Route fermée, grand soleil, températures estivales, animations variées et bien pensées, spectacles aériens, déballage de technologie et de bravoure qui font briller les yeux… C’est bien l’ensemble des moyens du Groupement des moyens aériens (GMA) qui sont déclinés aux 12 000 visiteurs attendus !

« Nous sommes venus de Marseille… On avait prévu de dormir dans le coin hier soir, mais nous n’aurions jamais pensé à un bouchon aussi gros ! », s’énervent Marie et René, des passionnés qui ont pris sacs, glacière, fauteuils pliables, casquettes, sac à dos… Tout le nécessaire !

« On a dû se garer à plus d’un kilomètre d’ici dans un vaste champ ! On pensait pouvoir se rapprocher, mais rien à faire, alors on trimballe nos affaires comme on peut en espérant que tout passe à la sécurité. »

La décision de transférer l'ensemble des hommes et des matériels de la sécurité civile du site, devenu obsolète à Marignane, vers Nîmes a été prise en 2013. D'un coût total estimé alors à 18 millions, ce projet devait bénéficier du soutien de l'État dont la prochaine priorité sera la modernisation des aéronefs. L'ambition de la France était ainsi de donner au site gardois une envergure européenne. À l’époque ? On parle de 120 personnes dont 80 pilotes et d’une flotte de 26 avions composée de 12 Canadairs, neuf Trackers, trois Beech et deux Dash 8.

En famille, Claire, Johan et leurs enfants, Ethan et Maya, sont heureux d’être enfin arrivés. « Quelle péripétie ! Nous étions dans les bouchons, juste après l’aéroport, et on a dû se garer non loin d’un rond-point en allant sur Saint-Gilles… C’est fou ! On a perdu 1h30 à attendre puis on a marché encore 30 minutes pour faire une queue d’encore 30 autres minutes… Maintenant on va se reposer à l’ombre, dans le hangar, mais nous sommes contents d’être ici, les enfants en prennent plein les yeux, même s’ils ont raté les premières animations à cause de tout ce trafic. »

En effet, et installée à Nîmes-Garons depuis 2017, la base de Sécurité civile rassemble le groupement d’avions et le groupement d’hélicoptères. Une structure dont on entend parler en été, que l’on voit voler dans le ciel français mais que l’on connaît finalement très peu et qui ne se limite pas à des Canadairs !

« Je suis un habitué des meetings aériens depuis le départ de ma femme. J’ai 78 ans et je suis encore ébahi devant ces engins ! Quand on peut les approcher, les voir de près, les toucher, monter à leur bord, c’est une chance qu’il ne faut jamais rater ! C’est la première fois que je viens sur cette base, j’étais déjà allé à Marignane, Orange ou à Istres mais jamais ici. C’est joli, il fait bon, je vais me régaler ! », affirmait Georges, sur les coups de midi.

Seule base « avions » de la Sécurité civile, la maison nîmoise abrite donc le commandement du groupement d’hélicoptères ainsi que son centre de maintenance et de formation. Ici sont unis pour la bonne cause les acteurs de la lutte aérienne et ceux qui luttent contre les feux de forêts, sans oublier les secours héliportés.

« Nous avons tout prévu ! De l’appareil photo à la crème solaire, des carnets pour faire signer des autographes et quelques sous pour acheter des souvenirs. On a juste oublié de prendre la nourriture, mais on a pris un bon petit-déjeuner et on a vu quelques camions qui font de la restauration, alors tout ira bien ! », détaille Nicolas, jeune retraité venu avec femme, petits-enfants et un gigantesque zoom pour son appareil photo. Et il poursuit : « Oui, je fais beaucoup de photos d’avion et les Canadairs sont mes préférés, car ils sauvent des vies. Je viens aussi pour montrer tout cela à ma famille, surtout aux petits qui ne connaissent pas trop ces avions parce qu'ils habitent à Clermont-Ferrand. »

Destinées aux passionnés d’aviation, aux curieux du secours aérien et aux locaux désireux de connaitre les rouages de cette base essentielle à la lutte contre les incendies qui sévissent chaque année dans la région, ces portes ouvertes étaient l’occasion de découvrir les hélicoptères et autres avions qui contribuent à la lutte contre les flammes (Canadair CL-415 Pelican, Dash-8, Beech 200 notamment).

De 10h à 19h, les avions Canadair, Dash ou encore Beech ainsi que l’hélicoptère Dragon assuraient des démonstrations reproduisant leurs interventions sur feux de forêts et lors de secours à victime. Une exposition d’aéronefs statiques et un village d’exposants permettaient au public de plonger entièrement dans l’univers du secours et de la lutte contre les feux de forêts, tout en découvrant les missions quotidiennes de chaque acteur. Pilotes, mécaniciens, opérateurs de bord, employés des unités d’intervention… Tous les personnels, soit environ 120 membres, étaient disponibles pour les questions des visiteurs.

Au sol également et logiquement, donc, un village d’exposants, des animations, des visites d’aéronefs… Dans les airs ? Plusieurs démonstrations comme celle de l’équipe de voltige de l’Armée de l’Air et de l‘Espace, un passage des Alpha Jet de la Patrouille de France, des prouesses des appareils d’intervention rattachés à la base…

Dans le hangar, le Groupement d'intervention du déminage a fait découvrir son travail tout comme de nombreux professionnels de la défense ou de la sécurité.

Le public a pu écarquiller les yeux devant les démonstrations de l'équipe de voltige de l'armée de l'air et de l'espace, celles, tout aussi visuelles, des feux de forêt (sol et aérien) et les curieux ont même observé une démonstration d’hélitreuillage et un tableau dynamique « Tracker 24 » !

De temps en temps, on entend… « C’est vraiment trop bien ! On devrait venir avec l’école ! » Certains voient la sécurité civile d’un autre œil, plus humain, d’autres y voient au contraire une machine complexe et qui magnifie la coordination et la technologie. « Les avions et hélicos sont dingues ! Le voltigeur est fou ! Les pilotes nous parlent, on s’est senti écouté et on a pris du plaisir à leur parler. Je pensais qu’ils allaient être hautains, pas du tout ! »

Sur le tarmac ou dans le hangar, les techniciens « aérostructure » sont accessibles et prennent un certain plaisir à expliquer leur rôle fondamental. Le personnel naviguant est à l’écoute et montre tout aux petits comme aux grands qui sont venus poser des questions. Même les pilotes sont avec le public, en tenue. « Ils sont trop beaux, on se croirait dans un film ! », avoue Nathalie.

Comme toute bonne chose, la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, Nîmes métropole et l’entente Valabre ont signé une convention. Valabre ? C’est une sorte d’entente pour la forêt méditerranéenne. Désormais forte de 31 collectivités, cette union nommée Valabre réunit 15 départements, 15 services départementaux d’incendie, ainsi que la collectivité de Corse.

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