Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 07.06.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 2624 fois

ÉDITORIAL La fin de l'abondance et du dialogue

Manif 6 juin

Les Rosies ont accroché des banderoles sur les Arènes de Nîmes

- Photo Sacha Virga

Probablement de la résignation dans les cortèges contre la réforme des retraites hier partout en France et dans le Gard. À Nîmes, Alès ou Bagnols, les manifestants sont là, mais en nombre bien insuffisant pour inquiéter la majorité présidentielle bien décidée à faire fi de la position d'une bonne partie des Français.

14e journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites et, deux jours avant l'examen de la proposition de loi d'abrogation de la retraite à 64 ans, les Français courageux étaient dans la rue. Courageux non pas vis-à-vis du rejet de travailler plus. Mais courageux ou naïf, c'est selon, de croire encore que le président de la République et le Gouvernement Borne allait les écouter. Circuler, y a rien à voir. Et cette fois-ci le chemin de croix ne sera pas porteur de bonne nouvelle pour les opposants "au travailler plus pour gagner la même chose" avec deux ans de moins de repos. Emmanuel Macron a encore prévenu en début de semaine : l'ultime tentative de faire échouer son plan par l'intermédiaire de la proposition de loi du groupe parlementaire LIOT ne passera pas les fourches caudines de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Qui rejettera par principe et dans l'intérêt de l'exécutif en reprenant les arguments du respect de la Constitution. Une Constitution de la Ve République bien utile pour user de tous les stratagèmes afin d'éviter, depuis le début, toute forme de débat démocratique. Pour le coup, la Nupes est elle-aussi responsable de cette situation en ayant empêché tout dialogue parlementaire à coups de sous-amendements et amendements en tous genres. Ceci étant dit, la réforme des retraites dans l'esprit du chef de l'État était indispensable. En sortie de pandémie et du "quoi qu'il en coûte", la dette était à un niveau incroyable : 111,6 % du PIB en 2022. Ce qui fait de la France, l'un des pays les plus endettés de la zone européenne. L’agence de notation S & P Global souligne d'ailleurs l'effort français avec la réforme des retraites et n’a donc pas abaissé la note de crédit de la France. Pour le moment... Les prochains mois, avec l'ambitieux programme de réduction du déficit d'ici 2027, seront difficiles. Et après la réforme des retraites, il semble plus que probable que d'autres efforts seront demandés. Et des coupes budgétaires programmées... Du sang et des larmes ? "La fin de l'abondance", dixit Emmanuel Macron ! Et si possible, en silence... 

Abdel Samari

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