FAIT DU JOUR Scorpions clôture le Festival de Nîmes avec un ouragan de rock

Le chanteur de 77 ans, Klaus Meine à côté de Matthias Jabs (guitare solo).
- Yannick PonsCe jeudi 24 juillet, les arènes de Nîmes ont vibré une dernière fois au rythme du rock culte des Scorpions, pour clore cette édition 2025 du Festival de Nîmes dans une ambiance aussi électrique qu’émotionnelle.
Après près de huit ans d’absence dans l’amphithéâtre romain, le groupe allemand, formé en 1965, est revenu en tête d’affiche pour un concert « Coming Home » — un clin d’œil à ses 60 ans de carrière célébrés cette année. Dès 8 heures, ce jeudi matin, des fans faisaient la queue devant les arènes pour être tout devant, dans une fosse qui affichait complet. La billetterie officielle prévenait d’ailleurs que le concert était complet depuis quelque temps.
Dirty Honey : la tempête avant l’orage
En première partie, le groupe américain Dirty Honey a mis le feu avec son rock percutant. Le quatuor originaire de Californie, propulsé dans les classements du Billboard Mainstream Rock dès ses débuts, a su captiver un public déjà avide de décibels et chauffer l’ambiance, récoltant une véritable standing ovation à la fin de leur prestation de près de 45 minutes.
Scorpions : un show qui résonne entre hymnes et émotion
À 21h50, Klaus Meine, Rudolf Schenker et toute la bande arrivent sous une ovation mémorable. Fidèles à leurs classiques, ils ont commencé avec Coming Home, qui donne son nom à leur tournée anniversaire des 60 ans et qui est aussi le titre de leur septième album live à paraître le 14 novembre 2025.
Les solos flamboyants de Matthias Jabs se sont ainsi mêlés à l’intensité de la voix de Klaus, qui, malgré l’âge et une chirurgie vocale après une perte de voix en 1981, s’est entièrement remis et continue de performer à 77 ans. Rudolf Schenker, membre fondateur à la guitare rythmique, était accompagné de Matthias Jabs à la guitare solo, Pawel Maciwoda à la basse, et Mikkey Dee à la batterie.
D’ailleurs, chacun a pu bénéficier de son moment de gloire, avec de nombreux solos faisant grincer les riffs et vibrer les arènes. Chaque membre s’est illustré tour à tour, avant que l’ex-batteur de Motörhead n’offre à son tour un solo qui a littéralement époustouflé le public, qui en redemandait encore. Une complicité entre les musiciens qui faisait vibrer les pierres millénaires de l’amphithéâtre.
Une ambiance à la hauteur du lieu et du moment
Le public, multigénérationnel, a joué le jeu, criant les refrains à pleins poumons. Les arènes, avec leur acoustique exceptionnelle et leur cadre historique, ont soudain basculé dans une atmosphère quasi mystique — le rock devenant fil conducteur d’une communion unique sous les étoiles nîmoises.
Les hits planétaires aux textes parfois engagés, tels que Wind of Change, ou le plus brut Bad Boys Running Wild, ont fait chavirer le public avant que le groupe n’entonne son morceau le plus iconique… Still Loving You. Cette ballade de près de six minutes a plongé les spectateurs dans une autre dimension, pour un moment suspendu.
Alors que certains s’apprêtaient à quitter les gradins après les remerciements adressés au public, Scorpions est revenu sur scène quelques minutes plus tard pour réinterpréter quelques titres, concluant sur un véritable ouragan sonore : Rock You Like a Hurricane. Un morceau qui reste en mémoire, bien après la fin du show d’1h45.
Un final majestueux
Après ce rappel incandescent, les remerciements, les distributions de baguettes, médiators et autres accessoires du groupe, les musiciens ont quitté la scène vers 23h30, laissant derrière eux un public en transe et des arènes éteintes, mais encore palpitantes.
Ce concert marque la conclusion d’un festival riche et éclectique, passé du classique à l’électro, du rap aux grandes pointures du rock. De quoi rassembler, le temps d’un été, les Nîmoises et Nîmois autour d’un langage universel : la musique.