, député UDR est sur la même ligne. Dans une tribune dont notre rédaction a eu accès, il explique pourquoi, avec des mots choisis. "Je ne voterai pas une loi mortifère qui porte délibérément en elle tous les germes d’une société orwellienne où la fraternité n’est que le masque apparent d’un eugénisme latent." Et de rajouter pour se faire encore plus clair, mais avec une large exagération qu'on lui connait : "Dans ce pays – et c’est volontaire – il sera bientôt plus aisé d’obtenir la mort que de recevoir un soin." Une fois votés par l'Assemblée nationale, les deux textes sur la fin de vie seront transmis au Sénat. Pour un nouveau parcours parlementaire jusqu'à une date indéterminée.

Abdel Samari

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