ÉDITORIAL Meurtre de Nogent : après la sidération, des actes forts

Ces comportements hors norme interrogent.
Après le meurtre d’une surveillante de collège, poignardée de sept coups de couteau par un adolescent de 14 ans en Haute-Marne, le spectre de cette violence exacerbée dans les établissements scolaires a fait un retour fracassant. Les parents d'élèves sont particulièrement inquiets. Selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV et La Tribune, ce sont huit parents sur dix (79 %) qui se disent inquiets pour la sécurité de leurs enfants. Désormais, la quasi-totalité des Français (87 %), sympathisants de droite (97 %) comme de gauche (79 %), en est certaine : ce drame est l'expression d'une montée réelle de la violence des mineurs. Que faire ? La question de la santé mentale des jeunes se pose. Elle n'est pas la seule réponse à ces actes d'une violence inouïe. Et cela ne semble pas correspondre au cas précis de Nogent. Le collégien, sans antécédents judiciaires comme expliqué par le procureur, n’a montré aucun signe évoquant un trouble mental, même s'il n’a pas manifesté de regrets pour la victime. Par sidération ? Détachement émotionnel ? Ces comportements hors norme interrogent. Il est donc nécessaire, indispensable à présent d'envisager l'intervention rapide de médecins scolaires dans tous les établissements. Pour une prise en charge individuelle au moins une fois par an de tous les adolescents. Car l'interdiction de la vente aux mineurs des armes blanches ne suffira pas. Ces couteaux se trouvent déjà dans les cuisines de tous les foyers... Le problème n'est en conséquence pas l'arme. Mais la possibilité de s'en servir... Une déshumanisation. Reste la question de la pratique des jeux vidéo violents. L'utilisation compulsive des réseaux sociaux. Le chef de l'État veut les interdire aux mineurs de moins de 15 ans. Pourquoi pas ? Mais il va falloir sérieusement envisager aussi des alternatives à ces garde-fous. La société ne peut pas tout. L'État, les forces de police ne peuvent pas répondre à l'absolue absence d'éducation parentale. La responsabilité doit être engagée chez les pères et mères défaillants. On pourra mettre des portiques de sécurité devant les écoles, des fouilles des cartables à l'entrée des établissements, à la fin, ces jeunes finissent par rentrer chez eux. Ou au pire trainent tard dans la rue. Le début de la perte des repères... Avec des catastrophes au bout.