Publié il y a 1 h - Mise à jour le 23.11.2025 - Yannick Pons - 2 min  - vu 39 fois

FAIT DU JOUR La Blessure et la Soif, Fanny Ardant une femme amoureuse

Fanny Ardant à Uzès

- Photo Yannick Pons

À l’Ombrière, Fanny Ardant, seule en scène, reprenait hier soir La Blessure et la Soif, un texte solennel, tiraillé entre passion et devoir, qui rappelle les écrits du XVIIe siècle et notamment Madame de Lafayette et la princesse de Clèves. Le public uzétien est conquis.

À l’Ombrière d’Uzès, Fanny Ardant reprenait La Blessure et la Soif, seule en scène dans un récit dans lequel Madame de Clermont traverse la passion, la faute et l'abandon. L’écriture de Laurence Plazenet est très travaillée, elle adopte un style érudit, très construit, qui rappelle le XVIIᵉ siècle, justement l'époque du récit.

Confessions d’une femme amoureuse

Dans La Blessure et la Soif, Fanny Ardant s’abandonne avec grâce aux tourments de la chair. La comédienne campe une femme qui se consume d’amour pour son amant, dans une pièce écrite par Laurence Plazenet, mise en scène par Catherine Schaub. Madame de Clermont pourrait être la Princesse de Clèves de Madame de Lafayette.

Elle est une femme mariée à l’âge de 15 ans à un homme de trois fois son âge. Mère de quatre enfants. Héroïne du XVIIᵉ siècle, le cœur pris dans une passion amoureuse adultérine, qui consume tout. Fanny Ardant incarne cette femme liée à son mariage. Impossible d’échapper à cet ordre. Elle avance pourtant. Elle se confronte à Dieu.

Subjonctif imparfait

Elle assume la chute. Elle porte un texte qui utilise un style volontairement solennel, dense, marqué par une syntaxe longue, un lexique important. Empreint de religion. Une grande attention est portée au rythme, bien mis en valeur par l’actrice française. L'auteur privilégie la vie intérieure à l’action dans une tonalité morale, tout cela porté par l’emploi du subjonctif, comme preuve que Mme de Clermont vit presque exclusivement dans l’inaccompli.

Un effet de style qui peut créer une distance. Certaines phrases captent l’oreille davantage que le sens. Fanny Ardant réduit cet écart, au talent. Sur scène, l’actrice maintient le rythme. Sa voix impose un mouvement continu. Elle joue sans détours. Les gestes sont maîtrisés. Le corps reste sobre. Une robe bleu nuit, un décor noir plante le décor d'une mise en scène épurée par Catherine Schaub.

Ovation

La représentation d’Uzès est comme une musique. Une phrase entraîne l’autre. Un souffle remplace l’autre. On se laisse embarquer sans comprendre pourquoi. Le public apprécie, applaudit. L’actrice revient sur scène, très émue. Elle esquisse un geste et puis s’en va.

La programmation de la scène uzétienne, est éclectique : théâtre, musique, danse, humour, conférences. La sélection est pointue et satisfait un public exigeant. Virginie Jarrin, la nouvelle directrice de l’Ombrière et du service culturel de la CCPU, a invité cette saison, entre autres Patrick Timsit, Fanny Ardant, Louis Bertignac, Kheiron, François Cluzet, François-Xavier Demaison...

La programmation de l'Ombrière c'est ici

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