Publié il y a 4 h - Mise à jour le 13.05.2025 - R.F. et L.D - 4 min  - vu 315 fois

GARD Alerte rouge sur la fonction publique : rassemblements à Nîmes et à Alès

Manifestation Nîmes

Près de 80 manifestants à Nîmes, ce mardi. 

- Photo Lïana Delgado

Cinq syndicats de la fonction publique ont appelé à faire grève ce mardi 13 mai contre la baisse des salaires des fonctionnaires publics et pour défendre les besoins dans l'éducation, la santé et la culture. Deux manifestations ont eu lieu à Nîmes et à Alès.

Ce mardi 13 mai, l’intersyndicale nationale, composée de la CGT, FSU, Unsa, Solidaires et CFE-CGC, a appelé à une journée de grève dans l’ensemble de la fonction publique.

Nîmes 

À Nîmes, une mobilisation a eu lieu devant la Maison Carrée, où près de 80 personnes se sont rassemblées. Pompiers, professeurs et fonctionnaires publics étaient présents pour s'opposer aux réductions de budgets et contre la diminution des salaires. « Je manifeste, car notre point d’indice est gelé depuis trop longtemps, notre journée de carence avec les 10 % en moins lorsqu’on est en congé maladie, et contre la réforme des retraites. Conséquence : je fais le plus beau travail du monde, mais personne ne veut le faire. Les classes sont surchargées et nous sommes mal payés. Il y a de moins en moins de professeurs et il n’y a plus de remplaçants. C’est de pire en pire ! », assure Anna Ferrier, membre du secrétariat SNES du Gard et professeure d’anglais.

Des jeunes ont participé au rassemblement pour soutenir la fonction publique.
Des jeunes ont participé au rassemblement pour soutenir la fonction publique.   • Photo Lïana Delgado

Étudiants et lycéens se sont aussi joints au rassemblement. « Aujourd’hui, nous soutenons les professeurs et les fonctionnaires en général qui travaillent dans des conditions de plus en plus désastreuses avec des réductions de budget où la jeunesse empathie parce que le ministère de l’Éducation a des coupes budgétaires qui sont immenses depuis des années. Puis les jeunes ont aussi subi une réduction du Pass Culture qui a diminué de moitié. C’est une véritable attaque à l’éducation culturelle des jeunes », soutient Romain, secrétaire fédéral du mouvement Jeunes communistes de France. Une dizaine de pompiers nîmois a aussi fait grève pour attester de la dégradation de leur condition de travail. « On nous demande toujours plus avec de moins en moins de moyens. Nous sommes de plus en plus sollicités pour de multiples interventions par rapport à avant et les citoyens nous accueillent de moins en moins bien. Puis aujourd’hui, on a du mal à trouver des pompiers volontaires donc c’est compliqué », explique le pompier professionnel.

Alès 

C'est une action pour dénoncer ce qu’ils qualifient de « nouvelle cure d’austérité » imposée à la fonction publique, dans un contexte de suppressions massives de postes et de remise en cause des droits sociaux.

Avec leur gilet, drapeaux et affiches, la colère est palpable. Toutes les branches de la fonction publique sont représentées : État, territoriale, hospitalière. « Ce qui se passe, c’est que toute la fonction publique en a marre du manque de reconnaissance du gouvernement. On est toujours stigmatisés, présentés comme des fainéants. Mais quand on est malade, ce n’est pas du confort, ce sont des maladies graves, des accidents du travail ou des maladies professionnelles ! », s’indigne Martine Sagit, secrétaire de l’union locale CGT d’Alès et membre du bureau des territoriaux du Gard.

« On demande la fin du mépris »

Dans leur communiqué intersyndical, les organisations pointent « la grande absence de réponses aux revendications exprimées le 5 décembre dernier », notamment sur la suppression de milliers de postes, la précarisation accrue et la politique budgétaire qu’ils jugent « destructrice du service public ».

CGT Alès
La CGT et la FSU ont pris la parole devant la sous-préfecture d'Alès.  • Romain Fiore

Parmi les principales revendications : le retour de la prime JIPA (garantie individuelle du pouvoir d’achat), la réduction des jours de carence (actuellement trois jours avec une perte de 10 % du salaire), et surtout des créations de postes partout. « Il manque du personnel, des conditions de travail dignes et énormément de reconnaissance », ajoute Martine. « La fonction publique territoriale, c’est la plus belle ! On est les premiers à répondre aux besoins des citoyens, de la naissance à la mort : animateurs, éboueurs, état civil, espaces verts… Et la seule reconnaissance qu’on nous donne, c’est de bloquer nos carrières avec des grilles indiciaires obsolètes. »

La sous-préfecture, un symbole vidé de sens

Pour les syndicats, se rassembler devant la sous-préfecture n’est pas anodin. « Avant, c’était un lieu d’échange avec les citoyens. Aujourd’hui, c’est devenu une coquille vide. Alors on vient y porter un message fort : le service public ne peut pas être bradé », explique Alain Martin, représentant CGT.

Même son de cloche du côté de la FSU, dont Myriam Vermale qui rappelle que dans l’Éducation aussi, les conditions de travail se dégradent. « Quand vous prenez une Atsem, ces agents territoriaux qui assistent les enseignants en maternelle, ils ont des compétences incroyables, mais ne reçoivent que du mépris. »

CGT FSU Ales
La CGT et la FSU ont annoncé leurs couleurs avec des affiches.  • Romain Fiore

Solidarité avec le médico-social le 15 mai

Ce rassemblement n’est qu’une étape. Les syndicats appellent à un nouveau moment de mobilisation ce jeudi 15 mai, devant la mairie, en soutien aux agents du médico-social. « Là aussi, les besoins sont énormes, pour des enfants, des jeunes en grande difficulté. On veut leur garantir un service public digne de ce nom, pas une gestion comptable », martèle Martine Sagit.

ALÈS CGT FSU
Les agents de la fonction publique territoriale étaient présents avec gilet et drapeau devant la sous-préfecture. • Romain Fiore

En toile de fond de cette mobilisation, un message simple mais fondamental : défendre l’égalité d’accès pour tous. « Le service public, c’est essentiel. C’est ce qui garantit que, riche ou pauvre, vous avez les mêmes droits dans une collectivité. On ne laissera pas faire la privatisation silencieuse de nos missions », conclut Alain Martin.

La grève de la fonction publique de ce mardi 13 mai en chiffre :

Pour la mobilisation de ce mardi 13 mai, l'académie de Montpellier a communiqué les taux de participation au mouvement social.

Participation estimée par type d’établissement : Écoles : 4,25 %

Collèges : 6,63 %

Lycées d’enseignement général et technologique : 4,84 %

Lycées professionnels : 1,6 %

Total académique : 4,99 %

R.F. et L.D

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