Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 26.01.2024 - Abdel Samari - 2 min  - vu 2951 fois

ÉDITORIAL Un président fort avec les faibles et faible avec les forts ?

Macron Police
Photo MaxPPP

Dans la République, les mots ont du sens. Personne n'est au-dessus des lois. Personne n'est en dessous...

Alors que tout le monde pensait que la Droite et l'extrême-Droite avait remporté le débat sur la loi Immigration, ils sont finalement les cocus de l'histoire. Le grand gagnant reste le Conseil constitutionnel qui a décidé, hier, de censurer près de la moitié du texte adopté en séance à l'Assemblée nationale. Autre gagnante de cette loi : la Gauche qui criait au scandale et avait bien raison. Cette loi était donc bien en grande partie anticonstitutionnelle. Il y a un petit gagnant aussi dans toute cette histoire : le président de la République. Il n'a pas eu le courage de se débarrasser lui-même des dispositifs les plus contestables de la future loi et a préféré s'en remettre aux sages de la haute chambre. Ils ont fait le boulot à sa place. Mieux, ils sont finalement revenus au texte initial proposé par la majorité présidentielle. Après avoir examiné 49 des 86 articles du projet de loi, le Conseil constitutionnel a donc retoqué 32 articles partiellement ou totalement. Emmanuel Macron bombe le torse à présent avec son ministre de l'Intérieur et annonce la promulgation de la loi dans les prochaines heures, soit disant pour faire appliquer rapidement les nouvelles procédures. Gérald Darmanin ne perd pas de temps non plus. Il a prévu de réunir tous les préfets ce vendredi pour leur demander d'appliquer en urgence la loi. Il serait opportun aussi qu'il passe le message aux services décentralisés de l'État. Car depuis plusieurs heures, il y a des blocus un peu partout dans le pays. Et une bonne partie des travailleurs français ne peuvent plus se rendre sur leur lieu de travail. Mieux, on laisse faire tout et n'importe quoi aux agriculteurs. À la vue de tous, y compris des forces de sécurité, qui sont en principe en première ligne pour éviter le désordre. Bien entendu que la colère des agriculteurs est légitime. Mais pourquoi quand il s'agit d'autres corpus professionnels, qui se mettent en grève, manifestent bruyamment, voire cassent aussi du mobilier urbain, ordre est donné aux CRS d'intervennir de façon musclée ? Dans la République, les mots ont du sens. Personne n'est au-dessus des lois. Personne n'est en dessous... Mais encore une fois, le courage ne semble pas être la première qualité de ce Gouvernement qui a tendance de plus en plus à être fort avec les faibles et faible avec les forts.

Abdel Samari

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