GARD Budget 2026 : le Medef salue les annonces de François Bayrou

Steeve Calligaro, président du Medef 30
- Photo Corentin Corger"Le message principal est qu’il faut travailler plus. Encore une fois, il n’y a pas de miracle : il faut s’aligner sur nos voisins européens."
Steeve Calligaro, président du Medef Gard, a décidé de réagir aux annonces du Premier ministre François Bayrou sur le projet de la loi de finances pour 2026. Voici le communiqué :
"Le plan annoncé par François Bayrou est lucide, courageux et équilibré. La visibilité apportée sur la trajectoire des finances publiques à plusieurs années, ainsi que l’augmentation de la quantité de travail pour produire davantage en France, vont dans le bon sens.
L’année dernière, les entreprises ont payé un lourd tribut lors du précédent budget : 13 milliards d’euros de charges supplémentaires. Et cela s’est concrètement ressenti : la croissance est devenue atone, l’investissement décroche, et le taux de chômage risque de repartir à la hausse. Le Medef alerte depuis plusieurs années sur le décrochage économique de notre pays, alors que le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français. Il n’y a pas de miracle : il faut produire plus. Nous sommes donc tout à fait en phase avec le « en avant la production » du Premier ministre.
Sur les deux jours fériés (gain estimé : 4,5 milliards d’euros), cela présente une efficacité économique. Le message principal est qu’il faut travailler plus. Encore une fois, il n’y a pas de miracle : il faut s’aligner sur nos voisins européens. Sur l’année blanche (gain estimé : 7,1 milliards d’euros), c’est une mesure d’urgence, ce n’est pas une solution de facilité. Elle est nécessaire. De l’autre côté, les ministres engagent un certain nombre de réformes qui vont dans le bon sens : assouplissement des CDD, de l’intérim, possibilité de rachat de jours de congés payés. Il faut desserrer l’étau qui pèse sur nos entreprises.
"Il faut réduire le nombre de fonctionnaires"
Sur les fonctionnaires, (non-renouvellement d’un fonctionnaire sur trois, soit 22 000 postes en moins chaque année ; et 3 000 postes supprimés l’an prochain) il faut réduire le nombre de fonctionnaires. Il y en a 5,5 millions sous différents statuts. Il y a une dérive préoccupante des dépenses de l’État. Prenons, les frais de personnel de l’État qui ont augmenté de 7 milliards d’euros l’année dernière. Pour nous, entrepreneurs, c’est une provocation alors que nous devons serrer tous les postes de dépense.
Bien sûr, nous manquons de fonctionnaires sur les postes de première ligne — soignants, enseignants — et il conviendrait même de mieux les rémunérer. En revanche, il est impératif de s’attaquer au gonflement des effectifs de l’administration dite « administrante ». Prenons l’exemple des intercommunalités : 375 000 agents en plus, en plus des effectifs des communes. À un moment, il faut dire stop.
Sur les aides, [Précision importante : l’estimation de 211 milliards d’euros d’aides publiques est largement surestimée, car elle englobe des dispositifs très hétérogènes. Le chiffre réellement pertinent est celui de 108 milliards d’euros, qui exclut notamment les mesures comme les taux de TVA réduits — lesquels profitent avant tout aux consommateurs].Le rapport du Sénat souligne néanmoins que la France reste le deuxième pays d’Europe — et le premier de la zone euro — où les entreprises supportent le niveau le plus élevé de prélèvements nets, une fois les « aides déduites ». Attention toutefois lorsque le Premier ministre évoque « moins d’aides, pour plus de simplification ». Il ne faut pas que ce soit un marché de dupes. Que signifie exactement cette "simplification" ? Ce troc mérite une discussion sérieuse.
Si relance sur les aides : Les « aides aux entreprises » ne sont pas un cadeau octroyé aux entreprises, ni créées par hasard, elles répondent à un objectif de politique publique. Elles supposent un investissement initial et sont donc par nature « conditionnées » (ex. : aides à l’apprentissage, CIR…). Deux mesures simples pour doper la croissance : reprendre la trajectoire de suppression de la CVAE, un impôt de production absurde qui nous disqualifie face à nos concurrents et relancer la construction de logements (le niveau de production en 2024 est équivalent à celui de 1955) via un vrai statut de bailleur privé".