Ce jeudi matin, dès 7h30, une vingtaine de buralistes déterminés se sont rassemblés sur le parking du Cora à Alès, point de départ de l'opération escargot entre la capitale des Cévennes et Nîmes, via la RN 106. Sur le point de rendez-vous fixé au premier rond-point, route de Nîmes, l'atmosphère était à la fois conviviale et déterminée. Ghislaine Mazoyer, présidente des buralistes du Gard, exprimait clairement les revendications : "On demande des fermetures définitives pour les épiceries qui vendent du tabac, parfois même de contrefaçon. À partir du moment où nous devons signer un contrat avec l’État pour vendre du tabac, nous ne voyons pas pourquoi on laisserait des commerces continuer à le faire, sans aucune réglementation." Au cours de ce rassemblement, Ghislaine Mazoyer a saisi l'occasion pour exprimer sa satisfaction concernant la fermeture, la veille, d'une épicerie de nuit à Alès.

Les buralistes, reconnaissables à leurs mégaphones, leurs klaxons, et à leurs affiches revendicatives soulignaient unanimement la nécessité d'une uniformisation des prix du tabac entre les pays européens, notamment : "Si on veut parler d’une politique de santé publique et dire que le tabac fait mal, il faut le mettre cher partout. Le produit le plus vendu est à 12,50 chez nous et à 5,50 en Espagne", se désolaient-ils. Fumigènes en main et voitures ornées de pancartes, le cortège s'est mis en mouvement à 7h32 précises, sous la supervision des autorités alésiennes.

"La préfecture ferme mais le lendemain, changement de Siren et c'est un autre gérant qui s'installe"

Une heure et demi plus tard le cortège, composé d'une trentaine de véhicules, est arrivé au rond-point de Nîmes-Ouest. Au pas, les buralistes ont emprunté le boulevard Président Salvador-Allende avant de pénétrer en centre-ville et de se rendre devant la préfecture du Gard. Au total, une cinquantaine de buralistes étaient réunis devant les grilles. À 11 heures, une délégation a été reçue non pas par le préfet Jérôme Bonet mais par son directeur de cabinet Grégoire Pierre-Dessaux.

"Concernant les épiceries de nuit, ils nous ont dit qu'ils font un travail de fond. Ils les ont toutes dans le viseur mais elles rouvrent de suite. Il faut un changement de loi", explique après 45 minutes de réunion Ghislaine Mazoyer, la présidente de la Confédération des buralistes du département du Gard. À ses côtés, Vincent Garcia, secrétaire général, abonde (voir vidéo ci-dessous) : "le problème c'est que la préfecture ferme mais le lendemain, changement de Siren et c'est un autre gérant qui s'installe."

Mobilisé depuis plusieurs mois aux côtés des buralistes gardois, le député Yoann Gillet était présent avenue Feuchères. "J'ai déposé une proposition de loi à l'Assemblée Nationale pour lutter contre la vente illicite de tabac. Quand on ferme administrativement un établissement, il ne faut pas seulement condamner le gérant en place mais aussi mettre en place un gel sur le local en question pour éviter une reprise", a déclaré l'élu du Rassemblement National qui a annoncé vouloir convaincre le gouvernement que cette proposition puisse être mise à l'ordre du jour à l'hémicycle (voir vidéo ci-dessous).

La confédération a aussi demandé un moratoire pour une harmonisation des prix avec les autres pays européens alors que les buralistes français ont subi une hausse de deux euros en début d'année. Demain, les représentants gardois rencontreront les deux sénateurs LR du Gard : Laurent Burgoa et Vivette Lopez.

Revivez cette mobilisation en vidéos : 

Les buralistes gardois ont débuté ce matin une opération escargot en partant d'Alès

En direct du rond-point de Nîmes-Ouest avec l’arrivée des buralistes en colère qui mènent une opération escargot ce jeudi pour protester contre la hausse du prix du paquet de cigarettes en France et la vente de contrebande dans les épiceries de nuit

En colère, les buralistes gardois mènent actuellement une opération escargot. Parti d’Alès, le cortège d’une trentaine de véhicules circule actuellement dans Nîmes avant de se rendre devant la préfecture. Une délégation sera reçue à 11 heures par le préfet Jérôme Bonet

« Les épiceries ferment mais rouvrent de suite, on demande un changement de la loi ». Ghislaine Mazoyer, la présidente de la Confédération des buralistes du département du Gard et Vincent Garcia, secrétaire général, s’expriment après avoir été reçus par le directeur de cabinet du préfet du Gard. Ce matin, les buralistes en colère ont mené une opération escargot entre Alès et Nîmes

« J’ai déposé une proposition de loi à l’Assemblée Nationale pour lutter contre la vente illicite de tabac ». Le député RN Yoann Gillet s’est exprimé face à la cinquantaine de buralistes en colère qui ont manifesté ce jeudi matin