Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.05.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1461 fois

GARD Présence 30 dit Bonjours à son action sociale

(Photo Anthony Maurin).

Les représentants de Présence 30 qui va se muer en Bonjours (Photo Anthony Maurin).

Présence 30 s’invite dans le débat des élections départementales Il faut dire que sa parole a de quoi être entendue avec la crise sanitaire, l'économie sociale et le maillage territorial... Elle sait de quoi elle parle et sa direction veut des engagements.

À l’heure où les pouvoirs publics sont interpelés sur la nécessité de vaccination prioritaire des personnes exposées en seconde ligne, Présence 30, l’un des plus gros employeurs gardois de ces personnes, doit jouer son rôle. Il faut dire que des entreprises avec 1 600 salariés, 13 agences, 35 millions d'euros de chiffre d'affaires et 10 000 foyers clients quotidiens, c'est plutôt rare !

Son président Olivier Gibelin l'affirme, "C'est notre première conférence de presse depuis 1974 et notre création. Nos salariés ont le mérite extraordinaire d'affronter toutes les difficultés actuelles et pourtant ils sont mal considérés et rémunérés. On dépend à 80 % des subsides du Conseil départemental, c'est la solidarité qui existe à travers notre groupe !"

Malgré tout, ils l'ont fait !

Après 16 ans d'ancienneté, une aide à domicile perçoit encore le Smic. Les auxiliaires, personnels les plus qualifiés, sont à peine plus haut. À cela s'ajoute l'identité kilométrique qui est gelée depuis 2009 à 0,35 euro alors que l'essence augmente et que les personnels sont plus mobiles que jamais. "À la veille des élections, peut-être est-il bon que l'on prenne en compte notre situation et que les politiques réfléchissent à notre devenir comme à celui de plus de 10 000 personnes que nous aidons chaque jour. Notre groupe a un maillage territorial unique, ça coûte cher mais nous y sommes très attachés et notre travail doit être reconnu" assure le président Gibelin.

Pour le directeur général Gérard Ratier, "Cette crise est un cataclysme pour notre organisation et pourtant nous avons réussi ce pari ! J'étais contre le télétravail, cela concernait chez nous une centaine de personnes, mais on l'a fait. Nous n'avions pas le matériel nécessaire, on a fait des efforts et on a continué notre activité à 100 % ! Ce fut un sacré bazar mais tout le monde a assuré. Même nos soldats de l'ombre, ceux que l'on ne voit pas mais qui travaillent au quotidien, qui s'adaptent aux contraintes, qui parlent avec un public fragile... Nous sommes très performants, tout cela a donné du sens à ce que nous faisions surtout pour l'aide à domicile."

Il faut dire que les gestionnaires des plannings ont dû s'arracher les cheveux ! Il en va de même avec le personnel qui décroche au téléphone... Certains appels sont très tendus. Pourtant Présence 30 ne se cache pas depuis l'année dernière. 119 aides à domiciles ont contracté la Covid-19 depuis mars 2020. Chez les bénéficiaires ? On parle de 249 dont 28 décès.

Personne n'est laissé sur le côté

Amélie Maurel est cadre de secteur : "J'ai commencé en 2010 et j'ai constaté le changement qu'a causé cette crise. Je sens une forte cohésion entre le terrain et l'administratif. Cela fait plus d'un an que nous avons une gestion particulière, notamment sur la notion de cas contact. Nous allons chez des personnes qui ont besoin de parler, d'être aidées et il leur est difficile de porter le masque tout le temps. Nous sommes équipés pour travailler chez des personnes positives à la Covid-19, on ne laisse personne sur le côté car la crise ne fait que renforcer l'isolement et l'éloignement des familles. Nous sommes épuisés."

Le public âgé est souvent en plein désarroi et Présence 30 a des petites fées qui viennent égayer, tout en travaillant, la vie de milliers de Gardois. "Je fais le ménage, les repas, les courses ou l'accompagnement administratif.  C'est un métier de contact que celui d'aide à domicile ! Je me suis vite rendue compte que nos interventions pouvaient être le seul contact de la journée pour des gens qui pouvaient vitre être coupés de tout... La relation est importante, même via le téléphone pour une simple prise de contact mais c'est primordial pour eux comme pour moi. Les personnes âgées ont du mal à admettre les distanciations et le port du masque. Elles ne voient plus nos sourires. L'habitude se fait de jour en jour mais je me sens plus utile qu'avant et la vaccination fait évoluer les relations car les personnes vaccinées se sentent plus en confiance" affirme Corinne Medina, heureuse que l'on puisse entendre sa voix.

(Photo Anthony Maurin).

Alors Présence 30 veut poursuivre l'aventure qui se complique, faute de gros sous. "Nous lançons Bonjours, une nouvelle marque commerciale qui va nous faire progresser et nous faire gagner de nouveaux marchés. Depuis 2008, nous avons 35 % de moins d'heures mais nous aidons autant de personnes... Notre département est pauvre mais il fait ce qu'il peut. Le RSA pèse lourd, nous sommes toujours sur le fil mais nous verrons.... Nous sommes en concurrence avec des gens qui sont là pour faire du profit ! Nous, on ne choisit pas nos clients sur la base de leurs revenus ou en fonction de leur zone géographique. Bonjours, c'est un sourire, c'est un pont qui est établi, c'est l'ouverture qui se présente. La porte est ouverte, notre ennemi c'est la solitude et une journée, c'est long quand on est une personne âgée et qu'on a rien a faire..." conclut Olivier Gibelin.

En période électorale, il est bon de se questionner sur les financements des aides sociales sur notre territoire !

Présence 30 ou maintenant Bonjours, 2147, Chemin du Bachas, CS 20 003, 30032 Nîmes Cedex 1.

Anthony Maurin

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