Publié il y a 3 h - Mise à jour le 17.07.2025 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 339 fois

MUNICIPALES À Bouillargues, la deuxième adjointe évincée, la majorité fragilisée

Ce jeudi soir en conseil municipal à Bouillargues

Ce jeudi soir en conseil municipal à Bouillargues

- Coralie Mollaret

Ce soir, en conseil municipal, Marie-Pierre Tronc a perdu son poste d’adjointe, à l’issue d’un vote assez serré. 

Avant même le début du conseil, le ton était donné. Dans la salle, au premier étage de la mairie, les services ajoutent des chaises pour accueillir un public inhabituellement nombreux. « En 17 ans, c’est la première fois que je vois autant de monde ici… Preuve que les Bouillarguais s’intéressent à la vie locale », ironise le maire Maurice Gaillard, élu depuis 2009. En 2020, sa liste « Évidemment Bouillargues » s’était présentée seule, sans opposition. La nature ayant horreur du vide, celle-ci a fini par surgir… de l’intérieur.

Pour éviter tout débordement, le maire rappelle les règles : « Seuls les élus peuvent s’exprimer pendant le conseil. Le public doit garder le silence, sous peine d’interruption de séance et huis clos. » Le conseil s’ouvre. Le premier adjoint, Roger Seguela, prend la parole. Il rappelle les nombreuses délégations confiées à Marie-Pierre Tronc, « affaires scolaires, habitat, commerce, artisanat… » Assise à côté du maire, Marie-Pierre Tronc reste les bras croisés. Le maire, lui, évite son regard. Du moins, pour le moment.

Un vote à bulletin secret 

Roger Seguela expose ensuite le grief : « Après des mois de rumeurs et, malgré les dénégations répétées de Mme Tronc, le Journal officiel a publié la création d’une association de financement pour sa campagne des municipales de 2026. Sa position est désormais incompatible avec ses fonctions. » Le maire, qui lui avait déjà retiré ses délégations, demande au conseil municipal de voter le retrait de son poste d’adjointe. Avant le vote, à bulletin secret, Marie-Pierre Tronc prend la parole. Si elle ne nie pas la création de l’association, elle s’adresse directement aux élus : « Ce vote ne concerne pas seulement mon cas personnel, mais votre vision de la démocratie locale. Quoi qu’il advienne, je continuerai à m’investir jusqu’à la fin du mandat. »

« Ce n’est pas un acte de censure » 

Le maire réplique : « Depuis le début de ce mandat, notre majorité reposait sur une confiance réciproque, au service de l’intérêt général. Aujourd’hui, cette confiance est rompue. En privé, Mme Tronc a nié toute intention de présenter une liste pour 2026. La création de cette association traduit un double jeu : rester dans l’exécutif tout en préparant une opposition (…) Ce retrait n’est pas un acte de censure politique, mais une nécessité pour restaurer la confiance et assurer le bon fonctionnement de notre équipe. » Avant le scrutin, Maurice Gaillard ajoute un rappel curieux : « Même si Mme Tronc est maintenue dans ses fonctions, elle ne percevra pas d’indemnité, ses fonctions exécutives ayant été retirées. »

À l’issue du vote, le résultat surprend : 14 bulletins contre le maintien, 10 pour, et 2 abstentions. « Quand on a vu revenir des élus absents depuis des mois, on s’attendait à ce résultat… », glisse le maire. À la sortie, Marie-Pierre Tronc, qui s’attendait à être évincée, relativise : « Finalement, ce résultat rend la nouvelle un peu moins mauvaise… » Désormais reléguée dans l’opposition, elle se donne l’été pour réfléchir à une éventuelle candidature. Il ne fait guère de doute que la campagne débutera officiellement à la rentrée dans ce village de 6 200 habitants, voisin de Nîmes.

Coralie Mollaret

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