FAIT DU JOUR Les Fous Chantants : une semaine chantante XXL à Alès

Zazie aux Arènes de Nîmes en 2023
Les Fous Chantants, l'institution musicale d'Alès depuis presque 30 ans, lance sa 26e édition ce soir, avec 'La nuit des chanteurs de rue'. Les mille choristes, l'équipe d'organisation et les cent bénévoles, "sans qui rien ne serait possible", travaillent d'arrache-pied pour mener la semaine à venir au mieux et la conclure en beauté avec des concerts de Zazie les vendredi 1ᵉʳ et samedi 2 août aux arènes du Tempéras.
1000 choristes, une centaine de bénévoles, une star attendue depuis longtemps, la première femme à être la tête d'affiche du festival, sept soirées concert et plus de 20 000 spectateurs dans les rues et les arènes d'Alès. Voilà le riche programme de la semaine des Fous Chantants d'Alès du samedi 26 juillet au samedi 2 août.
Après Vianney l'année dernière, ce sera au tour de Zazie de ponctuer cette semaine dédiée au chant, une artiste "réclamée depuis longtemps par les choristes", comme s'en réjouit Fabrice Schwingrouber, directeur des Fous Chantants : "Ça faisait longtemps que j'essayais de l'avoir et elle m’a dit cette année 'Ça y est, enfin je le fais'. C'est vraiment une belle récompense pour nous que quelqu'un de sa trempe dise "Ça y est, depuis le temps que je voulais le faire".
Une artiste "populaire" face au défi du chant choral
L'artiste aux trente ans de carrière, six victoires de la musique, onze albums parus et trois millions d'exemplaires vendus sera la première femme à mener seule les deux concerts phares du festival, après le duo Catherine Lara - Maurane en 2003 et les passages de Natacha St-Pier (2009), Julie Zenatti (2010), Hélène Ségara (2011), Anggun (2012), Amel Bent (2014) et Marina D’Amico (2015), dans de plus larges dispositifs.
Une rareté qui s'explique par les exigences de l'organisation : "Il y a l'idée d'avoir une carrière avec au moins dix tubes incontournables, car on tient vraiment à ce côté populaire. On a des artistes qui sont super en France, mais qui n'ont pas forcément encore dix tubes aujourd'hui, c'est donc difficile de les accrocher, d'autant plus qu'on fait deux concerts. Déjà pour un concert, remplir les arènes et ses 3 800 places, ce n'est pas gagné. Mais on est quand même assez content de se dire qu'on y arrive dans un petit bassin comme celui d'Alès, surtout que c'est du chant choral, une discipline méconnue", précise Fabrice Schwingrouber.
"Un festival simple, hors du temps, à l'image des bénévoles"
Pour l'heure, seuls "40 à 50 %" des places pour les concerts du vendredi 1er et samedi 2 août sont réservés, une situation annuelle pour l'organisation, habituée à une dernière semaine chargée et mouvementée : "Il y a toujours ce stress, parce que mine de rien, on n'arrivera jamais, je pense, à être parfaitement prêt au moment venu. On rencontre plein de problèmes chaque année, qu'on connaît, mais qui persistent, comme la météo ou la technique. Heureusement que les bénévoles sont là, sans eux rien ne serait possible", explique le comédien, auteur et metteur en scène de métier.
Malgré ses 1,2 million d'euros de budget, dont 1 million d'autofinancements, "le budget d’un festival à plusieurs concerts payants", la semaine ne pourrait en effet pas se tenir sans la centaine de "marchands de bonheur", comme ils sont surnommés, sur le pont chaque année : "Il transpire dans le festival quelque chose d'hors du temps, de simple, et les bénévoles sont à l'image de ça. C'est paradoxal : on est un festival simple, avec des gens simples, mais on a un artiste super connu. On espère que ça va continuer car c'est un vrai état d'esprit. Évidemment que c'est important pour nous qu'on soit connu dans la musique, mais le fait qu’on soit connu comme une institution, je trouve ça encore plus fort et plus intéressant pour nous, parce que c'est vraiment le travail qu'on mène."
Les fous chantants et les fous de la technique
Un challenge organisationnel, mais aussi technique pour la cinquantaine de professionnels en charge du show, les mêmes que celles de l'émission 'The Voice'. Trois cents projecteurs perchés sur des structures métalliques de près de 20 mètres, une centaine de micros et 400 mètres de fibre optique sont ainsi nécessaires à la mise en place du concert.
Un professionnalisme qui "rassure" bien sûr les artistes et crée des passerelles, mais est surtout nécessaire pour relever le défi des arènes : "C'est chouette, car ces grands techniciens n'ont rien à faire ici clairement, ils n'ont aucune obligation. Ils travaillent toute l'année, ils pourraient être en congés à ce moment-là. Mais pour eux, il y a un défi, technique et personnel, au-delà de l'affection nouée. C'est acté implicitement que l’année prochaine, ils seront là, c’est un rendez-vous pour eux aussi. En retour, l'équipe d'organisation, on essaye de se perfectionner pour parfaire le show. On développe d'ailleurs une vidéo sur l'aspect mise en scène. L’idée est que, à terme, les spectateurs viennent autant pour la surprise du show que l'artiste."
Les 1 000 choristes aux 1 000 parcours
En plus du défi de la localisation se pose le défi des 1 000 choristes, "la plus belle chorale du monde", comme l'appelait Pascal Obispo. Bien qu'atteindre ce nombre ne soit nullement un problème, les réservations se faisant d'une édition à l'autre et les choristes candidatant "avant même de connaitre l'artiste", le défi technique et organisationnel reste réel : "Ils ont tous envie de se revoir d'année en année et d'amener des collègues. On est à trois générations de choristes, mais on en a déjà compté quatre, ça démontre l'aspect familial qui en ressort. On compte toujours un tiers de fidèles, un tiers qui vient de temps en temps, contaminé par 'le virus des fous', et un dernier tiers, essentiel pour nous, de sang frais, qui véhicule quelque chose de nouveau", détaille le directeur artistique du festival depuis 2017.
Parmi les nouveaux venus se trouvent nombre d'étrangers : des Belges, Suisses, Espagnols et même des Russes et Argentins : "Ces dernières années, on a multiplié par trois ou quatre le nombre de choristes étrangers, ils représentent maintenant entre 15 et 20 % de la chorale", se réjouit Fabrice Schwingrouber. Une attractivité qui se répercute sur l'économie de la ville, notamment le secteur touristique, avec la plupart des hôtels alésiens complets à cette période "depuis janvier" et des Cévennes particulièrement prisées.
Huit jours à faire vivre et chanter le centre-ville d'Alès
Longues de huit jours (programme complet plus bas), les festivités démarreront dès le samedi 26 août, grâce à la troisième nuit des chanteurs de rue, qui regroupera huit concerts et une vingtaine de musiciens aux jardins du Bosquet et Fort Vauban. Un évènement qui avait réuni "entre 2000 et 2500 personnes" en 2024 : "C'est aussi une manière pour le public de venir à la rencontre des choristes. On ouvre le fort et son village des bénévoles, cela permet de voir l'envers du décor, comme les salles de répétition", ajoute Fabrice Schwingroubert. Le reste du programme, excepté le concert aux arènes, se déroulera place des martyrs de la résistance.
Cette 26ᵉ édition sera particulièrement émouvante puisqu'elle sera la première en l'absence de Michel Schwingroubert et Jean-Mario Quiot, deux des cofondateurs du festival, tous deux disparus en 2024.
Billetterie : Entrée à partir de 36 €. Par téléphone (06 37 74 92 06) ; Par e-mail : billetterie@fouschantants.org ; Sur place : espace André Chamson ; sur Internet (vendredi 1ᵉʳ août ; samedi 2 août)
Programme de la semaine chantante :
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Samedi 26 juillet : La nuit des chanteurs de rue, avec huit concerts et une vingtaine de musiciens, aux Fort Vauban et Parc du Bosquet, 21h
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Dimanche 27 juillet : Magali Ripoll de N’oubliez pas les paroles, en concert Place des Martyrs, 21 h 30
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Lundi 28 juillet : Sérénade des 1000 choristes et karaoké géant avec avant-première de quelques titres, Place des Martyrs, 21h
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Mardi 29 juillet : Découverte de la chanson de l’année avec 100 candidats, parrainée par Louisy Joseph du groupe L5, Place des Martyrs, 21h,
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Jeudi 31 juillet : Projection du concert de l'édition 2024 avec Vianney, Place des Martyrs, 21 h 30
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Vendredi 1er et Samedi 2 août : Concert de Zazie avec 1000 choristes aux Arènes du Tempéras, première partie par les lauréats de la Découverte de la chanson de l’année, de 21 h 30 à 23 h 30